verra passer un Evêque s’enquierre où il va, & des causes de son voyage : & il ajoute sur le mot canal ; ainsi on nommoit les grands chemins.
On dit, en termes de Marine, que les galères font canal, lorsqu’elles s’éloignent de la terre, qu’elles côtoient ordinairement, pour aller en pleine mer, comme de Marseille droit à Malte.
Ces galères, après avoir fait canal a force de rames au golfe de Londrin, se retirèrent sous la forteresse de la Vallonne. Duloir, p. 199.
On le dit aussi de tous les bâtimens de bas-bord, quand ils passent quelques nuits au large en mer sans approcher de la terre.
Canal, se dit aussi d’un aqueduc de pierre ou de brique pour conduire des eaux, & les tenir dans une pente suffisante pour les faire couler. Aquæductus. Le canal d’Arcueil amène les eaux de Rongis à Paris. Les Romains faisoient venir des fontaines de 40 lieues par de semblables canaux.
On fait aussi des canaux de plomb. Tubus, fistula plumbea ; de poterie, Lateritia ; de bois d’aune, Lignea ; de fer fondu, ærea, pour conduire les eaux par dessous la terre.
Canal, en termes d’Horloger. On appelle de ce nom tout ce qui est creusé pour y loger quelque chose.
Canal, dans la Chirurgie, signifie une longue caisse de bois dans laquelle on enferme la jambe ou la cuisse luxée ou fracturée. Ce canal doit être garni d’étoupes : il y a un trou vers l’extrémité pour placer le talon, & tout au bout un morceau de bois droit & immobile pour appuyer la plante du pied.
Canal, se dit quelquefois pour canule. L’Auteur de la version en françois de l’Arcenal de Chirurgie prend le mot de canal pour celui de canule, quoiqu’il se serve aussi souvent du mot de canule.
Canal, se dit aussi des petits conduits qui se font naturellement dans la terre, par où coulent les eaux qui font les sources ; par ou s’élèvent les vapeurs qui forment les minéraux & les métaux.
Canal, se dit aussi du creux que l’on fait dans les terres labourées, pour en faire écouler les eaux. Aquarius sulcus, elices. Pomey.
On appelle aussi canaux, en anatomie, les conduits qui sont dans le corps des animaux par où le gang circule, ou par où passent les autres humeurs, comme les veines, les artères. Canaliculi. On dit particulièrement, le canal de la verge pour dire le conduit de l’urine.
☞ On dit canaux déferens, deux conduits membraneux destinés à porter la liqueur séminale des testicules aux vésicules. Chaque testicule à son canal déférent.
Le canal artérieux, est un trou qui est dans le fœtus à l’embouchure de la veine cave, dans le ventricule droit du cœur, au-dessus de l’oreille droite. C’est par son moyen que cette veine s’entr’ouvre, & s’abouche avec la veine des poumons, du côté de laquelle il y a une valvule, qui permet l’écoulement d’une bonne partie du sang de la veine cave dans celle des poumons, & qui empêche qu’il ne retourne de la veine des poumons dans la cave. C’est par le moyen de ce canal artérieux & du trou botal que se fait la circulation du sang dans les fœtus. Après la naissance l’un & l’autre se dessèchent, & se bouchent de sorte qu’on n’en voit plus aucun vestige dans les adultes.
Le canal commun de la bile. Il est formé par la jonction du cholidoque, & du pore biliaire ; il va se terminer obliquement à la fin du duodenum, ou quelquefois au commencement du jejunum, & rarement au ventricule. Il se coule entre les deux tuniques de l’intestin, & en perce l’extérieur deux travers de doigt plus haut que l’intérieur. Cette manière d’entrer dans l’intestin, fait qu’il n’a pas besoin de valvule, qui permette l’entrée de la bile & qui empêche son retour, étant impossible par cette disposition que la bile & même le chile puissent monter par ce conduit. Idem.
Le canal pancréatique fut découvert l’année 1621 par Virsungus, célèbre Anatomiste de Padoue. Ce canal est membraneux. Il a une cavité qui donne entrée dans le duodénum, assez proche de l’ouverture du conduit de la bile, qui est quelquefois la même pour ces deux canaux. Son véritable chemin est d’aller à l’intestin, où il porte une liqueur jaune, autant qu’on le peut remarquer par la couleur de la sonde, quand on l’en retire. Ce canal ne vient pas de la ratte, à laquelle il ne touche point mais des rameaux des petites glandes qui composent le pancréas, de manière qu’il grossit à mesure que ces rameaux s’unifient. Ce canal a son entrée dans le duodénum, a une valvule qui permet la sortie de la liqueur qu’il contient, & empêche que le chile, & les autres matières, ne passent des intestins dans la petite ouverture. Il est unique & rarement double ; sa grosseur est comme celle d’une petite plume, quand il est dans son état naturel ; il grossit quelquefois par excès. Idem.
Le canal thorachique a été découvert de nos jours. On l’appelle thorachique, parce qu’il monte tout le long du thorax. Il est aussi nommé, canal de Pecquet, ou canal Pecquet, du nom du Médecin qui l’a découvert le premier. C’est un petit conduit qui commence aux réservoirs du chile, qui sont entre les deux racines du diaphragme. Il monte le long des vertèbres du dos, entre les côtes & la plèvre, & étant parvenu à la septième ou huitième vertèbre, il s’incline vers le côté gauche de la poitrine, & va aboutir par deux ou trois rameaux à la veine souclavière gauche. Ce canal n’est composé que d’une membrane assez mince, qui est fortifiée par la plèvre, qui le couvre pendant tout le chemin qu’il fait par la poitrine ; il n’est pas plus gros qu’une petite plume d’oie ; il a des valvules d’espace en en espace ; ils servent d’échelons au chile pour monter, & ils empêchent qu’il ne puisse retourner sur ses pas. Il reçoit de toutes parts des vaisseaux lymphatiques, qui lui apportent sans cesse la lymphe, qu’il dégorge avec le chile dans la souclavière. Au côte gauche de l’ouverture que le canal thorachique fait dans la veine souclavière pour y entrer, il y a une valvule qui empêche que le chile ne soit porté vers le bras, & qui le détermine à prendre le chemin de la veine cave ; peut-être aussi qu’elle empêche que le sang passant dans la souclavière ne tombe dans ce canal. L’usage du canal thorachique est de servir de conduit au chile & à la lymphe, & de les porter dans les réservoirs de la veine souclavière, pour détremper le sang, le rendre plus liquide, & réparer ce qu’il a laissé dans toutes les parties du corps pour leur nourriture. Voyez Dionis, VIe Demonstr.
Les canaux excrétoires du nez sont des canaux qui versent dans les narines une liqueur blanche & glaireuse, qu’on nomme la morve. Il y en a cinq. Le canal nazal, qui est fait par la réunion des deux points lacrymaux qui passent par le trou de l’os unguis. Le second sont les deux trous des sinus frontaux ; le troisième les deux sinus du sphénoïde ; le quatrième sont les deux ouvertures des sinus maxillaires ; le cinquième est l’aqueduc qui est en partie revêtu de la membrane glanduleuse des narines.
Canal de communication. Canalis communicans. C’est un canal qui se remarque dans le fœtus, & que l’artère pulmonaire, peu après qu’elle est sortie du cœur, jette dans l’aorte descendante. Quand le fœtus est né, le canal de communication se desséche, & devient un simple ligament. Tandis que le fœtus est enfermé dans le sein de sa mère, il ne reçoit que le peu d’air qu’elle lui fournit par la veine ombilicale. Ses poumons ne peuvent s’enfler & se désenfler, comme ils feroient après sa naissance, & après l’entrée libre de l’air. Ils demeurent presque affaissés & sans mouvement. Leurs vaisseaux sont comme repliés en eux-mêmes & ne permettent pas que leur sang y circule, ni en abon-