dans la maison et conduit à la rue. Une simple grille défend la vue de l’intérieur contre les regards des passants ; mais les Andalous sont un peu Arabes, et jamais il ne prend fantaisie aux promeneurs de plonger un œil indiscret dans un patio où il n’est pas reçu.
Le contraste qui existe entre Gibraltar et Algésiras nous faisait trouver ravissante cette coquette ville espagnole.
Quelle différence avec la raideur britannique ! À Algésiras, les hommes portaient le costume national : le chapeau de forme tronquée, avec un large retroussis en manière de turban, et orné de touffes de soie ; la veste enjolivée de broderies et d’applications de drap de toutes sortes de couleurs, aux coudes, aux parements, au collet ; la ceinture rouge, le pantalon de velours noir à revers, retenu par des boutons d’argent, les guêtres de cuir ouvertes sur le côté et laissant voir la jambe, tout cela fleuri, épanoui, éclatant, frais et gai à l’œil.
Quant aux femmes d’Algésiras, toutes ont encore le bon goût de porter la mantille, cette adorable coiffure qui encadre admirablement le visage, dont la dentelle se marie bien aux grenades ou aux œillets rouges plantés à chaque tempe, et qui donne à la