les fricassées, ou autres mets qu’on y fait cuire ordinairement. Cacabus ex ære Cyprio depressior & manubriolo instructus. On dit aussi casserolle.
CAQUEROLLE. Écaille. Caquerolle de limaçon. Rabelais.
CAQUESANGUE. s. f. Terme bas, Voyez Gaguessangue, qui signifie la même chose.
CAQUET. s. m. Abondance de paroles inutiles, qui n’ont point de solidité. Loquacitas, garrulitas. Les femmes n’ont que du caquet ; elles ne parlent que de bagatelles. Cet Avocat n’a que du caquet. Cela n’est bon que dans le comique & le familier.
A tous les sots caquets n’ayons jamais d’égard. Mol
☞ Le grand caquet vient nécessairement, ou de la prétention à l’esprit, ou du prix qu’on donne à des bagatelles, dont on croit fortement que les autres font autant de cas que nous. Celui qui connoît assez de choses, pour donner à toutes leur véritable prix, ne parle jamais trop ; car il sait apprécier aussi l’attention qu’on lui donne, & l’intérêt qu’on peut prendre à ses discours. Généralement les gens qui savent peu, parlent beaucoup ; & les gens qui savent beaucoup, parlent peu. Il est simple qu’un ignorant trouve important tout ce qu’il fait, & le dise à tout le monde. Mais un homme instruit n’ouvre pas aisément son répertoir ; il auroit trop à dire, & il voit encore plus à dire après lui, il se tait. R.
Caquet, se dit aussi des oiseaux qui parlent. Ce perroquet, cette pie, nous étourdissent avec leur caquet.
J’éveillerai la pie en son caquet. Marot.
On dit proverbialement & figurément, rabattre le caquet de quelqu’un ; pour dire, rabattre son orgueil, lui fermer la bouche, ☞ le confondre par ses raisons, ou faire taire par autorité celui qui parle mal-à-propos, ou insolemment. On appelle le caquet de l’accouchée, cet entretien de bagatelles qu’ont plusieurs femmes assemblées, comme il s’en rencontre chez les femmes en couche. On dit aussi, qu’une femme est dans le caquet, quand par sa mauvaise conduite elle donne occasion aux autres de médire d’elle,
CAQUETER. v. n. Babiller, parler beaucoup sans dire rien de solide. Garrire, nugari. On le dit aussi des petits enfans quand ils commencent à parler, & des pies & des perroquets. À quelque prix que ce fût, il falloit que du matin au soir elle écoutât, ou caquetât. Mlle l’Herit.
Du moment qu’elle crut pouvoir être entendue
Elle se mit à caqueter
Pour lui donner lieu d’écouter. Mlle l’Héritier.
On dit aussi à la chasse, qu’un chien caquette, quand il crie & abboie mal-à-propos & hors des voies, ou sans sujet,
☞ Ce verbe se conjugue comme le verbe cacheter, en ajoutant un t à toutes les personnes du présent au singulier, & à la troisième personne du pluriel de l’indicatif, impératif, optatif & subjonctif. Caqueter, je caquette, tu caquettes, il caquette : nous caquetons, vous caquetez, ils caquettent, de même dans les autres modes ou mœufs. Voyez le Dict. des rimes, tirées de Dubartas.
CAQUETEUR, EUSE. adj. Qui caquette, qui babille beaucoup. C’est un grand Caqueteur. Une Caqueteuse. Loquax, garrulus.
CAQUETOIRE. s. f. Chaise basse qui a le dos fort haut & qui n’a point de bras, où l’on babille à l’aise auprès du feu. Cathedra ad confabulandum apta, commoda.
Caquetoire. Terme de Laboureur. Bâton qui est au milieu des mancherons de la charrue, sur lequel le Laboureur s’assied lorsqu’il cause avec quelqu’un. Cette caquetoire s’appelle aussi babilloire.
CAQUETTE. s. f. Manière de petit baquet où l’on met du poisson, sur-tout des carpes. Petite Caque. C’est un diminutif de ce nom.
CAQUETTERIE ou CAQUETERIE. s. f. Action de caqueter, babil. Ah ! finissons cette caquetterie, interrompit-elle, ou ne me parlez plus sur ce ton, ou soyez du moins d’accord avec vous-même. Crebillon, fils.
CAQUEUR. s. m. Terme de pèche. On appelle Caqueurs les Matelots qui caquent le hareng. Quelques uns disent Eccaqueur au lieu de caqueur.
CAQUEUX. s. m. plur. Il y a en Bretagne une certaine espèce de gens que le reste du peuple a toujours regardés avec une extrême aversion, prétendant que c’est un reste des Juifs, & qu’ils sont tous infectés de lèpre de père en fils. On les nomme Caqueux, Cacosus, & ils exercent ordinairement le métier de Cordier. Hevin, savant Jurisconsulte, a fait voir de nos jours, que cette aversîon étoit mal fondée, & a obtenu un Arrêt du Parlement en leur faveur ; mais il est difficile d’ôter cette prévention de l’esprit de la plupart des Bretons, Il y a même plus de 250 ans que les Evêques, dans la même prévention, ont ordonné que les Caqueux se tiendroient au bas des Eglises ; qu’ils ne baiseroient la paix qu’après tous les autres ; & leur ont défendu, sous peine de cent sols d’amende, de toucher aux vases de l’autel. Lobineau. Voyez Capot, & Cagot, & comparez ce que nous y avons dit avec ce que nous venons de rapporter des Caqueux. Voyez l’Hist. de Bret. tome I, p. 847. & tome II, p. 1610. Dans les Registres de la Chancellerie de Bretagne de 1475, il y a un mandement contre hommes & femmes nommés Caqueux, auxquels il est fait défense de voyager dans le Duché sans avoir une pièce de drap rouge sur leur robe, pour éviter le danger que pourroient encourir ceux qui auroient communication avec eux, pour ne les pas connoître. De plus, il leur est fait défense de se mêler d’aucun commerce que de fil & de chanvre, & d’exercer aucun métier que celui de cordier, & aucun labourage que de leurs jardins seulement, à peine de confiscation ; défense à tous sujets de leur vendre autre marchandise que fil & chanvre, & de leur affermer aucun de leurs héritages, à peine de confiscation & autres rigueurs. Lobineau. Tome II, p. 1350. Cette dernière défense est modérée pour les Caqueux de l’Evêché de Saint Malo, par une Ordonnance de 1477.
CAR. Conjonction causative qui rend raison de ce qui a été avancé dans la proposition précédente. Nam, enim, etenim. Ne faites pas cela, car Dieu le défend. Ses synonymes sont parce que, pour ce que, d’autant que, vû que, &c. Toutes les Lettres de Chancellerie se terminent ainsi ; Car tel est notre plaisir. Le mot de car ne se doit employer que de loin à loin. Voit. Qu’elle persécution le car n’a-t-il pas essuyée ! &, s’il n’eût trouvé de la protection parmi les gens polis, il étoit banni honteusement d’une langue à qui il a rendu de si longs services, sans qu’on sût quel mot lui substituer. La Bruy.
Car se prend substantivement en ces phrases familières. Ce Prédicateur fait retentir les voûtes des car & des mais. Ne me parlez jamais d’un si, d’un car, ni d’un mais. Cet homme barguigne trop ; il met trop de si & de car, trop de conditions en ce contrat.
Ce mot vient du Grec γάρ signifiant la même chose, comme disent Nicot & Henri Estienne. Mais Ménage le dérive avec plus d’apparence de quare, parce qu’on a écrit autrefois quar, & on dit encore cancan, au lieu de quamquam.
CARABÉ ou KARABÉ. Voyez Ambre jaune. C’est la même chose. Ce mot vient de Caraban, nom que les Arabes donnent à l’ambre, Caraban vient du