Aller au contenu

Diana Damrau

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Diana Damrau
Diana Damrau.
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (53 ans)
GuntzbourgVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Période d'activité
Depuis Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Nicolas Testé (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Tessiture
Fach
Soprano colorature (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Genre artistique
Site web
Distinctions

Diana Damrau (née le à Guntzbourg) est une soprano allemande. Elle interprète aussi bien le répertoire lyrique léger de l'opéra italien (Lucia, Gilda, Oscar) ou français (Olympia, Leïla) que les rôles lyriques du répertoire allemand (Sophie, la Reine de la nuit, Pamina, Zerbinetta)[1].

Jeunesse et formation

[modifier | modifier le code]

Diana Damrau naît le à Guntzbourg. Elle étudie avec Carmen Hanganu à l'école de musique de Wurtzbourg. Après obtention du diplôme, elle poursuit avec Hanna Ludwig à Salzbourg.

Au cours de ses études, elle développe un œdème sur une corde vocale[2],[3] qu'elle soigne avec un traitement alternatif non chirurgical. Ce dernier, couronné de succès, dure un an et demi[4].

Elle fait ses débuts sur scène en 1995 à Wurtzbourg dans Le Nozze di Figaro de Mozart (rôle de Barberina). Elle passe ensuite par le Nationaltheater de Mannheim, puis l'opéra de Francfort, ce qui lui permet d'élargir son répertoire.

En 2002, elle participe à Vienne à la première mondiale de l'opéra de Friedrich Cerha Der Riese vom Steinfeld, puis figure dans la distribution de Europa riconosciuta, opéra d'Antonio Salieri donné lors de la réouverture de La Scala de Milan, sous la baguette de Riccardo Muti.

Elle débute au Covent Garden de Londres en 2003 dans le rôle de la Reine de la nuit[5] de La Flûte enchantée puis en 2005 au Metropolitan Opera de New York dans celui de Zerbinetta d'Ariadne auf Naxos.

Elle interprète également la Comtesse des Noces de Figaro à La Scala de Milan, en 2003 dans la mise en scène historique de Giorgio Strehler, puis en 2016 dans celle, toute nouvelle, de Frederic Wake-Walker immortalisée dans un DVD[6].

Le 7 décembre 2013, à l'occasion du bicentenaire de Verdi, elle incarne Violetta, le fameux rôle de La traviata pour la prima de La Scala de Milan[7]. Si la mise en scène de Dmitri Tcherniakov, un peu trop moderne et uniquement axée sur la relation entre Violetta et Alfred, et l'interprétation de Piotr Beczała (habitué du rôle depuis 17 ans en Pologne), mettant l'accent sur le ressenti et les sentiments du personnage plutôt que sur la fougue de sa jeunesse (rôle de jeune premier, Beczała a 46 ans à ce moment-là)[8], sont plutôt mal accueillis par le public milanais[9], très attaché à la production mythique de Visconti, avec Maria Callas dans le rôle-titre, Diana Damrau est, elle, ovationnée pour son interprétation tout en nuances et en émotions[10] ; elle tient le rôle jusqu'au .

Elle a également chanté Violetta de La traviata à Paris, à l'opéra Bastille, lors des premières représentations de la mise en scène de Benoît Jacquot, en 2014, où « la technicienne éblouit par sa maîtrise, la musicienne sidère par son brio[11] », aux côtés de Francesco Demuro et de Ludovic Tézier, ainsi qu'au MET en 2018 dans la nouvelle mise en scène de Michael Mayer aux côtés de Juan Diego Flórez[12]. L'une des représentations est retransmise en haute définition dans les cinémas du monde entier.

Elle est remarquée ensuite en Juliette dans le Roméo et Juliette de Charles Gounod aux côtés du ténor italien Vittorio Grigolo, d'abord au MET de New York en 2017, dans la nouvelle mise en scène de Bartlett Sher [13], qui est retransmise au cinéma en haute définition, puis à La Scala de Milan début 2020[14].

Diana Damrau interprète également un important répertoire de lieder (Shubert, Schumann, Strauss) dans le cadre de récitals au Musikverein de Vienne, au Carnegie Hall, au Wigmore Hall, à La Scala, à la Schubertiade Schwarzenberg en Autriche, au Kissinger Sommer et aux festivals de Munich et de Salzbourg. En 2018, elle entreprend une tournée de lieder d'Hugo Wolf, intitulée Italienisches Liederbuch, avec le ténor Jonas Kaufmann et le pianiste Helmut Deutsch. L'un des concerts se déroule en février à la Philharmonie de Paris[15]. Un CD est édité l'année suivante.

Dès 2016, alors que sa voix évolue, elle aborde les Vier letzte Lieder de Richard Strauss lors d'une tournée avec l'orchestre de Bavière sous la direction de Kirill Petrenko[16]. Trois ans plus tard, en 2019, sort un CD de lieder de Richard Strauss, dont ces « Quatre derniers » sous la direction de Mariss Jansons[17].

En 2022, elle participe à nouveau à une tournée de lieder, airs d'amour de Schumann et Brahms, dans onze villes d'Europe, dont Paris, Berlin, Londres, Munich, Baden Baden[18] avec le ténor Jonas Kaufmann et le pianiste Helmut Deutsch.

Vie personnelle

[modifier | modifier le code]

Damrau est mariée au baryton-basse français Nicolas Testé (en). Ils ont deux garçons, nés en 2010 et 2012.

Certains critiques musicaux rapprochent la voix de Diana Damrau de celle d'Edita Gruberová[19], dont elle partage le répertoire (Eliza Doolittle, la Reine de la Nuit, Konstanze, Gilda, Norina, Lucia di Lammermoor, Zerbinetta, Fiakermilli, Sophie von Faninal, la Voix de l'Oiseau dans Siegfried ainsi que des récitals de lieder) : une grande facilité et virtuosité dans le suraigu, un timbre clair, une technique lui permettant de chanter des rôles lyriques nécessitant une voix suffisamment puissante dans le médium.

Sa voix a évolué avec le temps, le médium s'est corsé tandis que l'aigu était moins facile, et Diana Damrau s'est adaptée en abordant des rôles plus soutenus.

Répertoire

[modifier | modifier le code]


Récompenses

[modifier | modifier le code]
  • 1999 : Lauréate du 7e Concours international Mozart de Salzbourg;
  • 1999 : Élue « Jeune cantatrice de l'année » lots d'un sondage effectué par la revue Opernwelt auprès de critiques;
  • 2004 : Récipiendaire du titre d'« Étoile de l'année » par l'Abendzeitung de Munich;
  • 2005 : Récipiendaire du titre « Rose de l'année » par le Tageszeitung de Munich (tz)
  • 2006 : Appelée à se produire aux côtés de Plácido Domingo aux Trois Galas d'Orchestre de Munich qui ouvrent les FIFA World Cup 2006 en Allemagne
  • 2006 : Nommée « Bavaroise de l'année » par le Bayerischer Rundfunk
  • 2007 : Honorée du prix EON pour la culture
  • 2007 : Honorée du titre de « Bayerische Kammersängerin »
  • 2007 : Représentée en couverture d'Opera News de mars 2007 et de Opera Magazine de mai 2007
  • 2008 : Honorée du titre de « Cantatrice de l'année 2008 » par la revue Opernwelt, elle parait en page de couverture du livre de l'année
  • 2008 : Honorée du Prix de la critique allemande du disque (de) pour son album Arie di Bravura
  • 2010 : Récompensée de l'ordre bavarois de Maximilien pour la science et l'art, la plus haute distinction honorant le mérite artistique remise par la Bavière. Le nombre de membres vivants est limité à 100
  • 2011 : Récompensée du prix Echo Klassik pour son album Poesie
  • 2014 : Nommée « Cantatrice de l'année » dans le cadre des International Opera Awards 2014[20]
  • 2014 : Récompensée par le prix Klassik ohne Grenzen délivré par l'Echo Klassik pour son album Forever[21]
  • 2018 : Prix « Cantatrice de l'année » pour son album Meyerbeer de chez Opus Klassik[22]

Discographie (sélection)

[modifier | modifier le code]
  • Arie di bravura, « airs de bravoure » de Mozart, Salieri et Righini, Le Cercle de l'Harmonie, Jérémie Rhorer (dir.) - Virgin Classics
  • Donna, héroïnes et airs de concert de Mozart, Le Cercle de l'Harmonie, Jérémie Rhorer (dir.) - Virgin Classics
  • Des Knaben Wunderhorn de Gustav Mahler, Iván Paley (baryton), Stephan Matthias Lademann (piano) - Telos Music Vocal
  • Franz Liszt : Lieder avec piano, Helmut Deutsch (piano) - Virgin Classics 2012
  • Poesie, lieder de Richard Strauss, Christian Thielemann (dir.), Virgin classics, 2010
  • Salzburger Liederabend 2005, lieder de Berg, Mahler, Zemlinski, Wolf, Strauss, Stephan Matthias Lademann (piano) - Orfeo Festspieldokumente
  • Schubertiade 2006, Schwarzenberg, lieder de Clara Schumann, Chopin, Mendelssohn, Brahms et Liszt, Helmut Deutsch (piano) - Orfeo Festspieldokumente
  • Italienisches Liederbuch, lieder d'Hugo Wolf, Jonas Kaufmann, Diana Damrau, Helmut Deutsch- CD Erato - 2019
  • Richard Strauss (1864-1949) : Vier letzte Lieder, lieder. Diana Damrau, soprano. Helmut Deutsch, piano. Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, direction : Mariss Jansons. 1 CD Erato. Enregistré à Munich et Schwarzenberg en janvier et novembre 2019.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Répertoire sur le site officiel de Diana Damrau.
  2. (de) "Diana Damrau: Star, mother, manager." Interview for Augsburger Allgemeine, .
  3. (de) "Diana Damrau. Voice in danger." Die Welt, .
  4. (de) (de) « Interview by D. Damrau », sur Der Tagesspiegel (consulté le ).
  5. Fréquemment associée à ce rôle, Diana Damrau réalise la performance d'enchaîner les rôles de la Reine de la Nuit et de Pamina en l'espace de quelques jours lors de la saison 2007 au Met (magazine Opéra, janvier 2008).
  6. « Les Noces de Figaro de Mozart (DVD Cmajor), compte rendu », sur Avant Scène Opéra (consulté le ).
  7. « Giuseppe Verdi 2013 En direct de La Scala, Diana Damrau chante Violetta », sur classiquenews.com (version du sur Internet Archive).
  8. (en) « Polish tenor hits back after a 'fanatical minority' boos La Scala production », sur theguardian.com.
  9. « La traviata chahutée à la Scala », sur lefigaro.fr, .
  10. (it) « Prima alla Scala: la Traviata che divide applausi a Damrau, contestato il regista », sur ilmessaggero.it, .
  11. « Opéra de Paris : La traviata selon Benoît Jacquot », sur Diapason, (consulté le ).
  12. « Un conte de Noël », sur forumopera.com (consulté le ).
  13. (en-US) Anthony Tommasini, « Review: Diana Damrau and Vittorio Grigolo Sizzle in ‘Roméo et Juliette’ at the Met », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  14. « Vittorio Grigolo et Diana Damrau, un véritable Traumpaar pour défendre Roméo et Juliette à La Scala (Chronique) », sur opera-online.com (consulté le ).
  15. « L’amour dans tous ses états », sur forumopera.com (consulté le ).
  16. Pierre Degott, « Damrau et Petrenko à la Philharmonie de Luxembourg », sur ResMusica, (consulté le ).
  17. Andreas Laska, « Diana Damrau revient à Richard Strauss », sur ResMusica, (consulté le ).
  18. Matthieu Roc, « Diana Damrau et Jonas Kaufmann à Baden-Baden dans un excellent Liederabend », sur ResMusica, (consulté le ).
  19. « Diana Damrau - Sa bio et toute son actualité », Elle (consulté le ).
  20. « Opera Awards 2014 », The International Opera Awards (version du sur Internet Archive).
  21. « Echo Klassik (2014): Diana Damrau »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  22. « Juan Diego Florez & Diana Damrau Win Big At Opus Klassik Awards », OperaWire, .

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :