quand Stella parut, escortée de Crabb et de Candi, son courroux ne connut plus de bornes. Il se rua dans la pièce où se tenait son frère. Il se planta devant lui, livide, écumant.
— Que veut dire tout ceci ? commença-t-il.
Ce fut Jean qui répondit :
— Cela signifie, señor, que Son Excellence le gouverneur-président nous conduit tous à son logis ; qu’il va faire seller des chevaux, et que, ce soir même, nous entreprendrons un voyage d’une durée de quatre ou cinq jours.
— Un voyage ?… gronda Olivio abasourdi.
— Au temple d’Incatl.
L’haciendero, cette fois, demeura muet. Son visage s’était brusquement empourpré ; il étouffait.
Au temple d’Incatl étaient les sommes fabuleuses, en vue desquelles il avait amoncelé les crimes, et ces trésors lui échapperaient ! Car, il n’en doutait pas, Jean, maître du secret de l’air liquide, — les phénomènes, qui avaient impressionné la population, s’étaient expliqués d’eux-mêmes pour le bandit, — Jean allait jouer, à Incatl, le rôle du Maître annoncé par les traditions. Cette fortune fabuleuse, accumulée par les Incas, serait son bien. Ah ! cet homme le vaincrait donc sur tous les terrains !…
Absorbé par cette rêverie douloureuse, il ne remarqua pas que son frère et ses nouveaux amis quittaient le logis. Il n’entendit pas les acclamations qui les saluèrent au passage.
Plus d’une heure, il demeura ainsi, replié sur lui-même. Enfin il releva la tête :
— Non, cela ne sera pas. Je lutterai jusqu’au bout.
Cependant Pedro, escorté de Stella, Jean, Crabb, Candi, Scipion, auxquels, en chemin, s’était joint un groupe formé d’Ydna, de Francis, de son engagé, de Marius, avait regagné l’hôtellerie Pantario.
Par son ordre, neuf chevaux avalent été sellés et attendaient, prêts au départ, dans l’écurie.
En ce moment, il causait avec Jean :
— Vous croyez qu’il partira, señor Jean ?
— J’en suis tellement convaincu que j’ai envoyé Candi surveiller les abords du logis de…