NGC 6791
NGC 6791 | |
L'amas ouvert NGC 6791 par le relevé SDSS | |
Données d’observation (Époque J2000.0) | |
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Constellation | Lyre[1] |
Ascension droite (α) | 19h 20m 53,2s[2] |
Déclinaison (δ) | 37° 46′ 19″ [2] |
Magnitude apparente (V) | 9,5[3],[4] 10,52 dans la Bande B[5] |
Dimensions apparentes (V) | 10′[3],[4] |
Localisation dans la constellation : Lyre | |
Astrométrie | |
Vitesse radiale | −47,8 ± 1,9 km/s [a],[6] |
Distance | 4 480 ± 505 pc (∼14 600 al)[b],[6] |
Caractéristiques physiques | |
Type d'objet | Amas ouvert |
Classe | II3r[4],[1] II2r[3] |
Galaxie hôte | Voie lactée |
Âge | 4,4 G a [7],[3] |
Découverte | |
Découvreur(s) | August Winnecke [1] |
Date | [1] |
Désignation(s) | OCL 142 [4] |
Liste des amas ouverts | |
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NGC 6791 est un très vieil amas ouvert situé dans la constellation de la Lyre. Il a été découvert par l'astronome allemand August Winnecke en 1853. Il a aussi été également découvert indépendamment par l'astronome américain Horace Parnell Tuttle le [1].
La taille apparente de l'amas est de 10 minutes d'arc, ce qui, compte tenu de la distance égale à 4 480 ± 505 pc et grâce à un calcul simple, équivaut à une taille réelle de 42,5 ± 4,8 al.
Selon la classification des amas ouverts de Robert Trumpler, cet amas renferme plus 100 étoiles (lettre r) dont la concentration est moyenne (II) et dont les magnitudes se répartissent sur un intervalle moyen (le chiffre 2)[3] ou grand (le chiffre 3)[4]. Selon le site Lynga consacré aux amas ouverts, le nombre d'étoiles de l'amas est de 300[3].
Observation
[modifier | modifier le code]La magnitude visuelle de 9,5 de cet amas permet de l'observer assez aisément avec des jumelles ou encore un petit télescope[5].
NGC 6791 est à environ 6,8° au nord-est de l'étoile Gamma Lyrae.
Caractéristiques
[modifier | modifier le code]NGC 6791 est un objet unique dans notre galaxie. Traditionnellement catalogué en tant qu'amas ouvert, il possède un certain nombre de particularités qui l'éloignent de cette simple vision. Sa nature se révèle énigmatique. D'environ 5000 masses solaires[8], il est plus massif, plus riche en métaux (en astrophysique, on entend par métal tout élément autre que l'hydrogène et l'hélium), mais également plus âgé que tous les autres amas ouverts. De plus, contrairement aux autres amas ouverts qui se trouvent dans le plan galactique, NGC 6791 en est distant de 1 kpc[9].
Distance et vitesse
[modifier | modifier le code]Sept valeurs de la distance sont indiquées sur la base de données Simbad allant de 4 087 pc à 6 918 pc. En excluant cette dernière qui date d'une publication moins récente, on obtient une valeur de 4 480 ± 505 pc (∼14 600 al). Huit valeurs de la vitesse sont aussi indiquées sur Simbad pour une vitesse moyenne de −47,8 ± 1,9 km/s
Métallicité
[modifier | modifier le code]Simbad rapporte douze valeurs de la métallicité (Fe/H) comprises entre 0,216 et 0,52 pour une moyenne de 0,336 ± 0,074. Cela signifie que le pourcentage d'éléments lourds (plus lourd que l'hydrogène et l'hélium) de cet amas est compris entre 183% (10(0,336 - 0,074)) et 257% (10(0,336 + 0,074)) de celui du Soleil. Cet amas est l'un des plus âgés et sa métallicité l'une des plus élevées, ce qui est contraire à la règle habituelle où un amas âgé est pauvre en métal.
Trois générations d'étoiles
[modifier | modifier le code]Ce mystérieux amas semble renfermer trois générations différentes d'étoiles[10]. Deux de ces populations dont des étoiles qui ont épuisé le carburant nucléaire de leur cœur, ce sont des naines blanches. Les étoiles de l'un de ces deux groupes semblent âgées de six milliards d'années et celles de l'autre de quatre milliards. Les étoiles les plus vielles de séquence principale qui sont sur le point de retournement sont quant à elles âgées de huit milliards d'années. Cette disparité des âges des étoiles de NGC 6791 est une énigme pour les astronomes, car les étoiles d'un amas ouvert sont censées être nées à la même époque[10].
Cependant, il est possible que les naines blanches du groupe le plus jeune fassent partie d'un système binaire non résolu par les études. Leur luminosité serait alors surestimé et les ferait apparaître plus jeunes. Si on admet cette hypothèse, il resterait tout de même deux populations d'étoiles[10].
On a donc envisagé l'hypothèse que cet amas soit le reste d'un système plus vaste pouvant produire des étoiles de haute métallicité. Ce système, une petite galaxie par exemple, aurait été dépeuplé par la force de marée de la Voie lactée[11].
NGC 6791 renferme également de très nombreuses étoiles traînardes bleues, 75 au total selon un article publié en [12]. L'une de ces étoiles est de type EW (?)[13].
Simbad montre aussi un bouton nommé Children. En cliquant sur ce bouton, on atteint une section de cette base de données qui renferme un tableau contenant 2738 entrées pour NGC 6791[14]. Cependant, des étoiles (les Children) peuvent apparaître plusieurs fois dans la deuxième colonne du tableau, d'où le nombre de liens bibliographiques qui est supérieure au nombre d'étoiles. La quatrième colonne de ce tableau indique la probabilité que l'étoile appartienne à l'amas. En cliquant sur le titre de cette colonne, on peut classer la probabilité par ordre croissant ou décroissant. En cliquant sur la désignation de l'étoile, on atteint la page de Simbad qui résume ses propriétés.
Galerie
[modifier | modifier le code]-
Cete image provient de la mission Kepler. L'amas est dans la partie supérieure droite, alors que Kepler-19, une étoile renfermant au moins trois exoplanètes est en bas à gauche.
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NGC 6791 par le relevé Pan-STARRS.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Moyenne et écart-type des huit valeurs de publications récentes (entre et ) indiquées sur Simbad.
- Moyenne et écart-type des six valeurs de publications récentes (entre et ) indiquées sur Simbad.
Références
[modifier | modifier le code]- (en) Courtney Seligman, « Celestial Atlas Table of Contents, NGC 6750 - 6799 » (consulté le ).
- (en) « Results for object NGC 6791 », NASA/IPAC Extragalactic Database (consulté le ).
- (en) « WEBDA page for open cluster NGC 6791, LYNGACLUST - Lynga Open Clusters Catalog, (Miscellanous (Lynga Info)) » (consulté le )
- « Les données de «Revised NGC and IC Catalog by Wolfgang Steinicke», NGC 6700 à 6799 », sur astrovalleyfield.ca (consulté le ).
- (en) « NGC 6791 - Open Cluster in Lyra », The Sky Live (consulté le )
- (en) « NGC 6791 -- Open Cluster », Simbad (consulté le )
- (en) « WEBDA page for open cluster NGC 6791, A site Devoted to Stellar Clusters in the Galaxy and the Magellanic Clouds » (consulté le )
- I. Platais, K. M. Cudworth, V. Kozhurina-Platais, D. E. McLaughlin, S. Meibom et C. Veille, « A NEW LOOK AT THE OLD STAR CLUSTER NGC 6791 », The Astrophysical Journal Letters, vol. 733, no 1, , p. 5 pages (DOI 10.1088/2041-8205/733/1/L1, lire en ligne [PDF])
- T.D. Kinman, « The Star Cluster NGC 6791 », Astrophysical Journal, vol. 142, , p. 655 (Bibcode 1965ApJ...142..655, lire en ligne [html])
- (en) « What's My Age? Mystery Star Cluster Has 3 Different Birthdays », NASA, Hubble Space Telescope (consulté le )
- Giovanni Carraro, Sandro Villanova, Pierre Demarque, M. Virginia McSwain, Giampaolo Piotto et Luigi R. Bedin, « NGC 6791: An Exotic Open Cluster or the Nucleus of a Tidally Disrupted Galaxy? », The Astrophysical Journal, vol. 643, no 2, , p. 29 pages (DOI 10.1086/500801, lire en ligne [PDF])
- Félix Llorente de Andrés et Carmen Morales-Durán, « Open clusters: time-scales, core collapse and blue stragglers », American Journal of Astronomy and Astrophysiscs, vol. 9, no 4, , p. 52-66 (DOI 10.48550/arXiv.2211.10915, Bibcode 2022AmJAA...9...52L, lire en ligne [PDF])
- J. A. Ahumada et Lapasset, « New catalogue of blue stragglers in open clusters », Astronomy & Astrophysics, vol. 463, no 2, , p. 789-797 (DOI 10.1051/0004-6361:20054590, lire en ligne [PDF])
- (en) « 2738 children from 7848 bibliographic links » (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) NGC 6791 sur la base de données NASA/IPAC Extragalactic Database
- (en) NGC 6791 sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
- (en) NGC 6791 sur la base de données LEDA
- NGC 6791 sur le site de SEDS
- (en) NGC 6791 sur WikiSky: DSS2, SDSS, GALEX, IRAS, Hydrogène α, Rayon-X, Photo, Sky Map, Articles et images
- (en) NGC 6791 sur le site du professeur C. Seligman