comme celles des frais pour faire réussir une affaire de communauté.
On dit que les voleurs mettent les paisans à contribution ; pour dire, qu’ils leur font donner leur argent, qu’ils les dévalisent.
Contribution lustrale. Collation lustrale, impôt qui se levoit autrefois sur les marchands. Collatio lustralis. La troisième exemption que Constantin accorde aux clercs, est de la contribution lustrale, qui se levoit sur les marchands. Fleury. Cette contribution se remit ensuite sur les clercs, car Gratien les exempta de nouveau. Voyez Collation lustrale.
☞ On appelle particulièrement contributions, en terme de guerre, ce qu’on paye aux ennemis pour se garantir du pillage & se rédimer des exécutions militaires. Tributum, vectigal imperatum. Le Général a mis tout le pays à contribution, sous contribution. Payer, faire payer les contributions.
Contribution, en terme de Palais, se dit du partage des effets mobiliaires du débiteur, qui se fait entre plusieurs créanciers, quand ces effets ne sont pas suffisans pour les payer entièrement de leurs créances : auquel cas il faut qu’ils perdent à proportion sur les sommes qui leur sont dues. On a fait un procès verbal de contribution au sou la livre. La contribution n’a lieu en matière hypothécaire, que quand il y a concurrence de privilège.
☞ Contribution aux dettes d’un défunt ; c’est la répartition qui se fait entre les héritiers de la masse des dettes, afin que chacun d’eux en supporte la portion qui est à sa charge, à proportion de la part qu’il a dans la succession.
Il se fait aussi une contribution sur la mer entre les assureurs & les marchands assûrés ou les maîtres de navire, quand il est arrivé quelque perte ou avarie, ce qu’ils appellent aussi rétribution.
CONTRISTER, v. act. donner du chagrin, de l’affliction. Contristare aliquem, mæstitiam alicui inferre. La nouvelle de la mort d’une personne aimée contriste beaucoup. Ce mot n’est pas d’un grand usage.
En terme de l’écriture-sainte, contrister le Saint-Esprit, c’est retomber dans le péché, après avoir reçu les graces, les dons du Saint-Esprit.
Contristé, eé. part.
CONTRIT, ITE. adj. Ce mot se dit proprement en terme de dévotion & signifie proprement celui qui a un grand regret de ses péchés par un pur amour de Dieu, avec le vœu de remplir tout ce qui est nécessaire pour recevoir dignement le Sacrement de Pénitence. De peccatis admissis vehementer dolens, cum proposito confitendi & satisfaciendi, dit S. Thomas. Dieu ne dédaignera pas un cœur contrit & humilié, dit le Psalmiste. S’affliger d’un péché, & en gémir, ce n’est pas le hair, comme le hait Dieu, qui n’en est ni affligé ni contrit. Boss.
Tu ne te plais, Seigneur, à d’autres sacrifices,
Qu’à ceux d’un cœur contrit.
Contrit, ite, se dit aussi par une espèce de plaisanterie ; pour dire, triste, affligé, mortifié. Il étoit bien contrit de cette affaire.
CONTRITION. s. f. terme de Théologie, c’est la véritable douleur que sent un pénitent dans le regret qu’il a d’avoir offensé Dieu, causé par un pur amour de Dieu, & par la seule considération de sa bonté, sans faire réflexion sur la crainte des supplices que le péché mérite. Summus animi dolor ob peccata adversùs Deum infinitè amabilem commissa, contritio. Les Docteurs tiennent que la contrition suffit pour obtenir de Dieu miséricorde, dans les occasions où l’on ne peut pas faire une confession sacramentale, & qu’en cela elle diffère de l’attrition. Il faut faite souvent des actes de contrition.
☞ Ce terme métaphorique vient du verbe conterere, briser, broyer.
☞ L’usage l’a consacré, pour marquer l’état d’une ame que le repentir déchire. Cette douleur en effet brise, pour ainsi dire, les cœurs, & amollit la dureté. Elle doit être intérieure, surnaturelle, souveraine & universelle. Il y en a de deux sortes, l’une parfaite, qu’on nomme simplement contrition, l’autre imparfaite, que les Théologiens nomment attrition. La première est une douleur & une détestation du péché, causée par le mouvement d’une charité parfaite. La seconde est une douleur & une détestation du péché, causée ordinairement par la considération de la difformité ou laideur du péché, ou par la crainte du châtiment, & qui a pour principe le Saint-Esprit qui n’habite pas encore dans un cœur, mais qui l’excite & le porte au bien, (& par conséquent un amour de Dieu encore foible.)
☞ La contrition parfaite réconcilie l’homme avec Dieu, avant même qu’il ait reçu le sacrement de Pénitence, en vertu du desir de recevoir ce sacrement.
☞ Si la douleur que cause l’attrition est accompagnée d’une volonté sincère de ne plus pécher & de l’espérance du pardon ; bien loin de rendre l’homme hypocrite & plus grand pécheur, elle le dispose à obtenir la grace de Dieu dans le sacrement de Pénitence.
CONTROLE. s. m. c’est un registre double qu’on tient des expéditions, des actes de finance & de justice, pour en assûrer davantage la conservation & la vérité. Un registre qu’on tient pour la vérification d’un rôle, d’un autre registre. Commentarius, acta. Tenir, faire le contrôle. Toutes les quittances de finance s’enregistrent au Contrôle général. Il se fait un contrôle du payement des rentes de la Ville. L’Edit du contrôle des Bénéfices de l’année 1636, contient des réglemens très-utiles ; mais il a été révoqué pour la plus grande partie en l’année 1646. Le contrôle des exploits empêche bien des antidates, des friponneries de Sergens. On a des Commis aux portes, aux bureaux, qui tiennent le contrôle des entrées.
☞ Contrôle des ouvrages d’or & d’argent, marque ou poinçon que les Orfèvres & autres sont obligés de faire appliquer sur tous les ouvrages d’or & d’argent, avant que de les mettre en vente. Voyez Marque, Poinçon.
Contrôle est aussi le droit qu’on paye pour ce contrôle. Le contrôle des exploits rapporte tant. Il a acheté le contrôle d’une telle partie de rente sur la Ville.
Contrôle se dit aussi de quelques droits & impositions. On paye un droit de contrôle, quand on taxe des dépens. Des contrôles pour des marques de marchandises.
☞ Contrôle signifie aussi l’office de celui qui tient le contrôle. Le contrôle de l’Hôtel de Ville, le contrôle des Finances, des Domaines & Bois, &c. Quand on dit simplement contrôle général, on entend le contrôle général des Finances.
CONTROLER, v. a. tenir un contrôle, enregistrer des actes de finance ou de justice. In commentaria, in acta referre. On ne délivre point de lettres de Chancellerie, ni d’exploits, qu’ils ne soient contrôlés. On contrôle toutes les quittances de finance pour leur validité.
☞ Contrôler signifie aussi faire mettre sur les nouveaux ouvrages d’or & d’argent, la marque ou poinçon qui fait foi qu’ils ont payé les droits du Roi.
Contrôler signifie aussi reprendre les paroles ou les actions d’autrui, les critiquer, y trouver à redire. Arguere, vellicare, increpare, censoriâ virgulâ notare. Il y a des gens incommodes qui contrôlent toutes les actions des autres, qui ne trouvent rien de bien fait à leur fantaisie. Sous prétexte qu’il n’est pas permis de contrôler les ordres de la Providence,