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Page:Revue des Deux Mondes - 1834 - tome 1.djvu/35

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ACTE PREMIER.



Scène PREMIÈRE.

(À la cour.)
LE ROI, entouré de ses courtisans, RUTTEN.
LE ROI.

Mes amis, je vous ai annoncé, il y a déjà long-temps, les fiançailles de ma chère Elsbeth avec le prince de Mantoue. Je vous annonce aujourd’hui l’arrivée de ce prince ; ce soir peut-être, demain au plus tard, il sera dans ce palais. Que ce soit un jour de fête pour tout le monde ; que les prisons s’ouvrent, et que le peuple passe la nuit dans les divertissemens. Rutten, où est ma fille ?

(Les courtisans se retirent.)
RUTTEN.

Sire, elle est dans le parc, avec sa gouvernante.

LE ROI.

Pourquoi ne l’ai-je pas encore vue aujourd’hui ? Est-elle triste ou gaie de ce mariage qui s’apprête ?

RUTTEN.

Il m’a paru que le visage de la princesse était voilé de quelque mélancolie. Quelle est la jeune fille qui ne rêve pas la veille de ses noces ? La mort de Saint-Jean l’a contrariée.