Frédéric de Teschen
Titulature | Duc de Teschen |
---|---|
Nom de naissance | Friedrich Maria Albrecht Wilhelm Karl |
Naissance |
Židlochovice Margraviat de Moravie |
Décès |
(à 80 ans) Mosonmagyaróvár Hongrie |
Sépulture |
Église Saint-Gotthard de Mosonmagyaróvár Hongrie |
Père | Charles-Ferdinand d'Autriche-Teschen |
Mère | Élisabeth de Habsbourg-Hongrie |
Conjoint | Isabelle de Croÿ |
Enfants |
Marie-Christine d'Autriche-Teschen Marie-Anne de Teschen Henriette d'Autriche-Teschen Nathalie d'Autriche-Teschen Stéphanie d'Autriche-Teschen Gabrielle d'Autriche-Teschen Isabelle d'Autriche-Teschen Marie Alice d'Autriche-Teschen Albert de Teschen |
Résidence | Maison de Habsbourg-Lorraine |
Religion | Catholicisme romain |
Frédéric de Teschen, né le à Groß Seelowitz, aujourd'hui en République Tchèque, et mort le à Ungarrisch-Altenbourg, aujourd'hui Mosonmagyaróvár en Hongrie, est un archiduc d'Autriche, devenu duc de Teschen en 1895.
Biographie
[modifier | modifier le code]Famille
[modifier | modifier le code]Arrière-petit-fils de François Ier, empereur d'Autriche, l'archiduc Frédéric est le fils aîné — après un archiduc prénommé François-Joseph, mort huit jours après sa naissance en 1855 — de l'archiduc Charles-Ferdinand de Teschen (1818-1874) et d'Élisabeth de Habsbourg-Hongrie (1831-1903), sœur de la reine des Belges Marie-Henriette. Il naît le au château de Groß Seelowitz, dans l'empire austro-hongrois[1].
L'archiduc Frédéric de Teschen est, par sa mère, le demi-frère de la reine Marie-Thérèse de Bavière, épouse du roi Louis III. Il est également le frère de la reine Marie-Christine d'Espagne, épouse du roi Alphonse XII et régente pour son fils Alphonse XIII[2].
Mariage et descendance
[modifier | modifier le code]Le , Frédéric de Teschen épouse au château de l'Hermitage, à Condé-sur-l'Escaut, France[N 1], la princesse Isabelle de Croÿ (née à Dülmen, le et morte à Budapest, le ), fille de Rudolf 11e prince de Croÿ (1823-1902) et de la princesse Nathalie de Ligne (1835-1863)[4].
Neuf enfants, dont huit filles, sont nés de cette union[5] :
- Marie-Christine (née à Cracovie le et morte à Anholt le ), en 1902 elle épouse Emmanuel, prince de Salm-Salm (1871-1916), dont cinq enfants ;
- Marie-Anne (née à Linz le et morte à Lausanne le ), en 1903 elle épouse le duc Élie de Bourbon-Parme (1880-1959), dont huit enfants ;
- Henriette (née à Presbourg en Autriche-Hongrie — aujourd'hui Bratislava en Slovaquie — le , et morte à Mariazell, Autriche, le ), en 1908 elle épouse le prince Gottfried von Hohenlohe-Schillingsfürst (1867-1932), dont trois enfants ;
- Nathalie (née à Presbourg en Autriche-Hongrie le , et morte dans la même ville, le ) ;
- Stéphanie (née à Presbourg en Autriche-Hongrie le , et morte à Ostende, Belgique, le ) ;
- Gabrielle (née à Presbourg en Autriche-Hongrie le , et morte à Budapest, Hongrie, le ), célibataire ;
- Isabelle (née à Presbourg en Autriche-Hongrie le , et morte à La Tour-de-Peilz, Vaud, Suisse, le ), en 1912 elle épouse Georges de Bavière (1880-1943), petit-fils de l'empereur François-Joseph Ier (mariage annulé en 1913) ;
- Marie-Alice (née à Presbourg en Autriche-Hongrie le , et morte à Halbturn, Autriche, le ), en 1920 elle épouse Frédéric baron Waldbott von Bassenheim (1889-1959), dont six enfants ;
- Albert (né au château de Weilburg le , Autriche-Hongrie, et est mort en exil le , à Buenos Aires, en Argentine), duc de Teschen, il contracte trois unions morganatiques : 1) il épouse en 1930 avec Irene-Dora Lelbach (1897-1985), divorce en 1937, puis il se marie avec 2) Katalin Bocskay de Felsö-Bánya (1909-2000), dont deux filles, divorce en 1951, et enfin épouse 3) en 1951 Lydia Strauss, sans postérité.
Entre projets matrimoniaux et héritage
[modifier | modifier le code]Isabelle de Teschen espère vivement donner une de ses huit filles en mariage à l'archiduc héritier François-Ferdinand. Elle convie régulièrement ce dernier dans ses nombreux domaines où l'on donne des chasses à courre[6]. L'archiduc-héritier leur préfère cependant une de leurs dames d'honneur qu'il épouse en 1900, la comtesse Sophie Chotek, que l'empereur François-Joseph crée duchesse de Hohenberg, au grand dam de l'archiduchesse[7].
Le , après la mort de son oncle l'archiduc Albert, sans descendance masculine, Frédéric lui succède en qualité de duc de Teschen[1]. D'autre part, la succession inclut des biens importants : ses deux frères cadets (Charles-Étienne et Eugène) et lui héritent chacun de vastes domaines. Frédéric possède, dès lors, des propriétés à Ungarisch-Altenburg (aujourd'hui Mosonmagyaróvár en Hongrie), Bilje (actuellement en Croatie), Saybusch (aujourd'hui Żywiec en Pologne), Seelowitz (aujourd'hui Židlochovice) et Frýdek en République tchèque, ainsi que Pressburg (aujourd'hui Bratislava en Slovaquie). Sa résidence viennoise, le Palais de l'archiduc Albert, abritait la collection d'art Albertina dont il était propriétaire.
Carrière militaire
[modifier | modifier le code]En 1874, Frédéric commence sa carrière militaire. L'archiduc est ensuite nommé inspecteur général des troupes par l'empereur François-Joseph. À partir de 1907, il devient commandant en chef de la Landwehr impériale.
En 1914, l’archiduc Frédéric décide de se retirer de l’Armée, à la suite des demandes de son épouse qui refuse de le voir passer un jour sous les ordres de François-Ferdinand. Cependant, lorsque l’héritier du trône et son épouse sont assassinés à Sarajevo le , Isabelle persuade son époux de rester temporairement à son poste. L'archiduc Frédéric est donc généralissime de l'armée impériale et royale au début de la Première Guerre mondiale.
Pendant plusieurs années, Frédéric sert l’Autriche-Hongrie contre les forces de l’Entente. Cependant, lorsque l’empereur Charles Ier succède à François-Joseph Ier sur le trône en 1916, celui-ci décide de démettre son oncle de ses fonctions et de le remplacer en 1917.
Après l’Empire
[modifier | modifier le code]Le , l’archiduc Frédéric prend définitivement sa retraite de l’armée. Peu de temps après, l’Autriche-Hongrie s’effondre et les gouvernements des États qui succèdent à l’Empire exproprient largement les biens de la dynastie déchue. La branche de Teschen perd ainsi de nombreuses propriétés nationalisées par la toute nouvelle Tchécoslovaquie. Après la chute de la monarchie, en 1918, l'archiduc Frédéric s'est retiré sur ses terres hongroises.
En dépit des difficultés, Isabelle cherche à profiter de l’éclatement de l’Empire pour mettre en avant sa progéniture. Après l’échec de la restauration de l'empereur et roi Charles Ier à Budapest en 1921, l’archiduchesse s'efforce de placer son fils unique Albert sur le trône royal de Hongrie. Le projet est un échec, mais l’archiduc conserve, dans le pays, une forte popularité durant toute la régence de Horthy. Favorable à l'alliance avec le Troisième Reich, il devra s'exiler en Argentine à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Veuf depuis 1931, Frédéric de Teschen meurt octogénaire à Mosonmagyaróvár, le . Il est inhumé en l'église Saint-Gotthard de Mosonmagyaróvár, en présence de nombreux parents et de Miklós Horthy, régent du Royaume de Hongrie, venu présider les obsèques[1],[8].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Maintes généalogies, dont les ouvrages de Enache et Tourtchine situent le château de l'Hermitage en Belgique, sans davantage de précision. Il s'agit cependant bien du château de l'Hermitage à Condé-sur-l'Escaut en France[3].
Références
[modifier | modifier le code]- Énache 1999, p. 216.
- Énache 1999, p. 224.
- « Mariage de S.A.I. et R. Mgr l'archiduc d'Autriche », L'Indépendance Belge, no 282, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
- Énache 1999, p. 217.
- Énache 1999, p. 217-224.
- « Souvenirs », Le Vingtième siècle, no 257, , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
- Énache 1999, p. 54.
- Tourtchine 1991, p. 101.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Nicolas Énache, La descendance de Marie-Thérèse de Habsburg, Paris, Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 795 p. (ISBN 978-2-908003-04-8) ;
- Jean-Fred Tourtchine, Les Manuscrits du CEDRE : L'Empire d'Autriche, vol. III, t. 10, Clamecy, Imprimerie Laballery, , 224 p..
- (en) V. Heiszler, M. Szakacs et K. Voros, Photo Habsburg: The Private Life of an Archduke, Corvina, 1989 (ISBN 056909190X) (les photos de cet ouvrage ont toutes été prises par l'archiduchesse Isabelle).
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressource relative à la vie publique :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- www.thepeerage.com/p11187.htm
- Archiduc d'Autriche du XIXe siècle
- Archiduc d'Autriche du XXe siècle
- Duc de Teschen
- Militaire austro-hongrois de la Première Guerre mondiale
- Habsbourg-Teschen
- Grand-croix de l'ordre militaire de Marie-Thérèse
- Chevalier grand-croix de l'ordre de Saint-Étienne de Hongrie
- Chevalier grand-croix honoraire de l'ordre du Bain
- Commandeur de 1re classe de l'ordre militaire de Saint-Henri
- Chevalier de l'ordre autrichien de la Toison d'or (XIXe siècle)
- Récipiendaire de l'ordre des Saints-Cyrille-et-Méthode
- Chevalier de l'ordre de Saint-Alexandre Nevski
- Chevalier de l'ordre Pour le Mérite avec feuilles de chêne
- Récipiendaire de l'ordre de Saint-Hubert (Bavière)
- Récipiendaire de 1re classe de la croix du Mérite militaire (Autriche)
- Récipiendaire de l'ordre des Séraphins
- Récipiendaire de la croix d'honneur de l'ordre de Hohenzollern
- Chef militaire de la Première Guerre mondiale
- Naissance en juin 1856
- Naissance dans la région de Moravie-du-Sud
- Naissance dans le margraviat de Moravie
- Décès en décembre 1936
- Décès dans le comitat de Győr-Moson-Sopron
- Décès à 80 ans