X
Je continue à m’attacher de plus en plus à Thérèse ; chaque jour je lui découvre de nouvelles qualités. Tu ne te figures pas combien elle est sensible et délicate. Il y a trois jours, rentrant pour dîner, je la trouvai dans sa chambre, pleurant à chaudes larmes. Je m’approchai pour l’embrasser, la consoler et lui demander la cause de ce gros chagrin.
Elle se laissa tomber à mes pieds, en joignant les mains ; « Oh ! pardonnez-moi !… pardonnez-moi !… Je suis une malheureuse… je vous ai trompée… »
— Trompée ? fis-je, et comment cela ?… Tu rêves, ma chère amie…
— Non, c’est la vérité… Voilà… je suis sortie… j’ai rencontré… une autre femme… et je me suis laissée aller à… Pardonnez-moi !…
Cette fois, je compris, et partis d’un grand éclat de rire. « Et c’est cela qui te cause tant de chagrin ; tu es folle !… Relève-toi donc et embrasse-moi. »
Sa figure changea subitement, et se jetant à mon cou, elle me dit : « C’est vrai ! vous ne m’en voulez pas ?… »
— Mais non, pas du tout, ma chérie. À une condition, cependant, ajoutai-je en faisant la grosse voix, c’est que vous me direz tout.
Je l’amenai dans ma chambre et la pris sur mes genoux. De gros soupirs soulevaient encore sa gorge.
— Ainsi, lui dis-je, en mettant un baiser sur ses lèvres pour la tranquilliser, tu m’as fait une petite queue… avec qui ?… raconte-moi ça…
Elle commença alors, toute confuse, comme une enfant qui avoue une faute :