Jacky
Jacky est un prénom populaire, donné avant tout à Jacky Durand, célèbre coureur cycliste français, membre des équipes Système U, Castorama ou encore Agrigel.
Histoire du prénom
Le prénom Jacky, désormais présenté comme démodé ou encore rétrograde, voire royaliste, voire stérile, a principalement connu ses heures de gloire dans les années 80, avec le prénom Patrick ou encore le prénom Yvon. Ou Jean-Louis.
Principalement, le prénom Jacky est (ou était pour les Jacky morts) porté par des types sympathiques, débonnaires, souvent des ivrognes avec du bagout mais qui cachaient un cœur gros comme ça derrière une veste en jeans par exemple. Les Jacky que je côtoyais au rugby-club avaient souvent un peigne dans leur poche, et ils buvaient des coups.
Dans les statistiques de la police, on constate que très peu de tueurs ou de violeurs s'appellent Jacky - en revanche un très grand nombre de tueurs s'appellent Émile, Francis ou Thierry. Thierry Paulin, par exemple, ne s'appelle pas Jacky. Contrairement à Jacky Durand, qui lui n'est pas un tueur mais un champion de course cycliste.
Retour dans les années 1980
Pour parler avec justesse du prénom Jacky, il est important de revenir aux fondamentaux, les 80' (prononcer les eighties). Dans les années 80, il n'y a pas d'internet, vous ne pourriez pas être en train de lire ce que vous lisez. La coupe de cheveux à la mode était le mulet (ah ah ça vous fait rire mais avez-vous vu vos gueules ??? Vos cheveux de tarlouzes ??? Vos Converse de débile mental que vous portez pour faire comme tout le monde ??? Alors arrêtez de nous critiquer, certes nous étions ridicules à écouter Genesis en portant des polos Lacoste mais pas plus que vous avec Franz Ferdinand et vos fringues de Pull and Bear. Arrêtez.), le minitel faisait un tabac chez les personnes âgées (avec notamment 3615 Ulla), le Front National était un ramassis de skinheads pourris (c'est toujours le cas en fait) et la gauche de François Mitterrand était au pouvoir en France (il est mort depuis - un cancer).
L'évènement le plus important des années 80 se passe en 1988. Encore amateur et à l'issue d'une sélection acharnée, Jacky Durand devient CHAMPION DE FRANCE CONTRE LA MONTRE PAR EQUIPES SUR ROUTES !!! Alors qu'il est encore amateur !!!
C'est autre chose que vos records de pédales, du genre Laure Manaudou ou Alain Bernard. D'ailleurs, ce sont deux prénoms immondes : Laure et Alain. Il suffit de comparer. Prenez la musicalité de Jacky :
C'est mélodieux c'est harmonique c'est fabuleux.
Prenez Laure. Le prénom, pas la fille. Franchement, excusez-moi, où est la musicalité ? Laure. Lôhr. Lor. C'est moche. Et Alain ? Alain. Alin. A-lin. Nul. Moche. Tout pourri. Prenez Jacky (le prénom) :
Lôhr. Alin. C'est bon, vous avez compris ? Alors arrêtez un peu de vous foutre de la gueule du prénom Jacky.
Prenez un autre prénom, au hasard. Allez-y faites-vous plaisir. N'importe quoi. Sacha tiens. Citez moi UN SEUL Sacha célèbre. Vous voyez ? Il n'en existe guère. En revanche si je vous dis Jacky...
- Jacky Aucouturier
- Jackie Berroyer
- Jacky Boxberger
- Jacky Bryant
- Jackie Chan
- Jacky Choun
- Jacky Duguépéroux
- Jacky Durand
- Jacky Hénin
- Jacky Larrivière
- Jacky Lecourtiller
- Jacky Morael
- Jacky Nardin
- Jackie Sardou
- Jacky Vimond
La liste pourrait s'allonger à l'infini. Tous les Jacky sont des gens formidables (sauf Jackie Sardou que j'ai laissé par pitié sur la liste. Jackie Sardou, à part les pubs Polydent, elle n'aura rien laissé. Et désolé si vous pensez le contraire mais c'est comme ça. Et oui.).
Jackie Berroyer par exemple, il est génial. Et Jacky Durand ? Vous connaissez Jacky Durand ?
Jacky Durand
En 1990, Jacky Durand devient professionnel. Sans déconner. Vous en auriez été capable, vous ? Je parie que non. En plus il va le rester jusqu'en 2004. Quatorze ans de pro. Désolé mais pour moi c'est pas de la merde ça. C'est un bonhomme. Un putain de mec. Un putain de champion. Vous en connaissez beaucoup, vous des champions de cette trempe?
Au hasard, Usain Bolt. Un mec qui court, génial. Pas foutu de pédaler. Pour moi : un loser. En revanche, si on regarde le parcours d'un Jacky pris au hasard, par exemple Jacky Durand, qu'est-ce qu'on voit ?
Il a gagné le Tour des Flandres en 1992 et le Paris-Tours en 1998. Franchement, sincèrement, admirablement. 1998. En même temps une bande de pieds-nickelés gagnent par hasard un match de foot, et ça y est tout le monde passe à coté de la performance de Jacky Durand. Eh bien je vais vous dire, moi, c'est ça qui est beau. Jacky Durand n'a pas cherché à se la péter, à se la raconter comme un Zizou ou un Franck Leboeuf. Jacky est resté lui-même malgré la victoire et le triomphe, et la gloire et la beauté intérieure.
Combien d'étapes du Tour de France a-t-il remporté ? me demanderez-vous. Une seule ? Deux ? Vous y étiez presque. C'est TROIS ETAPES DU TOUR DE FRANCE que JACKY DURAND a gagnées. TROIS PUTAINS D'ETAPES !!! Où étiez-vous à ce moment-là ? Vous en souvenez-vous ? Moi-même je me rappelle avoir pris la pluie.
Nous étions montés dans ma Supercinq (et oui à l'époque on avait des Supercinq et ta gueule connard) et nous avions pris la fameuse "autoroute des vacances" pour nous rendre à 150 kilomètres, à Nice, assister au prix. Nous n'avions pas d'argent, à l'époque il n'y avait pas de travail contrairement à maintenant (société d'assistés).
Nous étions restés sur la bande d'arrêt d'urgence à nous abreuver de notre propre pisse. Je me souviens encore en souriant de Julien ouvrant la bouche pour recevoir par gorgées la pisse de Lucas. Il lui pissait dans la bouche après avoir lui-même bu ma pisse. Curieusement, je me rends compte avec le recul que tout le monde est mort d'une hépatite depuis. Je devrais aller me faire dépister mais les médecins sont tous des voleurs.
Et après avoir attendu, attendu, attendu, il était là. Sur son magnifique vélo, Jacky Durand déboîtait un virage à gauche. Ça a duré une seconde. Le temps de le voir passer. Une seconde qui allait à jamais être gravée dans ma mémoire. Je me souviens des cris de la foule : JA-CKY ! VA-ZY ! Moi-même je criais JA-CKY ! C'était un moment magique. Ensuite on est repartis, et on a appris à la radio que Jacky avait remporté le prix de la combativité. C'était le plus beau jour de ma vie.
Alors on me fait bien marrer avec Nelson Mandela ou Gandhi et compagnie. Ou les résistants. Arrêtez de me faire rire là. Vous savez pas ce que c'est un mec qui se bat. Un mec qui pédale en danseuse sur une côte de vingt kilomètres, les reins explosés, avec juste sa propre pisse attaché à la fourche de son vélo et son maillot Agrigel qui lui colle à la peau comme un étau se resserrant sur sa peau moite. Un mec qui peine, qui souffre et qui parfois pleure même, j'en suis sûr, mais qui se bat et lutte et va au bout de lui-même. Alors arrêtez de vous foutre de la gueule du prénom Jacky bande de connards. Bande de fumiers de merde.
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