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Page:Capendu - Les Colonnes d’Hercule, 1860.pdf/60

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Nos officiers rugissaient comme des lions et se battaient que c’était à se mettre à genoux devant eux. Le colonel Montagnac surtout ! Qu’il était magnifique ! Le feu lui sortait par les yeux, par la bouche, par tout le corps.

Son sabre était rouge et le sang coulait dans la rainure.

Les Arabes criaient comme des ânes que l’on asticote ; nous, nous ne disions rien, mais à chaque instant un camarade tombait et un autre roulait dessus.

Il faisait clair comme sur le boulevard un jour d’illumination, à force de brûler de la poudre.

Je ne sais pas comment ça c’était fait, mais je me trouvais au premier rang, derrière le colonel Montagnac.

Il avait déjà reçu deux blessures, mais il allait toujours son train, et les cadavres des Bédouins commençaient à nous servir de fortifications.

À côté de moi était le capitaine Gentil-Saint-Alphonse, un peu plus loin le capitaine de Géraux.

Le commandant Courby de Cognord faisait merveille avec sa poignée de hussards, mais tout d’un coup le voilà, lui et ses hommes, entourés par les Arabes… nous ne les voyons plus.

« En avant ! » que crie le colonel, aux hussards !