Aller au contenu

272e régiment d'infanterie

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

272e régiment d’infanterie
272e demi-brigade d’infanterie
Image illustrative de l’article 272e régiment d'infanterie
Groupe de soldats du 272e RI autour d'une mitrailleuse Hotchkiss, vers 1918

Création 1914
Dissolution 1940
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre
Type Régiment d'infanterie
Inscriptions
sur l’emblème
Tahure 1915
Mont-Spin 1917
Verdun (cote 304) 1917
Sauvillers 1918
Guerres Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Batailles Bataille de la Marne (1914)
Bataille de la Somme (1916)
Bataille de la Somme (1918)
Bataille de Dunkerque (1940)
Fourragères Aux couleurs du ruban de la Médaille militaire
une olive aux couleurs du ruban de la Croix de Guerre 1914-1918
Décorations Croix de guerre 1914-1918
cinq palmes

Le 272e régiment d'infanterie (272e RI) est un régiment d'infanterie de l'Armée de terre française constitué en 1914 avec les bataillons de réserve du 72e régiment d'infanterie.

À la mobilisation, chaque régiment d'active créé un régiment de réserve dont le numéro est le sien plus 200.

Création et différentes dénominations

[modifier | modifier le code]
  •  : 272e régiment d'infanterie
  •  : dissous
  •  : 272e demi-brigade d'infanterie
  •  : détruite au combat

Chefs de corps

[modifier | modifier le code]
  • -  : lieutenant-colonel Brumm
  • -  : lieutenant-colonel Vermot
  • -  : colonel Ruef (futur général de division)
  • -  : lieutenant-colonel Lemistre

Historique des garnisons, combats et batailles du 272e RI

[modifier | modifier le code]

Première Guerre mondiale

[modifier | modifier le code]

Affectations

[modifier | modifier le code]

Formé à 2 bataillons (5e et 6e bataillons à 4 compagnies (17e à 24e compagnies), les 2 192 hommes du 272e RI (171 officiers et 2021 hommes de troupe) quittent Amiens (Somme) par le train le en direction de Stenay (Meuse).

Il monte à la frontière belge et séjourne dans la région de Mouzon-Montmédy.

À partir du , le régiment suit le mouvement général de repli et franchit la Meuse à Stenay.

Le , il établit sa ligne de défense à Orconte (sud-est de Vitry-le-François).

Le , le 272e RI est engagé dans la première bataille de la Marne entre Vitry-le-François et Saint-Dizier.

Le , l'unité est engagé en Argonne.

D'Argonne, le régiment est transporté, le 10 juin, dans la région de Verdun et se trouve immédiatement affecté au 2e CA, il forme avec le 128e RI, la 5e brigade d'infanterie (BI). Il est renforcé par le bataillon de marche du 71e RI qui compose le 3e bataillon du 272e.

Le 16 juin le régiment quitte se cantonnements de repos pour Bernatant en suivant l'itinéraire Glorieux-Verdun, Citadelle de Verdun, Caserne Bévaux, route de Paris à Metz, tranchée de Calonne, « carrefour Bernatant ». Le 17 juin il relève le 147e RI dans le « secteur du Bois-Haut ».

Engagé dans les attaques des Éparges, de Calonne et du ravin des Sonvaux, il quitte le la tranchée de Calonne pour le bois des Chevaliers.

Le , le 272e RI arrive dans la région de Somme-Tourbe.

Le , la 5e BI est victorieuse à Tahure.

De à , le régiment occupe différents secteurs des Hauts-de-Meuse. En juillet, le 272e est engagé dans la bataille de la Somme sur le secteur de Belloy-en-Santerre. Le , il quitte le champ de bataille pour le camp du bois l'Évêque, près de Toul en arrière du front de Lorraine.

Le , le régiment combat au mont Spin, entre la Suippe et le canal de l'Aisne à la Marne et gagne sa deuxième citation à l'ordre de la 5e armée :

« Régiment d'élite dont l'abnégation, l'ardeur offensive, la volonté de vaincre ne se lassent jamais. Le , sous l'impulsion énergique et éclairée de son chef, le lieutenant-colonel Vermot, a enlevé de haute lutte, sur une profondeur de 1 000 mètres, quatre lignes de tranchées successives, dont une position des plus solides, pourvue d'abris bétonnés, défendue par de nombreuses mitrailleuses. Dans un violent combat corps à corps, a capturé 8 officiers, plus de 400 hommes, 11 mitrailleuses arrachées des mains de leurs servants, 4 lance-bombes et d'autres trophées. »

— 

Relevé le , le 272e regagne la région de Verdun. Le , l'unité défend et dégage la position de la cote 304 (rive gauche de la Meuse) et obtient ainsi une troisième citation à l'ordre de la 2e armée.

Jusqu'au , le régiment tient sa position sur la Meuse, puis fait mouvement vers l'Oise. Fin avril, il est engagé dans le secteur de Grivesnes.

Lors de la seconde bataille de la Somme, le , il se porte à l'attaque des positions allemandes en direction de Sauvillers-Mongival (bois de Saint-Ribert) appuyé par un bataillon de chars d'assaut britanniques. Fernand Vanaerde. Lieutenant : Commandant de compagnie d'une bravoure légendaire, véritable entraîneur d'hommes. A su communiquer à son unité une bravoure et un moral extrêmement élevés. Le 23 juillet 1918, a conduit sa compagnie à l'attaque dans des formations extrêmement judicieuses, lui a fait effectuer une progression de 3 kilomètres sous le feu, puis un passage de ligne. A conquis un kilomètre de terrain en profondeur en n'éprouvant que des pertes légères, capturant 88 ennemis, s'emparant de 3 mitrailleuses légères et lance-bombes. Quatre citations antérieures.

Le , le 272e traverse l'Avre.

Le , il se transporte dans la région de Somme-Tourbe (Champagne).

Entre le et le , le régiment gagne les rives de Aisne et occupe Vrizy et Condé-lès-Vouziers.

Le régiment est cité une cinquième fois à l'ordre de l'armée (4e armée) :

« Régiment d'une trempe exemplaire. Sous le commandement du colonel Ruef, a conquis, le , au prix d'une lutte opiniâtre de toute la journée, une série de positions formidablement organisées sur 4 kilomètres de profondeur et âprement défendues. Y a capturé 610 prisonniers dont 15 officiers, 16 canons de 77, 60 mitrailleuses lourdes, 10 minenwerfers dont 2 de 150, sans compter une quantité non dénombrée de mitrailleuses légères, fusils, lance-bombes, munitions et matériel de toutes sortes. A pris part ensuite, et jusqu'au 13 octobre, à la poursuite de l'ennemi avec une ténacité et une énergie indomptables, malgré des pertes sensibles et les effets des bombardements à gaz. »

Peu après, l'unité quitte la Champagne pour la Lorraine, dans le secteur de Lunéville. Le , le 272e RI marque sa position, et à partir du fait mouvement vers l'Alsace-Lorraine avec la 8e armée française pour occuper une partie du Bezirk Unterelsass (Basse-Alsace) au nord de Strasbourg.

Le , le régiment entre dans le Palatinat (Allemagne) en direction de la région de Spire.

À partir du , le régiment fait mouvement vers Chimay (Belgique), puis vers Nouvion et Buironfosse.

En mars, les bataillons du régiment sont versés au 72e RI et son drapeau est confié à la garde de ce dernier à Amiens. Le 272e régiment d'infanterie est dissous le .

Le régiment est recréé en janvier 1940 sous le nom de 272e demi-brigade d'infanterie, en regroupant le IVe bataillon du 208e régiment d'infanterie, le Ve bataillon du 248e régiment d'infanterie, le Ve bataillon du 265e régiment d'infanterie et le VIe bataillon du 310e régiment d'infanterie[1]. La demi-brigade est placée sous les ordres du général commandant la place de Dunkerque. Formée de réservistes âgés, la 272e demi-brigade est surtout utilisée pour des travaux de défense[2].

En mai 1940, l'unité ne compte plus que trois bataillons (IV/208e, V/248e et VI/310e). Le VI/310e, en position sur l'Aa, passe au régiment Z du secteur fortifié des Flandres. La demi-brigade réduite à deux bataillons participe jusqu'au bout à la défense de Dunkerque, rattachée à la 68e division d'infanterie[3],[4],[5].

Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[6] :

La fourragère aux couleurs de la Médaille militaire lui est décernée le .

Personnages célèbres ayant servi au 272e RI

[modifier | modifier le code]

L'adjudant Marc Bloch a participé aux combats menés par le régiment entre et [7].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Jacques Sicard, « Les régiments d'infanterie de série B et leurs insignes », Militaria Magazine,‎ , p. 46-51 (ISSN 0753-1877)
  2. Bertrand Fagalde, « La bataille de Dunkerque (mai-juin 1940) », Revue militaire suisse, vol. 97, no 3,‎ (DOI 10.5169/SEALS-348474, lire en ligne, consulté le )
  3. Service historique de l'Armée, Les grandes unités françaises : historiques succincts (GUF), vol. 2, Imprimerie nationale, (lire en ligne), p. 798 - 799
  4. Bertrand Fagalde, « La bataille de Dunkerque : mai-juin 1940 [suite] », Revue militaire suisse, vol. 97, no 4,‎ (DOI 10.5169/SEALS-348479, lire en ligne, consulté le )
  5. Bertrand Fagalde, « La bataille de Dunkerque mai-juin 1940 [suite] », Revue militaire suisse, vol. 97, no 6,‎ (DOI 10.5169/SEALS-348488, lire en ligne, consulté le )
  6. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
  7. Daniel Hochedez, « Un historien au front : Marc Bloch en Argonne (1914-1916) », Horizons d'Argonne, no 89,‎ , p. 61-66 (lire en ligne, consulté le )

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Historique du 272e régiment d'infanterie pendant la campagne 1914-1918, Paris, Charles-Lavauzelle, , 62 p. (BNF 34076741, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Articles connexes

[modifier | modifier le code]