chœur de murailles. La multiplication des Offices fit penser les Ecclésiastiques à se munir contre les injures de l’air, par des clôtures plus solides. La longueur de la cérémonie rendit cette précaution nécessaire ; mais depuis, la beauté des Eglises, & de l’architecture, a ramené l’ancien usage des balustrades, qui sont moins grossières que des murailles. Thiers. Le chœur est environné de murs ou de balustrades, pour en empêcher l’entrée au peuple. G. G. Les hautes chaises du chœur sont occupées par les Prêtres, & les basses par les Chantres, ou les Novices. Le Chantre, est celui qui est Maitre du Chœur. Chœur en tribune, est un chœur séparé de l’Eglise, & élevé au dessus du rez de chaussée, derrière le grand autel. Absis. Dans les Monastères de filles, le chœur est une grande salle attachée au corps de l’Eglise, & séparée par une grille, où les Religieuses chantent l’Office.
Ce mot vient, selon Isidore, a coronis circumstantium, parce qu’autrefois on se plaçoit en rond autour de l’autel pour chanter. C’est encore aujourd’hui la manière dont les autels des Grecs sont bâtis ; & on appelle ici un autel à la romaine, un maître autel, où on peut adorer de tous côtés. Chœur vient du latin chorus.
On appelle dans les Paroisses le chœur, un certain nombre de Prêtres, ordinairement de douze, qui disent l’Office au chœur, chorus. On n’a mandé à cet enterrement que le chœur.
Dans les chapitres, on appelle le chœur, les Chanoines, & les dignités. Les Chantres ni les Chapelains n’y sont point compris, quoiqu’ils soient Prêtres, & que ce soient eux qui soutiennent le chant du chœur.
Dans les Couvens de l’un & de l’autre sexe, on appelle le chœur, ceux qui sont posés & qui chantent au chœur, à la différence des Freres Convers ou Freres Lais, & des Sœurs Converses ou Sœurs Laies, qui ne chantent que dans la nef, & qui font le service de la maison. Les Dames du chœur.
Enfans de Chœur, sont de jeunes enfans qui servent à porter les chandeliers, & à chanter dans le chœur de musique les dessus ou les versets, qu’il faut chanter sur un ton élevé & aigu. Addictus choro puer clericus. On appelle le Maître de Musique, le Maître des Enfans de chœur.
Chœur, en termes de Théologie, se dit de la division des esprits célestes, qui se fait en Hiérarchies. Il y a les neufs chœurs des Anges qui chantent les louanges de Dieu. Chœur, en ce sens, signifie ordre, rang, degré.
☞ Les chœurs, à l’Opéra, nom collectif qui comprend les Chanteurs & les Chanteuses qui exécutent les chœurs.
On dit proverbialement d’un homme bien râsé, ou qui n’a point de cheveux, qu’il est tondu comme un enfant de chœur. On dit aussi, Jacobins en chaise, Cordeliers en chœur, &c. pour dire, que les Cordeliers tâchent d’avoir de belles voix pour remplir leur chœur.
☞ CHOJANDAH. Ville d’Asie dans le Mawaralnahr, à sept journées de Samarcand, suivant Abulfeda.
CHOIN. s. m. Ce mot se trouve dans Pomey, pour signifier une sorte de pierre sure & de vive roche, qui peut être polie comme le marbre. Silex.
CHOINE. s. m. Pain blanc & délicat. Ce mot se trouve dans Rabelais. On le dit en Anjou & en Normandie. Ménage le fait venir de canonicus ; c’est-à-dire, pain de Chanoine.
Choine. Arbre de moyenne grandeur qui croît dans le Brésil. Ses feuilles sont semblables à celles du laurier. Il porte un fruit qui est de la grosseur d’une citrouille médiocre, & de la figure d’un œuf d’autruche. Ce fruit est beau ; mais il ne vaut rien à manger. Les Indiens en font des coupes de diverses sortes. Ils en font aussi un certain instrument qu’ils appellent maraca, dont ils se servent dans leurs superstitions.
CHOINTE. adj. Vieux mot dont on s’est servi, pour dire, gentille, ajustée. Chambrette belle & chointe. On a dit cointe, qui est plus récent, & que l’on emploie rarement.
☞ CHOISEUL. Petite ville de France en Champagne, Diocèse de Langres, à trois lieues de Chaumont.
CHOIR. Voyez Cheoir.
CHOISI. Nom de lieu. Cauciacum. Choisi-Malherbe, petite ville du Gâtinois. Deux bourgs, l’un voisin de Paris, & l’autre de Compiègne, portent le nom de Choisi.
☞ CHOISILLE. (la) Rivière de France en Touraine, qui prend sa source au dessus de Nousilly tombe dans la Loire au dessous de Saint Cyr, & au dessous de Valiers.
☞ CHOISIR. v. a. Se déterminer en faveur d’une chose par le mérite qu’elle a, ou par l’estime qu’on en fait : se déterminer par la comparaison qu’on fait des choses en faveur de ce qu’on juge être le mieux. Eligere, seligere. On ne choisit point un état par rapport aux talens que l’on a ; mais, selon certaines loix, que la vanité des hommes a établies, & selon lesquelles on croit que, parce qu’on est d’une naissance, il faut choisir un tel genre de vie. Nicot. Comment être toujours attaché à la même personne, quand le cœur ne l’a pas choisie ? Il y a des gens que le néant n’effraie point, & qui choisissent de n’être point, plutôt que d’être mal. Maleb. Ménage fait venir ce mot de colligere.
☞ Choisir est un plein exercice de la liberté ; ainsi lorsqu’il y a nécessité absolue, on doit se servir du mot opter. Il est impossible de servir en même temps deux maîtres, il faut opter.
☞ Le mot de choisir, dit M. l’Abbé Girard, n’est pas encore tout à fait à sa place, quand on parle de choses entièrement disproportionnées, à moins qu’il ne soit emploié dans un sens ironique. Je ne dirois pas, il faut choisir de Dieu ou du monde ; mais il faut opter : car le choix étant une préférence fondée sur la comparaison des choses, il n’a pas lieu, où il n’y a pas de comparaison à faire. Un Prédicateur dira pourtant avec beaucoup de grace : Messieurs, le joug du Seigneur est doux, & nous conduit au comble de tous biens ; le joug du monde est dur, & nous plonge dans l’abyme de tous maux : choisissez maintenant auquel des deux voulez-vous soumettre… parce qu’alors il se trouve une fine ironie dans l’emploi de choisir. Rien ne me paroît plus difficile à choisir qu’un ami. Si j’avois à opter entre un ami fort zélé, mais indiscret, & un ami discret, mais moins zélé, je choisirois le dernier. Voyez les mots faire choix, élire, opter, préférer, tous confondus dans l’usage ordinaire, & même dans nos Dictionnaires, & tous cependant distingués par des idées propres.
☞ On dit, en parlant d’un homme, qui voyant plusieurs gens dans une troupe, ne vise qu’à un seul pour tirer sur lui, qu’il le choisit de l’œil, qu’il l’a choisi au milieu de la troupe pour le tuer.
Choisir s’est dit autrefois pour, découvrir de loin, voir, appercevoir quelque chose. Videre. On le trouve en ce sens dans le roman des Loheranes.
Li Roi sa dreçe, quand le Baron choisit.
Er choisirent el pied de la montaigne pavillons bien à trois lieues de l’ost. Villehard. N. 71.
CHOISI, IE. part. & adj. On appelle gens choisis, des gens qui excellent dans leur profession, qui sont au dessus des autres. Il envoya à cette expédition un détachement de soldats choisis. Il n’y avoit que des gens choisis dans cette assemblée. En ce sens, on le dit de tout ce qui est excellent, fin & délicat. Le commerce du monde choisi donne un air de politesse qu’on ne perd jamais. L. Scud. Cette dévote en fuyant le faste & le tumulte, s’est réservé un commerce délicat & choisi. S. Evr.. Les