rêtés avec des chevilles de bois, & les bordages emboîtés. Navigium Indicum.
☞ CHAMPANELLES. s. m. Grands singes, qui ressemblent si fort à l’homme, qu’ils n’en diffèrent, dit-on, que parce qu’ils sont privés de l’usage de la voix. Encyc.
CHAMPART. s. m. Terme de Coutumes. Droit qu’a un Seigneur de prendre sur le champ une certaine partie des blés ou d’autres fruits d’une terre labourable, avant que celui qui tient la terre en champart, enlève ce qui en doit rester pour lui. Jus agrarii solarii legendi. Ce droit est appellé champart, quasi pars vel partus agri quem sibi Dominus reservavit. On l’appelle aussi agries ou terrage, & il oblige celui qui tient une terre en champart, non-seulement à laisser la part du Seigneur ; mais aussi à le faire appeler avant que d’enlever ce qui doit rester pour lui, sous peine d’amende : la part du Seigneur est plus ou moins forte, suivant les différens endroits. Dans quelques-uns, c’est la dixième partie des fruits, dans d’autres la douzième ou la quinzième, suivant l’usage des lieux.
☞ La dixme, qui est la part que la terre doit à Dieu, doit être levée avant le champart qui équipole au cens. Ainsi le champart ne peut être pris que sur le restant des gerbes, après la dixme payée. Il y a des terres qui payent la dixme, d’autres le champart. Favin semble les confondre dans son Histoire de Navarre, Liv. VII, p. 401, où il dit que ces terres payoient le dixième, & que pour cela elles étoient appelées agri decumates. Le droit de champart emporte lods & ventes s’il est seigneurial, & tient lieu de chef-cens, autrement, & si ce n’est qu’un droit foncier constitué après le cens, il n’emporte point lods & ventes. Lange. On levé aussi le champart sur les légumes.
☞ CHAMPARTAGE. s. m. Dans la basse latinité, Campartagium. Second droit de champart que quelques Seigneurs dans la coutume de Mantes sont fondés à percevoir, outre le premier qui leur est dû. Héritages, tenus à champart & champartage. Ce second champart peut être seigneurial comme le premier.
☞ CHAMPARTEL, ELLE. adj. Terme de Coutumes. Terre Champartelle, sujette au droit de champart.
CHAMPARTER ou CHAMPARTIR, selon quelques-uns, v. a. Lever le droit de champart. Agri solarium cogere. Un laboureur ne peut enlever aucunes de ses gerbes, que le champ ne soit champarté. Il vient du latin partiri Campum.
CHAMPARTERESSE. adj., qui se dit de la grange seigneuriale où se mettent les champarts. Horreum manipulorum decumanorum. Les Tenanciers des terres sont obligés de conduire à leurs frais les gerbes, prises par le Champarteur dans la grange champarteresse, avant que d’enlever aucune de celles qui leur appartiennent.
CHAMPARTEUR. s. m. Fermier ou homme commis par le Seigneur pour lever son droit de champart. Coactor agrarii solarii.
☞ On peut aussi appeler Champarteur, le Seigneur qui jouit du droit de champart.
☞ CHAMPARTIR, dans quelques Coutumes, synonyme à Champarter.
☞ CHAMPAY. s. m. Terme employé dans la Coutume d’Orléans, formé des mots champ & paître, pacage des bestiaux dans les champs.
☞ CHAMPAYER. Faire paître dans les champs. C’est encore un terme de coutume.
☞ CHAMPDENIERS. Petite ville de France, en Poitou, à quatre lieues de Niort.
CHAMPÉ. adj. Terme de Blason, se dit lorsqu’on ne veut expliquer que la qualité du champ. Middelbourg porte un château champé de gueules. Campus minio affectus.
☞ CHAMPEUGE. s. m. Terme de coutume qui paroit synonyme à Champay. C’est un terme du Mâconnois.
CHAMPELURE. s. f. C’est ainsi qu’on appelle en Normandie la fontaine ou le robinet d’un muid, ou autre vaisseau qu’on a mis en perce. Guerin. Exercices des aides de Normandie. On dit aussi chantepelure lorsque le dernier quart de la pièce est entamé, & qu’elle est à peu près au huitième restant, & sur le point d’être levée : le commis doit la faire lever en la présence, & après avoir rompu & biffé la rouanne qu’il y a posée, faire un X de deux demi-tours de rouanne près de la champelure l’un dans l’autre, à droit & à gauche, pour marquer que la pièce est levée, afin qu’on ne la remette pas en son premier état sur le chantier… Id. ibid. Voyez Chantepleure.
CHAMPENOIS, OISE. s. m. S : f. Qui est de Champagne. Campanus, Campanensis. Nicolas Perrot d’Ablancourt de l’Académie-Françoise, dont nous avons des traductions d’Auteurs Grecs & Latins, souvent citées dans cet ouvrage, étoit Champenois. Eudes II, Comte de Blois, fut surnommé le Champenois, parce qu’après la mort d’Etienne de Vermandois son cousin il s’empara de la Champagne, quoique le Roi Robert s’y opposât. Les Champenoises Demoiselles ont anobli leurs maris. Ce fut une suite de la bataille de Fontenay en Champagne entre les enfans de Louis le Débonnaire. Car, dit Gollut, Mem. des Bourauignons, Liv. IV, ch. 6, la noblesse de Champagne y demeura presque toute ; de sorte qu’il fut permis aux Demoilélles d’anoblir leurs maris.
☞ On dit proverbialement, un Champenois & quatre-vingt-dix-neuf moutons font cent bêtes, pour faire entendre qu’un Champenois est rarement un homme d’esprit. Si on a pu le dire autrefois, l’expérience prouve aujourd’hui le contraire.
☞ CHAMPÊTRE. adj. de t. g. Epithète qu’on applique à ce qui tient quelque chose de la campagne, à ce qui appartient aux champs. Rusticus. Ce berger jouoit des airs champêtres sur son chalumeau.
Rien ne charme davantage les esprits délicats, que le rustique & l’innocence des plaisirs champêtres. S. Evr.
Et dans mon cabinet assis au pied des hêtres,
Faire dire aux échos des sotises champêtres. Boil.
Tous les soins sont bannis des demeures champêtres.
On y vit sans sujets, mais on y vit sans maîtres. Vill.
Les Païens appeloient Dieux champêtres & Divinités champêtres, les faux Dieux qui présidoient aux biens de la terre, & qui étoient particulièrement adorés aux champs.
Champêtre. Il se prend quelquefois substantivement. Ce champêtre est fort agréable. Acad. Fr. On appelle un champêtre, un champ en friche, ou fort éloigné des habitations.
☞ CHAMPIGNI. Campiniacum. Ville de France en Touraine, sur la rivière de Vende.
CHAMPIGNON. s. m. Fungus. Plante dont la substance est d’une tissure différente de celle de toutes les autres plantes, sans fleurs & sans semences apparentes : aussi son caractère ne se tire point de ces parties-là, comme dans les autres plantes, mais seulement du port extérieur de ses espèces. Le vulgaire appelle indifféremment champignon toutes plantes fongueuses, qu’on distingue cependant en celles qui croissent sur les arbres, & en celles qui croissent sur terre, & sont composées d’un pédicule & d’une tête ou chapiteau, convexe pour l’ordinaire en dehors, concave par-dessous, & garni de plusieurs lames ou feuillets ou de petits tuyaux rangés les uns auprès des autres, ce qui rend sa surface interne toute poreuse. On remarque en général que le champignon est toujours suspect dans son usage ; l’expérience l’a fait quelquefois éprouver aux plus friands.