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Page:Capendu - Les Colonnes d’Hercule, 1860.pdf/233

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nement pénible. Je n’étais plus en Espagne… j’étais en Angleterre.

L’Alameda devenait « Hyde Park. » C’était une copie conforme à l’original des bords de la Tamise.

Tout, promenade et promeneurs, avait l’aspect anglais. La végétation méridionale elle-même avait été remplacée par des plantations du nord. Là où croissaient jadis les palmiers, les orangers, les bananiers, se dressaient des frênes, des bouleaux, des ormes, des peupliers, au feuillage grillé par le soleil et rongé par la poussière.

Cette ombre si fraîche et qui m’avait si fort séduit de loin perdait, vue de près, son aspect enchanteur. À peu de distance on apercevait des cottages bâtis en brique avec leurs fossés, leurs grilles et leurs barrières peintes.

Dans les allées, des dames anglaises, des miss, des femmes de chambre, des officiers anglais, des soldats anglais, des marchands anglais.

Sur les chaussées, des cavaliers anglais, des chevaux anglais, des voitures anglaises et partout la roideur-britannique.

La seule chose qui contrastât avec ce spectacle des promenades de Londres, c’était la pureté du ciel. Pas le moindre brouillard. Je m’étonne que les