Sauber et Force India attaquent la FOM
Après plusieurs menaces, Force India et Sauber ont finalement déposé devant la Commission européenne une plainte concernant la répartition des revenus commerciaux de la Formule 1, jugée « injuste et illégale ». La directrice générale de Sauber Monisha Kaltenborn estime que le règlement édicté par le FOM viole la loi européenne sur la concurrence et donne des avantages politiques indus à une partie des écuries. Elle souhaite « contester les privilèges des puissants qui décident des règlements et font du mal à ce sport ». Force India tient le même discours. Ces deux équipes visent principalement les revenus supplémentaires accordés à Red Bull, Mercedes, Ferrari, McLaren et Williams. Mais elles s'attaquent aussi à la « gouvernance » de la Formule 1 puisque ces mêmes écuries ont le droit de siéger au sein du Groupe stratégique grâce à leurs bénéfices.
Bernie Ecclestone affiche néanmoins sa sérénité. L'Union européenne examine la plainte et décidera ultérieurement s'il y a lieu de mener une enquête.
La Formule 1 à vendre ?
Huit jours avant le GP de Russie, Bernie Ecclestone laisse entendre que le fonds d'investissement CVC Capital Partners, actionnaire majoritaire de la F1, pourrait revendre ses parts, soit 35,5 % des actions. Le groupe, qui a investi en 2006, aurait en effet l'intention de céder ses parts au bout de dix ans. Le co-président Donald MacKenzie dément ces rumeurs : « Il n'y a pas de date limite pour revendre les parts. Certains de nos fonds sont étalés sur douze ans, avant de devoir revendre. Ça s'est déjà vu. Nous n'avons aucune échéance. La F1 intéresse bien des gens. » De son côté, Ecclestone refuse de dévoiler le nom des acquéreurs potentiels. On cite notamment Qatar Sports Investments, le fonds du puissant émirat arabe.
Ecclestone n'a en tout cas pas l'intention de lâcher la barre, quel que soit l'actionnaire majoritaire présent et à venir. Du reste, il est passé maître dans l'art d'intoxiquer les journalistes, et il faut donc se méfier grandement de ses assertions.
Équipe quatre fois championne du monde, cherche moteur désespérément...
Affirmer que Red Bull Racing est dans la panade est un euphémisme. Mécontents des performances du groupe propulseur hybride Renault, ses dirigeants, Dieter Mateschitz, Helmut Marko, Christian Horner et cie. se sont répandus en imprécations à l'égard de la marque française. La séparation semblait inévitable. Mateschitz avait prévu de doter en 2016 ses machines de moteurs Ferrari, en attendant un grand partenariat avec Volkswagen. Mais depuis la chute de Martin Winterkorn, il n'est plus question d'une telle alliance. Paniquée, Red Bull se tourne vers Ferrari. Mais la Scuderia n'a aucun intérêt à armer une équipe rivale. Aussi Sergio Marchionne n'accepte de motoriser en 2016 l'équipe anglo-autrichienne, et Toro Rosso par la même occasion, qu'à condition de leur fournir des blocs... de 2015 ! Ce qui condamnerait les monoplaces bleues à végéter en fond de grille.
La situation paraît inextricable. Mercedes rejette catégoriquement de se lier à Red Bull. Pour ne pas se livrer pieds et poings liés à Ferrari, la bande à Mateschitz n'a d'autre choix que de se raccommoder avec Renault. Bernie Ecclestone est comme toujours prêt à jouer les entremetteurs. Mais rien ne dit que la direction de Renault, particulièrement vexée par les déclarations malveillantes de son partenaire, et préparant le rachat de Lotus, se laissera fléchir. Aussi l'hypothèse d'un retrait pur et simple de Red Bull commence à gagner en vraisemblance, même si le dédit à payer à la FOM serait exorbitant. Les responsables font en tout cas preuve d'un manque de diplomatie surprenant. Ainsi Adrian Newey joue les fanfarons : « Nous allons peut-être être forcés de quitter la Formule 1 parce que Mercedes et Ferrari ont refusé de nous fournir leurs moteurs par peur que nous les battions. Ils sont inquiets de nous voir les battre avec leurs propres moteurs. » Ces rodomontades cachent mal le désarroi d'une équipe qui n'a tout simplement pas de moteur pour rouler en 2016.
Pendant ce temps-là à Faenza, Franz Tost et toute l'équipe Toro Rosso s'inquiètent pour leur avenir, guettant avec anxiété la moindre évolution de la situation. L'ancienne écurie Minardi pourrait disparaître à cause de la politique arrogante et maladroite des marchands de boisson énergétique.
Présentation de l'épreuve
La Formule revient en Russie pour la deuxième édition du Grand Prix de Sotchi. Avant cette course, Lewis Hamilton compte quarante-huit points d'avance sur son équipier Nico Rosberg, alors qu'il reste encore cinq manches à disputer. Rosberg doit absolument l'emporter s'il veut conserver une petite chance de devenir champion ou, de façon plus réaliste, de retarder au maximum le sacre de son collègue et rival. En ce qui concerne le championnat des constructeurs, Mercedes doit inscrire trois points de plus que Ferrari pour s'adjuger officiellement le titre à Sotchi.
Le 28 septembre, Renault a sauvé Lotus de la liquidation judiciaire en publiant une lettre d'intention en vue de prendre une participation dans le contrôle de l'écurie. Le constructeur française précise que cette opération s'effectuera avec le concours de Gravity Motorsports, filiale de Genii Capital, le fonds d'investissement luxembourgeoise pour l'heure propriétaire. En conséquence, la Haute Cour de Londres a accordé un sursis de dix semaines à l'écurie Lotus, grevée de dettes, en attendant son rachat par Renault.
On s'attendait à ce que Jenson Button officialise de son départ à la retraite. Tout au contraire, il a annoncé le 1er octobre qu'il resterait chez McLaren-Honda en 2016. On ne sait pas si cette prolongation implique une hausse de salaire... De son côté, Fernando Alonso répète qu'il honorera son contrat jusqu'à fin 2017. Stoffel Vandoorne, sacré champion de GP2 à Sotchi, ne devrait donc pas récupérer de volant de Formule 1 l'année suivante. Honda a dépensé ses quatre derniers « jetons » pour apporter une ultime évolution à son groupe propulseur, uniquement dévolue à Alonso. Button devra patienter jusqu'à Mexico pour en bénéficier. Cependant, pour utiliser cette amélioration, Alonso doit inévitablement changer de V6 et reçoit une pénalité de vingt-cinq places sur la grille.
Bonne nouvelle pour Manor qui disposera en 2016 des V6 turbos hybrides Mercedes, les meilleurs du peloton. Mercedes-AMG anticipe ainsi sur la probable défection de Lotus, en voie de rachat par Renault. La marque allemande fournira donc trois équipes clientes en 2016 : Williams, Force India et Manor qui obtient là une belle occasion de s'extirper du tréfonds de la grille.
Roberto Merhi retrouve provisoirement son baquet chez Manor car Alexander Rossi doit disputer les ultimes épreuves du championnat GP2, lors de ce même week-end à Sotchi.
Essais et qualifications
La séance d'essais du vendredi matin a été reportée d'une demi-heure à cause d'une fuite de gazole provenant d'un engin de nettoyage ayant traversé le circuit durant la nuit. Les organisateurs ont arrosé la piste pour nettoyer la flaque, et c'est ainsi que la plupart des pilotes se sont élancés avec des pneus rainurés... sans qu'il n'ait plu ! L'après-midi en revanche une averse est bien au rendez-vous. Hülkenberg et Massa réalisent les meilleurs chronos de la journée.
Le samedi matin, Rosberg est le plus rapide, mais cette séance est interrompue par le gros accident dont est victime Carlos Sainz Jr. Sans doute à cause d'une défaillance de freins, sa Toro Rosso pique à gauche au virage n°13, frotte le rail, tire tout droit sans freiner et vient s'encastrer sous trois barrières de Techpro. Le choc est extrêmement violent. Sainz est extrait conscient de son épave puis transporté sur une civière vers l'hôpital de Sotchi. Plus de peur que de mal heureusement : il ne souffre que de quelques douleurs à la nuque et retrouve sa liberté le soir même.
Les Mercedes occupent comme d'habitude la première ligne. Pour la troisième fois cette saison, Rosberg est en pole position, trois dixièmes de seconde devant Hamilton. Bottas est en embuscade au troisième rang tandis que Massa (15ème), gêné par du trafic, a été éliminé dès la Q2. Les Ferrari de Vettel et de Räikkönen occupent les quatrième et cinquième places. Elles précèdent les deux Force India de Hülkenberg et de Pérez, très en forme ici. Fortunes diverses chez Lotus : Grosjean est huitième, Maldonado quatorzième seulement. Neuvième, Verstappen devance avec sa Toro Rosso les deux Red Bull de Ricciardo et de Kvyat. Les Sauber (Nasr 12ème, Ericsson 16ème) ne font pas mauvaise figure. Button est treizième avec la McLaren-Honda tandis qu'Alonso, initialement seizième, partira avant-dernier à cause de ses pénalités. La neuvième ligne est constituée des Manor-Ferrari de Stevens et de Merhi. Le jeune Espagnol était de toute façon pénalisé pour avoir utilisé un nouveau moteur.
Le Grand Prix
Bonne nouvelle : Carlos Sainz est autorisé à prendre le départ de la course. Il s'élancera depuis la vingtième et dernière place, aux côtés de son glorieux aîné Alonso.
Nico Rosberg doit absolument tirer bénéfice de cette pole position pour garder la tête haute. Il doit une double revanche : sur la façon dont Lewis Hamilton l'a écarté manu militari au premier freinage à Suzuka, et sur sa propre erreur au départ de ce même GP de Russie, il y a tout juste un an, lorsqu'il avait attaqué son équipier inconsidérément.
Comme l'année précédente, le président russe Vladimir Poutine assiste à la course, mais cette fois-ci est présent dès le départ. Il est accueilli par son ami Bernie Ecclestone. Daniil Kvyat peut compter sur le soutien de quelques supporteurs. Si le jeune Russe est incontestablement talentueux, on ne peut pas dire que sa personnalité suscite la fascination. Il est d'une telle placidité que Kimi Räikkönen passe en comparaison pour un extraverti...
La plupart des coureurs s'élancent munis de pneus super-tendres, exceptés Maldonado, Massa, Ericsson et Alonso, chaussés de gommes tendres.
Départ : Rosberg et Hamilton prennent de bons envols. L'Anglais se déporte à l'extérieur du virage n°2 pour surprendre son équipier qui ne bronche pas. Räikkönen est passé devant Bottas et Vettel. Dans le second virage, Hülkenberg part en tête-à-queue en escaladant le vibreur. Verstappen parvient à l'éviter en effectuant lui-même une pirouette, mais Ericsson emboutit le ponton de la Force India.
1er tour : La voiture de sécurité intervient pour évacuer les voitures de Hülkenberg et d'Ericsson. Rosberg est premier devant Hamilton, Räikkönen, Bottas, Vettel, Pérez, Kvyat, Grosjean, Ricciardo et Button. Verstappen passe par les stands pour faire vérifier sa voiture et changer ses pneus.
2e : Grosjean s'arrête chez Lotus pour chausser de nouvelles gommes.
4e : La voiture de sécurité regagne les stands et la course redémarre. Rosberg demeure en tête devant Hamilton. Bottas double Räikkönen par l'extérieur du deuxième virage. Nasr prend la neuvième place à Button.
5e : Rosberg mène devant Hamilton (0.4s.), Bottas (1.8s.), Räikkönen (3.3s.), Vettel (3.9s.), Pérez (5.5s.), Kvyat (6.3s.), Ricciardo (6.9s.), Nasr (7.8s.), Button (9.2s.), Massa (10s.) et Maldonado (10.7s.).
6e : Vettel attaque Räikkönen au second freinage mais celui-ci résiste.
7e : Rosberg se débat avec une pédale d'accélérateur cassée. Son pied est repoussé vers le volant. Il commet une faute au virage n°2 et se fait doubler par Hamilton. Puis il ralentit et laisse passer Bottas, les Ferrari... L'Allemand regagne son stand pour abandonner. Ses derniers espoirs de titre mondial s'envolent.
8e : Hamilton est désormais en tête avec deux secondes et demie d'avance sur Bottas.
9e : Maldonado prend la dixième place à Button.
10e : Hamilton précède Bottas (2.5s.), Räikkönen (7.1s.), Vettel (8.1s.), Pérez (12.9s.), Kvyat (15.7s.), Ricciardo (16.6s.), Nasr (20.7s.), Massa (21.5s.) et Maldonado (23.8s.). Sainz dépasse Button.
12e : Grosjean dérape dans la longue courbe rapide qui encercle le podium olympique. La Lotus se fracasse très violemment dans les glissières, tournoie plusieurs fois sur elle-même avant de s'immobiliser, complètement détruite. Le choc a été terrible, mais Grosjean est indemne. La voiture de sécurité revient en piste.
13e : Pérez, Ricciardo, Sainz, Button et Alonso passent par les stands pour observer leur changement de pneus. Les commissaires russes nettoient la piste au virage n°3 et réparent la barrière de Techpro.
15e : Les monoplaces se regroupent derrière la Safety Car. Hamilton est premier devant Bottas, Räikkönen, Vettel, Kvyat, Nasr, Massa, Maldonado, Pérez, Ricciardo, Verstappen, Sainz, Button, Alonso, Merhi et Stevens.
17e : Fin de la neutralisation. La course reprend ses droits. Vettel attaque Räikkönen au virage n°2. Le Finlandais emprunte l'échappatoire et reste devant son équipier. Celui-ci ne s'en laisse pas conter et mène l'offensive au virage n°4. Cette fois-ci, Räikkönen doit s'incliner. Pérez dépasse Maldonado tandis que Sainz double Ricciardo et Verstappen.
18e : Ricciardo repasse devant Sainz au second virage. Le jeune Espagnol réplique et les deux pilotes franchissent côte à côte la grande courbe suivante. Finalement, Ricciardo conserve sa position.
19e : Hamilton s'envole et possède déjà trois secondes d'avance sur Bottas.
21e : Hamilton est en tête devant Bottas (4.7s.), Vettel (7.3s.), Räikkönen (9.5s.), Kvyat (14.9s.), Nasr (16.8s.), Massa (17.7s.), Pérez (18.4s.), Maldonado (20.1s.) et Ricciardo (21.2s.).
23e : Intouchable, Hamilton porte à sept secondes son avance sur Bottas. Vettel se rapproche du Finlandais de Williams.
25e : Hamilton précède Bottas (9.3s.), Vettel (10.3s.) et Räikkönen (13.5s.). Verstappen change pour la seconde fois de pneus.
26e : Sainz reçoit une pénalité de cinq secondes pour avoir coupé la ligne blanche en regagnant les stands.
27e : Bottas s'arrête chez Williams pour mettre des pneus tendres (3.4s.). Il ressort en onzième position.
28e : Bottas est gêné par Maldonado, Ricciardo et Sainz. Voilà l'occasion pour Vettel de prendre définitivement la seconde place après son arrêt.
29e : Hamilton est premier devant Vettel (15.2s.), Räikkönen (17.6s.), Kvyat (28s.), Nasr (32.2s.), Massa (34.5s.), Pérez (36.5s.), Maldonado (38.8s.), Ricciardo (40.1s.), Sainz (40.9s.) et Bottas (41.5s.).
30e : Bottas se débarrasse de Sainz. Changements de pneus pour Massa et Maldonado.
31e : Vettel s'arrête chez Ferrari pour chausser les pneus tendres (2.2s.). Il redémarre en sixième position, devant Ricciardo et... Bottas.
32e : Räikkönen observe son changement de gommes (2.2s.). Il reprend la piste juste derrière Bottas qui klaxonne derrière Ricciardo. Kvyat occupe maintenant la seconde place, à trente-deux secondes de Hamilton. Vettel prend la quatrième place à Pérez qui ne doit plus s'arrêter.
33e : Hamilton arrive chez Mercedes pour mettre les Pirelli tendres (3.3s.). Il repart sans avoir perdu le commandement.
34e : Changement de pneus pour Kvyat (3.3s.) qui se retrouve neuvième. Le second est désormais l'étonnant Nasr.
35e : Nasr observe enfin son arrêt aux stands (3.5s.). Hamilton est parti pour gagner devant Vettel (13s.), Pérez (17.5s.), Ricciardo (18.9s.), Bottas (19.4s.), Räikkönen (20.2s.), Sainz (22.9s.) et Kvyat (33s.). Massa est neuvième après avoir doublé Alonso et Button.
36e : Räikkönen menace Bottas. Il l'attaque dans un virage à droite mais manque son freinage et doit emprunter l'échappatoire. Le pilote Ferrari tente à nouveau sa chance par l'intérieur au freinage suivant, sans plus de succès.
37e : Les deux Finlandais Bottas et Räikkönen sont sur les talons de Pérez et Ricciardo, idéalement placés grâce à leurs arrêts anticipés. Mais leurs pneus tiendront-ils le coup ?
38e : Hamilton a treize secondes et demie de marge sur Vettel.
39e : Nasr prend la dixième place à Button.
40e : Pérez, Ricciardo, Bottas et Räikkönen luttent pour la troisième place. Massa rattrape Kvyat.
42e : Hamilton est leader devant Vettel (12.5s.), Pérez (24.2s.), Ricciardo (26.1s.), Bottas (27s.), Räikkönen (27.5s.), Sainz (33.8s.), Kvyat (42.7s.), Massa (43s.) et Nasr (51s.). Suivent Button, Maldonado, Alonso et Verstappen.
43e: Massa double Kvyat et Maldonado efface Button.
45e : Bottas dépasse Ricciardo au deuxième virage avec l'aide du DRS. En difficulté, avec ses freins, Sainz exécute un tête-à-queue. Il repart mais a perdu une place au profit de Kvyat.
46e : Räikkönen est aux trousses de Ricciardo. Il porte une attaque au second virage mais doit tirer tout droit dans l'échappatoire. Revenu en piste, il laisse Ricciardo reprendre sa position.
47e : Dépourvu de freins, Sainz part en toupie au virage n°13 et heurte les glissières par l'arrière. Il redémarre mais son aileron arrière est endommagé. Un morceau de carbone tombe d'ailleurs sur l'asphalte au virage n°14. Sainz s'arrête finalement dans une échappatoire.
48e : Onze secondes séparent Hamilton et Vettel. Räikkönen parvient à dépasser Ricciardo. Un commissaire court ramasser le débris au virage n°14, qui se prend en aveugle. Vettel surgit à cet instant et il s'en faut d'une seconde que le téméraire commissaire soit happé par la Ferrari...
49e : Bottas convoite désormais la troisième position occupée par Pérez. Ricciardo est victime d'un bris de suspension et arrête sa Red Bull dans un dégagement.
50e : Hamilton est premier devant Vettel (10.8s.), Pérez (28.4s.), Bottas (29.3s.), Räikkönen (31.6s.), Massa (43.9s.), Kvyat (52.2s.), Nasr (59.2s.), Maldonado (1m. 04s.), Button (1m. 17s.), Alonso (1m. 19s.) et Verstappen (1m. 20s.).
51e : Hamilton s'inquiète car un problème d'aileron arrière génère un dangereux survirage de sa monoplace. Bottas est dans les roues de Pérez. Les pneus du Mexicain sont abîmés, malgré son habileté à les préserver. Räikkönen revient sur ces deux pilotes.
52e : Bottas fait par surprise l'intérieur à Pérez au virage n°13. Il dépasse la Force India, et entraîne Räikkönen dans son sillage. Pérez n'a rien vu venir et doit laisser les deux Finlandais s'expliquer entre eux pour le gain de la troisième place.
53ème et dernier tour : Räikkönen est bien décidé à doubler Bottas. Il porte l'estocade au virage n°4 en se jetant à l'intérieur dans un angle impossible. Il harponne la Williams qui est envoyée dans les barrières de protection. Räikkönen poursuit sa route mais sa suspension avant gauche est endommagée. Pérez n'en croit pas ses yeux et récupère ainsi la troisième place. Massa dépasse également la Ferrari meurtrie, pendant que Bottas sort furieux de sa monoplace.
Lewis Hamilton remporte sa 42ème victoire en Formule 1. Il égale le score de Vettel, deuxième ce jour-là. Pérez donne à Force India son premier podium de la saison. Massa obtient une quatrième place assez inespérée. Räikkönen termine clopin-clopant au cinquième rang. Kvyat est sixième devant Nasr et Maldonado. Les McLaren de Button et d'Alonso prennent les derniers points. Verstappen, Merhi et Stevens reçoivent aussi le drapeau à damiers.
Jugé responsable de la collision avec Bottas, Räikkönen reçoit une pénalité de trente secondes et chute au huitième rang. Alonso écope lui d'une sanction de cinq secondes pour avoir roulé plusieurs fois hors des limites de la piste. Il abandonne le point de la dixième place à Verstappen. Le déclassement de Räikkönen permet à Mercedes d'inscrire trois points de plus que Ferrari, et donc de remporter le championnat du monde des constructeurs.
Après la course
Hamilton, Vettel et Pérez sont accueillis sur le podium par le président Poutine. Chacun arbore une magnifique chapka aux couleurs de Pirelli.
Lewis Hamilton est ravi de ce neuvième succès de la saison qui lui dégage la route vers un troisième titre mondial. Il salue aussi son équipe : « Je suis extrêmement fier de faire partie de cette équipe. Je l'ai souvent répété, mais je ne peux pas le dire assez. Pendant le dernier tour, j'avais de l'avance et je pensais simplement "C'est comme un rêve pour moi"... Je dois les remercier encore et encore car chaque week-end ils font un travail incroyable. On peut assurément dire que je vis l'un des très bons moments de ma carrière. »
Nico Rosberg n'a pas flanché face à son équipier, mais a été trahi par la mécanique. Ce n'est décidément pas son année. « C'est incroyable. Tout le week-end s'était parfaitement déroulé jusqu'ici... [...] Aujourd'hui, c'était ma course, c'était à moi de gagner. Tout le travail fait sur les simulateurs, les projections avec les ingénieurs, la préparation du départ... Perdre comme ça, c'est nul ! » S'il ne peut plus songer au titre mondial, Nico enrage surtout de se voir dépasser au championnat par le très régulier Sebastian Vettel.
L'accrochage entre Valtteri Bottas et Kimi Räikkönen fait polémique. Le pilote Williams en veut à son compatriote. Celui-ci se défend assez misérablement : « Je ne pense pas que la manœuvre de dépassement que j'ai tentée était complètement stupide... » affirme « Iceman ». Il est triste de voir le formidable pilote que fut Räikkönen commettre de pareilles bévues.
Hamilton totalise 302 points contre 236 à Vettel et 229 à Rosberg. Il peut devenir champion du monde à Austin s'il inscrit neuf points de plus que l'Allemand de Ferrari. Chez les constructeurs, Mercedes possède 172 points d'avance sur Ferrari et ne peut plus être rejointe.
Tony