Wilhelm Küchelbecker
Naissance | |
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Décès |
(à 49 ans) Tobolsk |
Sépulture |
Cimetière Zavalnoïe (d) |
Nom dans la langue maternelle |
Вильгельм Карлович фон Кюхельбекер |
Pseudonyme |
Кюхля |
Nationalité | |
Formation | |
Activité | |
Père |
Karl Heinrich Küchelbecker (d) |
Fratrie |
Genre artistique |
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Wilhelm Karlovitch Küchelbecker ou Küchelbeker (en russe : Вильге́льм Ка́рлович Кюхельбе́кер), né le 10 juin 1797 ( dans le calendrier grégorien) à Saint-Pétersbourg, mort le 11 août 1846 ( dans le calendrier grégorien) à Tobolsk, est un poète et écrivain russe, ami d'Alexandre Pouchkine et un décembriste.
Biographie
[modifier | modifier le code]Jeunesses
[modifier | modifier le code]Wilhelm Küchelbecker est issu d'une famille allemande installée à Saint-Pétersbourg. Son père, Karl Heinrich Küchelbecker, est né en Saxe à Bautzen, et sa mère, née Lohmann, est une Allemande de la Baltique, née à Segewold en Livonie. Il passe son enfance dans une famille et un environnement familial germanophones dans le domaine familial donné par Paul Ier à Awwinorm dans le Wierland.
Il commence ses études en 1808 dans une école privée allemande de Werro, puis les poursuit à partir de 1811 dans le tout nouveau lycée de Tsarskoïe Selo, où il se lie avec Alexandre Pouchkine, qui lui trouve le surnom de Kioukhlia, et avec Anton Delvig. Il a la réputation d'être gauche et maladroit[1].
Il enseigne les Lettres et le Latin de 1817 à 1820 à la prestigieuse pension noble de Saint-Pétersbourg, où il a Mikhaïl Glinka comme élève[2].
En mars 1821, il séjourne à Paris, où il donne des conférences publiques sur la langue slave et la littérature russe dans la société antimonarchique l'Athénée. À la demande de l'ambassade russe, les conférences sont interrompues en raison de leur "libéralisme". Küchelbecker retourne en Russie.
L'insurgé
[modifier | modifier le code]En , Küchelbecker adhère à la « Société du Nord » présidé par Nikita Mouraviov[3],[4],[5]. Lors de l’insurrection décabriste, le 14 décembre 1825 ( dans le calendrier grégorien), il fait partie du complot visant à assassiner le jeune frère du nouvel empereur, le grand-duc Michel. Après l'échec du soulèvement des décembristes, il prend la fuite à l'étranger. Identifié et arrêté à Varsovie le , il est transféré à Pétersbourg. Il est condamné de première catégorie et le tribunal lui inflige une peine de vingt ans de travaux forcés. Le , il est transféré à la forteresse de Priozersk, puis sa peine est réduite à quinze ans, le . Il est incarcéré, le , à la forteresse de Schlusselbourg, et transféré par décret de Nicolas Ier, le , à la forteresse de Dünaburg en Livonie ; le , un nouveau transfert le mène à Revel puis le à Sveaborg. Le , il rejoint son frère, Mikhaïl Küchelbecker, également décabriste, à Bargouzine[6].
Le 15 janvier 1837, il épouse la fille du maître de poste de Bargouzine, Drosida Ivanovna Artenova (1817-1886).
En janvier 1840, il quitte Bargouzine pour le village d'Akcha dans le Kraï de Transbaïkalie où il donne des cours particuliers. Le 9 juin 1844, il reçoit l'autorisation de s'installer dans le village de Smolino, district de Kourgan, province de Tobolsk, et le 2 septembre 1844, il quitte Akcha. Depuis mars 1845, Wilhelm Kuchelbecker vivait à Kurgan, où il perdit la vue. En janvier 1846, Kuchelbecker fut autorisé à se faire soigner dans la ville de Tobolsk, où il arriva début mars 1846.
Le 11 août 1846 ( dans le calendrier grégorien), il meurt de tuberculose à Tobolsk où il sera inhumé au cimetière Zavalnoïe.
Postérité littéraire
[modifier | modifier le code]L'écrivain soviétique Iouri Tynianov a mis en scène Wilhelm Küchelbecker ainsi que ses amis Alexandre Pouchkine et Alexandre Griboïedov dans trois romans historiques, Le Disgracié, consacré à Küchelbecker, La Mort du Vazir-Moukhtar, consacré à Griboïedov et La Jeunesse de Pouchkine[7].
Œuvres
[modifier | modifier le code]Les œuvres de Wilhelm Küchelbecker[5] sont peu nombreuses :
- 1824 : l'almanach Mnémosyne
- la tragédie Les Argiens
- quelques poèmes[8] y compris O Delvig, Delvig![9].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- André Markowicz 2011, p. 514
- Sa sœur, Justine, était l'épouse du cousin germain du père de Glinka
- (en) Mikhail S. Belousov, « The Schism in Decembrist Movement », sur ResearchGate,
- (en) Nicholas V. Riasanovsky, « Prince N. S. Trubetskoy's "Europe and Mankind" », Neue Folge, vol. 12, , p. 207-220 (lire en ligne)
- Markowicz 2011, p. 514
- www.kostyor.ru
- Ces trois romans sont parus aux éditions Gallimard dans des traductions de Lily Denis.
- Dans son ouvrage Le Soleil d'Alexandre, André Markowicz donne la traduction d'une dizaine de poèmes de Küchelbecker.
- Cette poésie est citée par le 9 e mouvement de la nº 14 de Dmitri Chostakovitch
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- André Markowicz, Le Soleil d'Alexandre : Le cercle de Pouchkine 1802-1841, Arles, Actes Sud, , 570 p. (ISBN 978-2-330-00023-3)
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressources relatives à la musique :
- Ressource relative à la littérature :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Les poèmes de Küchelbecker sur Litera.ru
- Les œuvres de Küchelbecker sur Stihi-rus.ru
- Les poèmes de Küchelbecker sur Stroki.ru
- Personnalité germano-balte du XIXe siècle
- Poète de l'Empire russe au XIXe siècle
- Décembriste
- Personne déportée dans l'Empire russe
- Écrivain de l'Empire russe au XIXe siècle
- Naissance en juin 1797
- Naissance dans le gouvernement de Saint-Pétersbourg
- Naissance à Saint-Pétersbourg
- Décès en août 1846
- Mort de la tuberculose
- Décès à 49 ans