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Page:Capendu - Les Colonnes d’Hercule, 1860.pdf/173

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— Non, balbutia le juif d’un air stupide. Le malheureux ne voyait que ses richesses perdues.

— Où est-elle ! où est Esther ? criait Owen.

— Je ne sais pas ! répétait Isaac.

— Mais elle était chez vous ce matin ?

— Non !…

— Quand l’avez-vous quittée ?

— Qui cela ?…

— Votre fille !… Esther ! Triple brute ! comprendras-tu ? hurla Edwards avec fureur. Si tu réponds, je te donne une livre. »

Isaac ouvrit de grands yeux et tendit la main. Il commençait à reprendre connaissance.

— Ma fille ?… Esther ? dit-il lentement, j’ignore où elle est. Depuis hier, dans la matinée, elle a quitté ma demeure pour aller chez le capitaine Van Dessel, et elle n’est pas rentrée…

— Elle n’est pas rentrée ! dit Owen.

— Elle n’est pas rentrée ! » répéta Edwards en songeant à la promenade nocturne qu’Esther accomplissait la veille au soir.

Il allait sans doute interroger de nouveau le juif, lorsque celui-ci poussa un cri aigu, se leva d’un bond, arraché subitement à sa torpeur et courut en avant. Il venait de voir Bags s’esquivant, les mains pleines de bijoux. Le soldat venait de disparaître,