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« Variole simienne » : différence entre les versions

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| Prévalence = Sporadique voire endémique dans des régions de l’Afrique de l’Ouest et centrale, près des forêts tropicales humides
| Prévalence = Sporadique voire endémique dans des régions de l’Afrique de l’Ouest et centrale, près des forêts tropicales humides
| Incidence =
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| Mortalité = 1 % à 3,6 % pour le clade ouest-africain ({{abréviation discrète |{{nobr|clade {{nobr rom|II}}}}|notation en chiffres romains : clade 2}}), jusqu’à 10 % pour le clade centre-africain ({{abréviation discrète |{{nobr|clade {{nobr rom|I}}}}|notation en chiffres romains : clade 1}})
| Mortalité = 1 % à 3,6 % pour le clade ouest-africain ({{nobr rom|clade II}}), jusqu’à 10 % pour le clade centre-africain ({{nobr rom|clade I}})
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}}
La '''variole simienne''', '''orthopoxvirose simienne''', '''infection à virus ''{{lang|en|monkeypox}}''''' (anciennement '''variole du singe''') ou désormais '''''{{lang|en|mpox}}''''' ({{litt.}} « variole M ») selon la terminologie adoptée le {{Date-|28 novembre 2022}} par l'[[Organisation mondiale de la santé]] (OMS), est une [[zoonose]] due à un [[virus]] de la famille des ''[[Poxviridae]]''. Ce virus appartient au même genre ''[[Orthopoxvirus]]'' que celui de la [[variole]] humaine, maladie qui a été déclarée éradiquée par l'{{abréviation discrète|OMS|Organisation mondiale de la santé}} depuis 1980.
La '''variole simienne''', '''orthopoxvirose simienne''', '''infection à virus ''{{lang|en|monkeypox}}''''' (anciennement '''variole du singe''') ou désormais '''''{{lang|en|mpox}}''''' ({{litt.}} « variole M ») selon la terminologie adoptée le {{date|28 novembre 2022}} par l'[[Organisation mondiale de la santé]] (OMS), est une [[zoonose]] due à un [[virus]] de la famille des ''[[Poxviridae]]''. Ce virus appartient au même genre ''[[Orthopoxvirus]]'' que celui de la [[variole]] humaine, maladie qui a été déclarée éradiquée par l'OMS depuis 1980.


Elle est [[Endémie|endémique]] principalement dans les forêts du centre de l'Afrique tropicale. Le virus, [[enzootique]] dans les [[Forêt ombrophile|forêts ombrophiles]] d'Afrique centrale et occidentale, peut se transmettre à l'homme et causer un syndrome dont les manifestations cliniques sont analogues à celles de la variole (éruption pustuleuse, [[fièvre]], [[Maladie respiratoire|symptômes respiratoires]]…), mais moins graves.
Elle est [[Endémie|endémique]] principalement dans les forêts du centre de l'Afrique tropicale. Le virus, [[enzootique]] dans les [[Forêt ombrophile|forêts ombrophiles]] d'Afrique centrale et occidentale, peut se transmettre à l'homme et causer un syndrome dont les manifestations cliniques sont analogues à celles de la variole (éruption pustuleuse, [[fièvre]], [[Maladie respiratoire|symptômes respiratoires]]…), mais moins graves.


La maladie peut être sévère dans certains cas, causant des décès chez 0,1 à 3,6 % ([[clade]] ouest-africain ; {{abréviation discrète |{{nobr|clade {{nobr rom|II}}}}|notation en chiffres romains : clade 2}}) ou jusqu'à 10 % (clade centrafricain ; {{abréviation discrète |{{nobr|clade {{nobr rom|I}}}}|notation en chiffres romains : clade 1}}) des malades en Afrique<ref>{{Lien web |auteur institutionnel=[[Organisation mondiale de la santé|OMS]] |titre=Q&R : Variole simienne (orthopoxvirose simienne) |jour=11 |mois=12 |année=2023 |url=https://www.who.int/fr/news-room/questions-and-answers/item/monkeypox}}, Quels sont les symptômes de la variole simienne ?</ref>{{,}}<ref name=":0">{{Article|langue=en |prénom1=Nikola |nom1=Sklenovská |prénom2=Marc |nom2=Van Ranst |lien auteur2=Marc Van Ranst |titre=Emergence of Monkeypox as the Most Important Orthopoxvirus Infection in Humans |périodique={{lang|en|{{lien|lang=en|trad=Frontiers in Public Health}}}} |volume=6 |année=2018 |issn=2296-2565 |doi=10.3389/fpubh.2018.00241/full |lire en ligne=https://www.frontiersin.org/article/10.3389/fpubh.2018.00241 |consulté le=2022-05-19 |extrait=Two genetic clades of Monkeypox virus have been characterized including the West African and the Central African clade. These two clades are geographically separated and have defined epidemiological and clinical differences. The West African clade demonstrates a case fatality rate (CFR) <1 %, and no human-to-human transmission was ever documented. In comparison, the Congo Basin clade (also known as the Central African clade) show a CFR up to 11 % (14), and documented human-to-human transmission up to {{nobr|6 sequential}} events was observed.}}</ref>{{,}}<ref name=":mortalité OMS">{{Lien web |langue=en |auteur institutionnel=[[Organisation mondiale de la santé|OMS]] |titre=Multi-country monkeypox outbreak in non-endemic countries |url=https://www.who.int/emergencies/disease-outbreak-news/item/2022-DON385 |site=who.int |date=2022-05-21 |consulté le=2022-05-24}}.</ref>. La plupart de ces décès se produisent chez des populations n'ayant pas facilement accès à des soins de santé, en particulier des enfants, plus sensibles à la maladie, et des personnes [[Immunodéprimés|immunodéprimées]].
La maladie peut être sévère dans certains cas, causant des décès chez 0,1 à 3,6 % ([[clade]] ouest-africain ; {{nobr rom|clade II}}) ou jusqu'à 10 % (clade centrafricain ; {{nobr rom|clade I}}) des malades en Afrique<ref>{{Lien web |titre=Q&R : Variole simienne (orthopoxvirose simienne) |jour=11 |mois=12 |année=2023 |url=https://www.who.int/fr/news-room/questions-and-answers/item/monkeypox |site=[[Organisation mondiale de la santé|OMS]] }}, Quels sont les symptômes de la variole simienne ?</ref>{{,}}<ref name=":0">{{Article|langue=en |prénom1=Nikola |nom1=Sklenovská |prénom2=Marc |nom2=Van Ranst |lien auteur2=Marc Van Ranst |titre=Emergence of Monkeypox as the Most Important Orthopoxvirus Infection in Humans |périodique={{lang|en|{{lien|lang=en|trad=Frontiers in Public Health}}}} |volume=6 |année=2018 |issn=2296-2565 |doi=10.3389/fpubh.2018.00241/full |lire en ligne=https://www.frontiersin.org/article/10.3389/fpubh.2018.00241 |consulté le=2022-05-19 |extrait=Two genetic clades of Monkeypox virus have been characterized including the West African and the Central African clade. These two clades are geographically separated and have defined epidemiological and clinical differences. The West African clade demonstrates a case fatality rate (CFR) <1 %, and no human-to-human transmission was ever documented. In comparison, the Congo Basin clade (also known as the Central African clade) show a CFR up to 11 % (14), and documented human-to-human transmission up to {{nobr|6 sequential}} events was observed.}}</ref>{{,}}<ref name=":mortalité OMS">{{Lien web |langue=en |titre=Multi-country monkeypox outbreak in non-endemic countries |url=https://www.who.int/emergencies/disease-outbreak-news/item/2022-DON385 |site=[[Organisation mondiale de la santé|OMS]] |date=2022-05-21 |consulté le=2022-05-24}}.</ref>. La plupart de ces décès se produisent chez des populations n'ayant pas facilement accès à des soins de santé, en particulier des enfants, plus sensibles à la maladie, et des personnes [[Immunodéprimés|immunodéprimées]].


La plupart des patients se rétablissent avec des soins appropriés. La vaccination contre la variole humaine confère une protection efficace contre l'infection, allant jusqu’à 85 %<ref name="CDC traitement">{{lien web|langue=en |auteur institutionnel=[[Centers for Disease Control and Prevention|CDC]] |titre=Monkeypox - Treatment |date=17 juillet 2021 |consulté le=2022-05-19 |url=https://www.cdc.gov/poxvirus/monkeypox/clinicians/treatment.html}}.</ref>, y compris après avoir été exposé au virus<ref name=":18">{{Article|langue=fr-FR |titre=Variole du singe : les États-Unis veulent vacciner les cas contacts |périodique=[[Sud Ouest]] et [[Agence France-Presse|AFP]] |date=2022-05-24 |issn=1760-6454 |lire en ligne=https://www.sudouest.fr/international/etats-unis/variole-du-singe-les-etats-unis-veulent-vacciner-les-cas-contacts-11046331.php |consulté le=2022-05-24}}.</ref>. Les deux maladies peuvent être confondues et il n'existe pas de diagnostic clinique de certitude. Seule l'analyse en laboratoire permet de déterminer le virus à l’origine de l’infection<ref name=":2" />.
La plupart des patients se rétablissent avec des soins appropriés. La vaccination contre la variole humaine confère une protection efficace contre l'infection, allant jusqu’à 85 %<ref name="CDC traitement">{{Lien web |langue=en |titre=Monkeypox - Treatment |date=17 juillet 2021 |consulté le=2022-05-19 |url=https://www.cdc.gov/poxvirus/monkeypox/clinicians/treatment.html |site=[[Centres pour le contrôle et la prévention des maladies]]}}.</ref>, y compris après avoir été exposé au virus<ref name=":18">{{Article |langue=fr-FR |titre=Variole du singe : les États-Unis veulent vacciner les cas contacts |date=2022-05-24 |issn=1760-6454 |lire en ligne=https://www.sudouest.fr/international/etats-unis/variole-du-singe-les-etats-unis-veulent-vacciner-les-cas-contacts-11046331.php |périodique=[[Sud Ouest]] |consulté le=2022-05-24}}.</ref>. Les deux maladies peuvent être confondues et il n'existe pas de diagnostic clinique de certitude. Seule l'analyse en laboratoire permet de déterminer le virus à l’origine de l’infection<ref name=":2" />.


Les chercheurs supposent que la transmission initiale se fait par contact direct ou indirect avec du [[sang]], des liquides biologiques ou des lésions cutanées ou muqueuses de singes ou de rongeurs sauvages infectés. La consommation de [[gibier]] insuffisamment cuit est également considérée comme un risque possible. Entre individus humains, la transmission peut résulter de contacts étroits avec des sécrétions infectées des voies respiratoires, des lésions cutanées d’un sujet infecté, d’objets récemment contaminés par des liquides biologiques ou des matières provenant des lésions d’un patient. Selon l’{{abréviation discrète|OMS|Organisation mondiale de la santé}}, la transmission se produit principalement par les particules des gouttelettes respiratoires et nécessite en général un contact face à face prolongé. Elle peut également survenir par inoculation ou par voie [[placenta]]ire (orthopoxvirose simienne congénitale)<ref name=":2">{{Lien web |langue=fr |auteur institutionnel=[[Organisation mondiale de la santé|OMS]] |titre=Orthopoxvirose simienne |url=https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/monkeypox |site=who.int |consulté le=2022-05-19}}.</ref>.
Les chercheurs supposent que la transmission initiale se fait par contact direct ou indirect avec du [[sang]], des liquides biologiques ou des lésions cutanées ou muqueuses de singes ou de rongeurs sauvages infectés. La consommation de [[gibier]] insuffisamment cuit est également considérée comme un risque possible. Entre individus humains, la transmission peut résulter de contacts étroits avec des sécrétions infectées des voies respiratoires, des lésions cutanées d’un sujet infecté, d’objets récemment contaminés par des liquides biologiques ou des matières provenant des lésions d’un patient. Selon l’OMS, la transmission se produit principalement par les particules des gouttelettes respiratoires et nécessite en général un contact face à face prolongé. Elle peut également survenir par inoculation ou par voie [[placenta]]ire (orthopoxvirose simienne congénitale)<ref name=":2">{{Lien web |langue=fr |titre=Orthopoxvirose simienne |url=https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/monkeypox |site=[[Organisation mondiale de la santé|OMS]] |consulté le=2022-05-19}}.</ref>.


Les premiers cas humains ont été décrits en 1970 en [[République démocratique du Congo]]. Le nombre de cas et d'épidémies semble augmenter en Afrique depuis 2000, vraisemblablement du fait de l’interruption de la vaccination antivariolique qui assurait une protection croisée contre la variole du singe.
Les premiers cas humains ont été décrits en 1970 en [[République démocratique du Congo]]. Le nombre de cas et d'épidémies semble augmenter en Afrique depuis 2000, vraisemblablement du fait de l’interruption de la vaccination antivariolique qui assurait une protection croisée contre la variole du singe.
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En 2022, [[Épidémie de variole du singe de 2022-2023|plusieurs milliers de cas]] sont détectés en [[Europe]] et en [[Amérique du Nord]], ce qui est très inhabituel pour cette maladie. La maladie se transmet d'humain à humain, notamment par voie sexuelle.
En 2022, [[Épidémie de variole du singe de 2022-2023|plusieurs milliers de cas]] sont détectés en [[Europe]] et en [[Amérique du Nord]], ce qui est très inhabituel pour cette maladie. La maladie se transmet d'humain à humain, notamment par voie sexuelle.


Une nouvelle souche plus virulente est découverte au [[République démocratique du Congo|Congo]] en 2023 ; le {{date|13 août 2024}}, l'agence de santé de l'[[Union africaine]] déclare une urgence de santé publique face à cette [[Épidémie de variole du singe de 2023-2024|épidémie]]. Le {{date-|14 août 2024}}, ayant été séquencée dans seize pays d'Afrique, l'Organisation mondiale de la Santé déclare « [[Urgence de santé publique de portée internationale|urgence sanitaire mondiale]] » l'épidémie, soit l'état d'alerte maximal<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Variole du singe : l'{{abréviation discrète|OMS|Organisation mondiale de la santé}} classe l'épidémie "urgence de santé publique" mondiale |url=https://www.france24.com/fr/afrique/20240814-variole-du-singe-l-oms-classe-l-%C3%A9pid%C3%A9mie-urgence-de-sant%C3%A9-publique-mondiale |site={{nobr|[[France 24]]}} |date=2024-08-14 |consulté le=2024-08-14}}.</ref>.
Une nouvelle souche plus virulente est découverte au [[République démocratique du Congo|Congo]] en 2023 ; le {{date|13 août 2024}}, l'agence de santé de l'[[Union africaine]] déclare une urgence de santé publique face à cette [[Épidémie de variole du singe de 2023-2024|épidémie]]. Le {{date|14 août 2024}}, ayant été séquencée dans seize pays d'Afrique, l'Organisation mondiale de la Santé déclare « [[Urgence de santé publique de portée internationale|urgence sanitaire mondiale]] » l'épidémie, soit l'état d'alerte maximal<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Variole du singe : l'OMS classe l'épidémie "urgence de santé publique" mondiale |url=https://www.france24.com/fr/afrique/20240814-variole-du-singe-l-oms-classe-l-%C3%A9pid%C3%A9mie-urgence-de-sant%C3%A9-publique-mondiale |site={{nobr|[[France 24]]}} |date=2024-08-14 |consulté le=2024-08-14}}.</ref>.


== Un nom controversé ==
== Un nom controversé ==
La maladie a été nommée « variole du singe » car le virus, apparenté à celui de la variole, a été isolé chez un singe. Mais ce nom est inapproprié car la maladie n'est pas spécifique au singe et le [[Espèce-réservoir|réservoir animal]] du virus se situe plus vraisemblablement chez les [[Rodentia|rongeurs]]. Par ailleurs, pour une [[zoonose]] causant des [[épidémie]]s humaines, ce nom a une connotation péjorative et donc [[Stigmatisation|stigmatisante]], ce qui pourrait pousser certains patients à dissimuler leur maladie plutôt que de consulter et de prendre les mesures appropriées pour limiter les contagions.
La maladie a été nommée « variole du singe » car le virus, apparenté à celui de la variole, a été isolé chez un singe. Mais ce nom est inapproprié car la maladie n'est pas spécifique au singe et le [[Espèce-réservoir|réservoir animal]] du virus se situe plus vraisemblablement chez les [[Rodentia|rongeurs]]. Par ailleurs, pour une [[zoonose]] causant des [[épidémie]]s humaines, ce nom a une connotation péjorative et donc [[Stigmatisation|stigmatisante]], ce qui pourrait pousser certains patients à dissimuler leur maladie plutôt que de consulter et de prendre les mesures appropriées pour limiter les contagions.


Le {{Date-|14 juin 2022}}, l'[[Organisation mondiale de la santé|OMS]] s'est engagée à renommer la maladie<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/blog/realitesbiomedicales/2022/06/16/variole-du-singe-il-est-urgent-de-changer-le-nom-du-virus-et-de-la-maladie/ |titre=« Variole du singe » : il est urgent de changer le nom du virus et de la maladie |auteur= {{lien|lang=d|trad=Q107697788|texte=Marc Gozlan}} |site=[[Le Monde]] |en ligne le=16 juin 2022 |consulté le=28 juillet 2022}}.</ref>. Le {{Date-|27 juillet 2022}}, la ville de [[New York]] presse l'{{abréviation discrète|OMS|Organisation mondiale de la santé}} de ne plus utiliser le nom de « ''{{lang|en|monkeypox}}'' »<ref>{{Article|langue=fr |titre=Variole du singe : la ville de New York demande à l’{{abréviation discrète|OMS|Organisation mondiale de la santé}} de ne plus utiliser ce nom « stigmatisant |périodique=[[Le Monde]].fr |date=2022-07-27 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/07/27/variole-du-singe-la-ville-de-new-york-demande-a-l-oms-de-ne-plus-utiliser-ce-nom-stigmatisant_6136284_3244.html |consulté le=2022-08-03}}.</ref>. L'{{abréviation discrète|OMS|Organisation mondiale de la santé}} a émis le {{Date-|28 novembre 2022}} la recommandation d'utiliser le nom « ''{{lang|en|mpox}}'' » à la place<ref>{{Lien web |auteur=Agence France-Presse |titre=L'{{abréviation discrète|OMS|Organisation mondiale de la santé}} change le nom officiel de la variole du singe |url=https://www.tvanouvelles.ca/2022/11/28/loms-change-le-nom-officiel-de-la-variole-du-singe |site=[[TVA Nouvelles]] |consulté le=2022-11-28}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Mpox : le nouveau nom en anglais pour la variole du singe pour éviter stigmatisation et commentaires racistes |url=https://www.newsendip.com/fr/mpox-le-nouveau-nom-en-anglais-pour-la-variole-du-singe-pour-eviter-stigmatisation-et-commentaires-racistes/ |site=Newsendip |date=2022-11-28 |consulté le=2022-11-28}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre={{abréviation discrète|WHO|World Health Organization|en}} recommends new name for monkeypox disease |url=https://www.who.int/news/item/28-11-2022-who-recommends-new-name-for-monkeypox-disease |site=[[Organisation mondiale de la santé|who.int]] |consulté le=2022-11-28}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr |titre=La variole du singe rebaptisée mpox par l’Organisation mondiale de la santé |périodique=[[Le Monde]] |date=2022-11-29 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/sante/article/2022/11/29/la-variole-du-singe-rebaptisee-mpox-par-l-organisation-mondiale-de-la-sante_6152096_1651302.html |consulté le=2024-08-15}}.</ref>. Ce nouveau nom s'applique pour l'anglais. Pour le français, le nom change le {{date-|18 avril 2023}} pour « variole simienne »<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Variole simienne (orthopoxvirose simienne) |url=https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/monkeypox |site=[[Organisation mondiale de la santé|who.int]] |date=18 avril 2023 |consulté le=2024-08-14}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Variole simienne (orthopoxvirose simienne) Q&R |url=https://www.who.int/fr/news-room/questions-and-answers/item/monkeypox |site=[[Organisation mondiale de la santé|who.int]] |date=11 décembre 2023 |consulté le=2024-08-16 |extrait=Après une série de consultations avec des experts mondiaux, l’{{abréviation discrète|OMS|Organisation mondiale de la santé}} a commencé à utiliser le nouveau terme préféré de « variole simienne » comme synonyme d’orthopoxvirose simienne.}}</ref>.
Le {{date|14 juin 2022}}, l'[[Organisation mondiale de la santé]] (OMS) s'est engagée à renommer la maladie<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/blog/realitesbiomedicales/2022/06/16/variole-du-singe-il-est-urgent-de-changer-le-nom-du-virus-et-de-la-maladie/ |titre=« Variole du singe » : il est urgent de changer le nom du virus et de la maladie |auteur= {{lien|lang=d|trad=Q107697788|texte=Marc Gozlan}} |site=[[Le Monde]] |en ligne le=16 juin 2022 |consulté le=28 juillet 2022}}.</ref>. Le {{date|27 juillet 2022}}, la ville de [[New York]] presse l'OMS de ne plus utiliser le nom de « ''{{lang|en|monkeypox}}'' »<ref>{{Article|langue=fr |titre=Variole du singe : la ville de New York demande à l’OMS de ne plus utiliser ce nom « stigmatisant |périodique=[[Le Monde]].fr |date=2022-07-27 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/07/27/variole-du-singe-la-ville-de-new-york-demande-a-l-oms-de-ne-plus-utiliser-ce-nom-stigmatisant_6136284_3244.html |consulté le=2022-08-03}}.</ref>. L'OMS a émis le {{date|28 novembre 2022}} la recommandation d'utiliser le nom « ''{{lang|en|mpox}}'' » à la place<ref>{{Lien web |auteur=Agence France-Presse |titre=L'OMS change le nom officiel de la variole du singe |url=https://www.tvanouvelles.ca/2022/11/28/loms-change-le-nom-officiel-de-la-variole-du-singe |site=[[TVA Nouvelles]] |consulté le=2022-11-28}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Mpox : le nouveau nom en anglais pour la variole du singe pour éviter stigmatisation et commentaires racistes |url=https://www.newsendip.com/fr/mpox-le-nouveau-nom-en-anglais-pour-la-variole-du-singe-pour-eviter-stigmatisation-et-commentaires-racistes/ |site=Newsendip |date=2022-11-28 |consulté le=2022-11-28}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=WHO recommends new name for monkeypox disease |url=https://www.who.int/news/item/28-11-2022-who-recommends-new-name-for-monkeypox-disease |site=[[Organisation mondiale de la santé]] |consulté le=2022-11-28}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr |titre=La variole du singe rebaptisée mpox par l’Organisation mondiale de la santé |périodique=[[Le Monde]] |date=2022-11-29 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/sante/article/2022/11/29/la-variole-du-singe-rebaptisee-mpox-par-l-organisation-mondiale-de-la-sante_6152096_1651302.html |consulté le=2024-08-15}}.</ref>. Ce nouveau nom s'applique pour l'anglais. Pour le français, le nom change le {{date|18 avril 2023}} pour « variole simienne »<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Variole simienne (orthopoxvirose simienne) |url=https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/monkeypox |site=[[Organisation mondiale de la santé]] |date=18 avril 2023 |consulté le=2024-08-14}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Variole simienne (orthopoxvirose simienne) Q&R |url=https://www.who.int/fr/news-room/questions-and-answers/item/monkeypox |site=[[Organisation mondiale de la santé]] |date=11 décembre 2023 |consulté le=2024-08-16 |extrait=Après une série de consultations avec des experts mondiaux, l’OMS a commencé à utiliser le nouveau terme préféré de « variole simienne » comme synonyme d’orthopoxvirose simienne.}}</ref>.


== Historique ==
== Historique ==
=== Découverte chez le singe ===
=== Découverte chez le singe ===
Le virus de la variole du singe a été découvert et isolé au [[Danemark]] en 1958, à partir des lésions d'une [[Éruption cutanée|éruption]] généralisée survenue chez des [[Macaque crabier|macaques crabiers]] en captivité. Ces singes en provenance de [[Singapour]] étaient destinés au {{lang|en|{{Lien|langue=en|trad=Statens Serum Institut|fr=Statens Serum Institut}}}} (Institut d'État de sérologie) de [[Copenhague]]. Une longue enquête de surveillance a été menée par l'[[Organisation mondiale de la santé|OMS]] en Europe et aux États-Unis, car la découverte de ce virus fait peser une menace vis-à-vis de l'éradication de la variole humaine et un risque de [[zoonose]]<ref name=":10" />{{,}}<ref name=":7" />.
Le virus de la variole du singe a été découvert et isolé au [[Danemark]] en 1958, à partir des lésions d'une [[Éruption cutanée|éruption]] généralisée survenue chez des [[Macaque crabier|macaques crabiers]] en captivité. Ces singes en provenance de [[Singapour]] étaient destinés au {{lang|en|{{Lien|langue=en|trad=Statens Serum Institut|fr=Statens Serum Institut}}}} (Institut d'État de sérologie) de [[Copenhague]]. Une longue enquête de surveillance a été menée par l'[[Organisation mondiale de la santé]] (OMS) en Europe et aux États-Unis, car la découverte de ce virus fait peser une menace vis-à-vis de l'éradication de la variole humaine et un risque de [[zoonose]]<ref name=":10" />{{,}}<ref name=":7" />.
[[Fichier:Macaca fascicularis.jpg|vignette|Portrait d'un macaque crabier, Singapour.]]
[[Fichier:Macaca fascicularis.jpg|vignette|Portrait d'un macaque crabier, Singapour.]]
On a pu ainsi observer une dizaine d'épidémies de variole du singe chez les singes en captivité (animalerie de laboratoire et zoo) surtout chez les [[Macaque|macaques]] (de l'espèce ''Macaca cynomolgus'' ou ''fascicularis''), les [[Orang-outan|orangs-outans]] étant très sensibles (décès avant l'éruption)<ref name=":10">{{Référence Harvard sans parenthèses|Fenner|1988|p=1288-1289}}.</ref>. La plus importante fut celle du [[zoo de Rotterdam]] en 1964-1965<ref name=":16">{{Harvsp|Morse|1993|p=176-177}}.</ref>. La première épidémie détectée en France l'a été en 1968 dans une animalerie de l'[[Institut Pasteur]] chez des [[Chimpanzé|chimpanzés]] importés de [[Sierra Leone]]<ref name=":10" />{{,}}<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Chastel|2006|p=166}}.</ref>.
On a pu ainsi observer une dizaine d'épidémies de variole du singe chez les singes en captivité (animalerie de laboratoire et zoo) surtout chez les [[macaque]]s (de l'espèce ''Macaca cynomolgus'' ou ''fascicularis''), les [[Orang-outan|orangs-outans]] étant très sensibles (décès avant l'éruption)<ref name=":10">{{harvsp|Fenner|1988|p=1288-1289}}.</ref>. La plus importante fut celle du [[zoo de Rotterdam]] en 1964-1965<ref name=":16">{{Harvsp|Morse|1993|p=176-177}}.</ref>. La première épidémie détectée en France l'a été en 1968 dans une animalerie de l'[[Institut Pasteur]] chez des [[Chimpanzé|chimpanzés]] importés de [[Sierra Leone]]<ref name=":10" />{{,}}<ref>{{harvsp|Chastel|2006|p=166}}.</ref>.


Ces épidémies ont cessé après 1968, avec l'amélioration des conditions de transport des singes importés, et une plus grande utilisation en laboratoire des singes nés en captivité. Les singes malades étaient importés d'Asie, mais les études révèlent qu'ils ont dû être infectés durant le transport, en contact avec d'autres singes ou autres animaux sauvages importés, et que l'habitat naturel du virus se trouve plutôt en Afrique<ref name=":10" />{{,}}<ref name=":16" />.
Ces épidémies ont cessé après 1968, avec l'amélioration des conditions de transport des singes importés, et une plus grande utilisation en laboratoire des singes nés en captivité. Les singes malades étaient importés d'Asie, mais les études révèlent qu'ils ont dû être infectés durant le transport, en contact avec d'autres singes ou autres animaux sauvages importés, et que l'habitat naturel du virus se trouve plutôt en Afrique<ref name=":10" />{{,}}<ref name=":16" />.
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=== Découverte chez l'homme ===
=== Découverte chez l'homme ===
Le premier cas humain a été découvert en 1970, à l'hôpital de [[Basankusu]] ([[Zaïre]], aujourd'hui [[République démocratique du Congo]]). Il s'agissait d'un enfant d'un village de la région. L'hôpital de Basankusu couvre une large zone rurale dont la population était estimée à {{nb|62000 habitants}} en 1970, en majorité petits agriculteurs et chasseurs-cueilleurs regroupés en petits villages situés à la lisière de [[forêt tropicale humide]]. Ce cas a été détecté dans des échantillons biologiques étudiés dans le cadre de la surveillance {{abréviation discrète|OMS|Organisation mondiale de la santé}} de la variole (réseau international de laboratoires de référence, en l'occurrence celui de Moscou)<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Fenner|1988|p=923-925}}.</ref>.
Le premier cas humain a été découvert en 1970, à l'hôpital de [[Basankusu]] ([[Zaïre]], aujourd'hui [[République démocratique du Congo]]). Il s'agissait d'un enfant d'un village de la région. L'hôpital de Basankusu couvre une large zone rurale dont la population était estimée à {{nb|62000 habitants}} en 1970, en majorité petits agriculteurs et chasseurs-cueilleurs regroupés en petits villages situés à la lisière de [[forêt tropicale humide]]. Ce cas a été détecté dans des échantillons biologiques étudiés dans le cadre de la surveillance OMS de la variole (réseau international de laboratoires de référence, en l'occurrence celui de Moscou)<ref>{{harvsp|Fenner|1988|p=923-925}}.</ref>.


=== Épidémies occasionnelles ===
=== Épidémies occasionnelles ===
==== En Afrique ====
==== En Afrique ====
[[File:12747 lores.jpg|vignette|Enquête épidémiologique en République démocratique du Congo en 1997, où sur {{nobr|19 rats}} de Gambie testés pour le virus, 3 se sont avérés positifs.]]
[[File:12747 lores.jpg|vignette|Enquête épidémiologique en République démocratique du Congo en 1997, où sur {{nobr|19 rats}} de Gambie testés pour le virus, 3 se sont avérés positifs.]]
D'autres cas surviennent dans les années qui suivent en [[Afrique de l'Ouest]] ([[Liberia]], [[Sierra Leone]], [[Nigeria]], [[Côte d'Ivoire]]…). De 1981 à 1988, on compte de {{nb|300 à 400 cas}} survenus en Afrique centrale et de l'ouest, presque tous des cas isolés<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Fenner|1988|p=1292-1293}}.</ref>{{,}}<ref name=":4">{{Ouvrage|langue=fr |auteur1=J-F Saluzzo |titre=La variole |lieu=Paris |éditeur=[[Presses universitaires de France|PUF]] |collection=[[Que sais-je ?]] |numéro dans collection=3690 |année=2004 |pages totales=127 |passage=39-40 |isbn=2-13-053409-0}}.</ref>. La plupart des épidémies décrites l'ont été en [[République démocratique du Congo]] (RDC) où des foyers naissent régulièrement depuis les {{nobr|années 1980}} avec un premier cas en 1970 ({{nobr|1 malade}}) dans la région de l'Équateur, une épidémie ({{nobr|41 malades}}) en 1971-1980 et une autre ({{nobr|338 malades}}) en 1986. Les autres pays africains sporadiquement touchés sont : [[Cameroun]], [[Gabon]], [[Nigeria]], [[République centrafricaine]] et [[Sierra Leone]], qui ont connu quelques cas dans les {{nobr|années 1990}}<ref name=":0" />{{,}}<ref name=":1" />.
D'autres cas surviennent dans les années qui suivent en [[Afrique de l'Ouest]] ([[Liberia]], [[Sierra Leone]], [[Nigeria]], [[Côte d'Ivoire]]…). De 1981 à 1988, on compte de 300 à {{nobr|400 cas}} survenus en Afrique centrale et de l'ouest, presque tous des cas isolés<ref>{{harvsp|Fenner|1988|p=1292-1293}}.</ref>{{,}}<ref name=":4">{{Ouvrage|langue=fr |auteur1=J-F Saluzzo |titre=La variole |lieu=Paris |éditeur=[[Presses universitaires de France|PUF]] |collection=[[Que sais-je ?]] |numéro dans collection=3690 |année=2004 |pages totales=127 |passage=39-40 |isbn=2-13-053409-0}}.</ref>. La plupart des épidémies décrites l'ont été en [[République démocratique du Congo]] (RDC) où des foyers naissent régulièrement depuis les années 1980 avec un premier cas en 1970 ({{nobr|1 malade}}) dans la région de l'Équateur, une épidémie ({{nobr|41 malades}}) en 1971-1980 et une autre ({{nobr|338 malades}}) en 1986. Les autres pays africains sporadiquement touchés sont : [[Cameroun]], [[Gabon]], [[Nigeria]], [[République centrafricaine]] et [[Sierra Leone]], qui ont connu quelques cas dans les années 1990<ref name=":0" />{{,}}<ref name=":1" />.


Jusqu'alors, la variole du singe reste une maladie rare en Afrique, particulière à des petites localités en bordure forestière, et paraissant épargner les grandes villes, ce qui la distingue radicalement de ce que fut la variole<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Fenner|1988|p=1311}}.</ref>.
Jusqu'alors, la variole du singe reste une maladie rare en Afrique, particulière à des petites localités en bordure forestière, et paraissant épargner les grandes villes, ce qui la distingue radicalement de ce que fut la variole<ref>{{harvsp|Fenner|1988|p=1311}}.</ref>.


La majorité des épidémies connues surviennent régulièrement en [[République démocratique du Congo]], dans deux provinces ([[Kasaï-Oriental (province)|Kasaï Oriental]] et [[Équateur (province historique)|Équateur]]) dont celle de 1996-1997 ({{nobr|519 cas}}), puis en 1999 dans la région de [[Mbujimayi|Mbuji-Mayi]] avec {{nobr|315 malades}}, encore une fois la province de l'Équateur en 2001 et 2002 avec respectivement 23 et {{nobr|293 malades}} et enfin dans la région de Kabinda en 2005 avec {{nobr|311 personnes}} malades<ref name=":1" />. En 2005, {{nobr|19 cas}} ont été signalés au [[Soudan du Sud|Sud Soudan]] dans la région de [[Bentiu]]<ref name=":0" />{{,}}<ref name=":1" />.
La majorité des épidémies connues surviennent régulièrement en [[République démocratique du Congo]], dans deux provinces ([[Kasaï-Oriental (province)|Kasaï Oriental]] et [[Équateur (province historique)|Équateur]]) dont celle de 1996-1997 ({{nobr|519 cas}}), puis en 1999 dans la région de [[Mbujimayi|Mbuji-Mayi]] avec {{nobr|315 malades}}, encore une fois la province de l'Équateur en 2001 et 2002 avec respectivement 23 et {{nobr|293 malades}} et enfin dans la région de Kabinda en 2005 avec {{nobr|311 personnes}} malades<ref name=":1" />. En 2005, {{nobr|19 cas}} ont été signalés au [[Soudan du Sud|Sud Soudan]] dans la région de [[Bentiu]]<ref name=":0" />{{,}}<ref name=":1" />.


Mi-2007, des épidémies ont encore sévi au [[Congo-Brazzaville]] dans la région de [[Likouala (département)|Likouala]] déjà touchée en 2003 (nord-est du pays – frontalière de la {{abréviation discrète|RDC|République démocratique du Congo}}), de {{date-|juin 2007}} à fin {{date-|août 2007}}, avec presque {{nobr|80 cas}} humains<ref name=":0" />{{,}}<ref name=":1" />.
Mi-2007, des épidémies ont encore sévi au [[Congo-Brazzaville]] dans la région de [[Likouala (département)|Likouala]] déjà touchée en 2003 (nord-est du pays – frontalière de la RDC), de {{date|juin 2007}} à fin {{date|août 2007}}, avec presque {{nobr|80 cas}} humains<ref name=":0" />{{,}}<ref name=":1" />.


Depuis les {{nobr|années 2010}}, par rapport aux années 1980, le nombre de cas suspects, probables et confirmés a été multiplié par dix, ce qui reflèterait une réelle augmentation de la maladie et non une amélioration du système de surveillance considéré comme stable depuis 2008<ref name=":5" />.
Depuis les années 2010, par rapport aux années 1980, le nombre de cas suspects, probables et confirmés a été multiplié par dix, ce qui reflèterait une réelle augmentation de la maladie et non une amélioration du système de surveillance considéré comme stable depuis 2008<ref name=":5" />.


De 2017 à 2019, plus de trois mille cas ont été notifiés au Nigeria, en République démocratique du Congo et en Centrafrique<ref name=":19">{{Article|langue=en |prénom1=Adesola |nom1=Yinka-Ogunleye<!-- Wikidata : Q113070210 --> |prénom2=Olusola |nom2=Aruna |prénom3=Mahmood |nom3=Dalhat<!-- Wikidata : Q92798272 --> |prénom4=Dimie |nom4={{lien|lang=en|trad=Dimie Ogoina|texte=Ogoina}} |titre=Outbreak of human monkeypox in Nigeria in 2017–18: a clinical and epidemiological report |périodique=[[The Lancet|{{lang|en|The Lancet Infectious Diseases}}]] |volume=19 |numéro=8 |date=2019-08-01 |issn=1473-3099 |issn2=1474-4457 |pmid=31285143 |doi=10.1016/S1473-3099(19)30294-4 |lire en ligne=https://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099(19)30294-4/abstract |consulté le=2022-05-24 |pages=872–879}}.</ref>{{,}}<ref name=":6">{{Ouvrage |auteur institutionnel=CMIT |auteur2=C. Rapp |titre=E. Pilly, Maladies infectieuses et tropicales |lieu=Paris |éditeur=Alinéa plus |année=2020 |pages totales=720 |passage=499 |isbn=978-2-916641-68-3 |numéro chapitre=103 |titre chapitre=Poxviroses}}.</ref>.
De 2017 à 2019, plus de trois mille cas ont été notifiés au Nigeria, en République démocratique du Congo et en Centrafrique<ref name=":19">{{Article|langue=en |prénom1=Adesola |nom1=Yinka-Ogunleye<!-- Wikidata : Q113070210 --> |prénom2=Olusola |nom2=Aruna |prénom3=Mahmood |nom3=Dalhat<!-- Wikidata : Q92798272 --> |prénom4=Dimie |nom4={{lien|lang=en|trad=Dimie Ogoina|texte=Ogoina}} |titre=Outbreak of human monkeypox in Nigeria in 2017–18: a clinical and epidemiological report |périodique=[[The Lancet|{{lang|en|The Lancet Infectious Diseases}}]] |volume=19 |numéro=8 |date=2019-08-01 |issn=1473-3099 |issn2=1474-4457 |pmid=31285143 |doi=10.1016/S1473-3099(19)30294-4 |lire en ligne=https://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099(19)30294-4/abstract |consulté le=2022-05-24 |pages=872–879}}.</ref>{{,}}<ref name=":6">{{Ouvrage |auteur institutionnel=CMIT |auteur2=C. Rapp |titre=E. Pilly, Maladies infectieuses et tropicales |lieu=Paris |éditeur=Alinéa plus |année=2020 |pages totales=720 |passage=499 |isbn=978-2-916641-68-3 |numéro chapitre=103 |titre chapitre=Poxviroses}}.</ref>.


En 2022, à la date du {{date-|8 juin}}, huit pays africains ont signalé à l'[[Organisation mondiale de la santé|OMS]] {{nobr|59 cas}} confirmés, {{nb|1536 cas}} suspects et {{nobr|72 décès}}. La République démocratique du Congo est le pays le plus touché avec {{nobr|10 cas}} confirmés, {{nb|1356 cas}} suspects et {{nobr|64 décès}}<ref name=":17">{{Lien web |langue=en |titre=Multi-country monkeypox outbreak: situation update |url=https://www.who.int/emergencies/disease-outbreak-news/item/2022-DON392 |site=[[Organisation mondiale de la santé|who.int]] |consulté le=2022-06-17}}.</ref>.
En 2022, à la date du {{date|8 juin}}, huit pays africains ont signalé à l'OMS {{nobr|59 cas}} confirmés, {{nb|1536 cas}} suspects et {{nobr|72 décès}}. La République démocratique du Congo est le pays le plus touché avec {{nobr|10 cas}} confirmés, {{nb|1356 cas}} suspects et {{nobr|64 décès}}<ref name=":17">{{Lien web |langue=en |titre=Multi-country monkeypox outbreak: situation update |url=https://www.who.int/emergencies/disease-outbreak-news/item/2022-DON392 |site=[[Organisation mondiale de la santé]] |consulté le=2022-06-17}}.</ref>.


==== Hors d'Afrique ====
==== Hors d'Afrique ====
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La première épidémie non africaine de variole du singe est survenue en 2003 aux États-Unis où elle a été importée depuis le [[Ghana]] par plusieurs espèces de rongeurs sauvages, dont les [[Cricetomys gambianus|rats de Gambie]] ([[nouveaux animaux de compagnie]]). Ceux-ci auraient contaminé des chiens de prairies dans des animaleries, eux-mêmes à l'origine de l'épidémie humaine<ref name="quae">{{Ouvrage|langue=fr |auteur1=[[Serge Morand]] |auteur2={{lien|lang=d|trad=Q47482803|texte=François Moutou}} |auteur3={{lien|lang=d|trad=Q96809912|texte=Céline Richomme}} |et al.=oui |préface=[[Jacques Blondel (écologue)|Jacques Blondel]] |titre=Faune sauvage, biodiversité et santé, quels défis ? |lieu=Versailles |éditeur=[[Éditions Quae|Quæ]] |collection=Enjeux Sciences |année=2014 |pages totales=190 |passage=33-34 |isbn=978-2-7592-2202-5 |lire en ligne=https://www.quae-open.com/produit/139/9782759222032/faune-sauvage-biodiversite-et-sante-quels-defis |partie={{I}}. Biodiversité, écologie et maladies infectieuses |numéro chapitre=2 |titre chapitre=Quel est l'impact des espèces introduites sur l'émergence des maladies ?}}, accès libre.</ref>.
La première épidémie non africaine de variole du singe est survenue en 2003 aux États-Unis où elle a été importée depuis le [[Ghana]] par plusieurs espèces de rongeurs sauvages, dont les [[Cricetomys gambianus|rats de Gambie]] ([[nouveaux animaux de compagnie]]). Ceux-ci auraient contaminé des chiens de prairies dans des animaleries, eux-mêmes à l'origine de l'épidémie humaine<ref name="quae">{{Ouvrage|langue=fr |auteur1=[[Serge Morand]] |auteur2={{lien|lang=d|trad=Q47482803|texte=François Moutou}} |auteur3={{lien|lang=d|trad=Q96809912|texte=Céline Richomme}} |et al.=oui |préface=[[Jacques Blondel (écologue)|Jacques Blondel]] |titre=Faune sauvage, biodiversité et santé, quels défis ? |lieu=Versailles |éditeur=[[Éditions Quae|Quæ]] |collection=Enjeux Sciences |année=2014 |pages totales=190 |passage=33-34 |isbn=978-2-7592-2202-5 |lire en ligne=https://www.quae-open.com/produit/139/9782759222032/faune-sauvage-biodiversite-et-sante-quels-defis |partie={{I}}. Biodiversité, écologie et maladies infectieuses |numéro chapitre=2 |titre chapitre=Quel est l'impact des espèces introduites sur l'émergence des maladies ?}}, accès libre.</ref>.


Selon le [[Centres pour le contrôle et la prévention des maladies|CDC]], le {{date-|8 juillet 2003}}, {{nobr|71 cas}} (dont {{nobr|35 confirmés}}) ont concerné six États : [[Wisconsin]] ({{nobr|39 cas}}), [[Indiana]] ({{nobr|16 cas}}), [[Illinois]] ({{nobr|12 cas}}), [[Missouri (État)|Missouri]] ({{nobr|2 cas}}), [[Kansas]] ({{nobr|1 cas}}), [[Ohio]] ({{nobr|1 cas}})<ref name=":1" />. Le bilan final est de {{nobr|82 personnes}} touchées, dont {{nobr|47 cas}} confirmés. Tous les patients ont été en contact avec un [[chien de prairie]] malade. Il n'y a eu aucun décès et aucune transmission interhumaine, mais la maladie était similaire à celle existant en Afrique<ref name=":0" />{{,}}<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Chastel|2006|p=172-174}}.</ref>.
Selon le [[Centres pour le contrôle et la prévention des maladies|CDC]], le {{date|8 juillet 2003}}, {{nobr|71 cas}} (dont {{nobr|35 confirmés}}) ont concerné six États : [[Wisconsin]] ({{nobr|39 cas}}), [[Indiana]] ({{nobr|16 cas}}), [[Illinois]] ({{nobr|12 cas}}), [[Missouri (État)|Missouri]] ({{nobr|2 cas}}), [[Kansas]] ({{nobr|1 cas}}), [[Ohio]] ({{nobr|1 cas}})<ref name=":1" />. Le bilan final est de {{nobr|82 personnes}} touchées, dont {{nobr|47 cas}} confirmés. Tous les patients ont été en contact avec un [[chien de prairie]] malade. Il n'y a eu aucun décès et aucune transmission interhumaine, mais la maladie était similaire à celle existant en Afrique<ref name=":0" />{{,}}<ref>{{harvsp|Chastel|2006|p=172-174}}.</ref>.


Les autorités fédérales de santé américaines ont alors interdit l'importation de tout rongeur africain (vente, distribution et transport), ainsi que le lâchage de chien de prairie domestique dans la nature. Outre le rat de Gambie, d'autres espèces africaines de rongeurs ont été interdites de lâchage : [[écureuil]], [[Atherurus africanus|porc-épic à queue en brosse]], [[Lemniscomys striatus|souris rayée]], souris de la famille des [[Gliridae|gliridés]]<ref>{{Article|langue=anglais |auteur1=Kurt D. Reed |et al.=oui |titre=The Detection of Monkeypox in Humans in the Western Hemisphere |périodique=[[The New England Journal of Medicine]] |numéro=350 ; 4 |jour=22 |mois=janvier |année=2004 |lire en ligne= |pages=342-349}}.</ref>. En 2015, le rat de Gambie reste considéré comme un réservoir potentiel et un agent de transmission possible<ref>{{Article|lang=en |prénom1=Christina L. |nom1=Hutson<!-- Wikidata : Q112131215 --> |prénom2=Yoshinori J. |nom2=Nakazawa<!-- Wikidata : Q112123629 --> |prénom3=Joshua |nom3=Self |prénom4=Victoria A. |nom4=Olson<!-- Wikidata : Q89598262 --> |et al.=oui |titre=Laboratory Investigations of African Pouched Rats (Cricetomys gambianus) as a Potential Reservoir Host Species for Monkeypox Virus |périodique=[[PLOS Neglected Tropical Diseases|{{lang|en|PLoS Neglected Tropical Diseases}}]] |volume=9 |numéro=10 |date=2015-10-30 |issn=1935-2727 |pmid=26517724 |pmcid=4627651 |doi=10.1371/journal.pntd.0004013 |lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4627651/ |consulté le=2016-12-31}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|lang:en |prénom1=Elizabeth A. |nom1=Falendysz<!-- Wikidata : Q59834921 --> |prénom2=Juan G. |nom2=Lopera |prénom3=Faye |nom3=Lorenzsonn |prénom4=Johanna S. |nom4=Salzer |et al.=oui |titre=Further Assessment of Monkeypox Virus Infection in Gambian Pouched Rats (Cricetomys gambianus) Using In Vivo Bioluminescent Imaging |périodique=[[PLOS Neglected Tropical Diseases|{{lang|en|PLoS neglected tropical diseases}}]] |volume=9 |numéro=10 |date=2015-01-01 |issn=1935-2735 |pmid=26517839 |pmcid=4627722 |doi=10.1371/journal.pntd.0004130 |lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26517839 |consulté le=2016-12-31 |pages=e0004130}}.</ref>.
Les autorités fédérales de santé américaines ont alors interdit l'importation de tout rongeur africain (vente, distribution et transport), ainsi que le lâchage de chien de prairie domestique dans la nature. Outre le rat de Gambie, d'autres espèces africaines de rongeurs ont été interdites de lâchage : [[écureuil]], [[Atherurus africanus|porc-épic à queue en brosse]], [[Lemniscomys striatus|souris rayée]], souris de la famille des [[Gliridae|gliridés]]<ref>{{Article|langue=anglais |auteur1=Kurt D. Reed |et al.=oui |titre=The Detection of Monkeypox in Humans in the Western Hemisphere |périodique=[[The New England Journal of Medicine]] |numéro=350 ; 4 |jour=22 |mois=janvier |année=2004 |lire en ligne= |pages=342-349}}.</ref>. En 2015, le rat de Gambie reste considéré comme un réservoir potentiel et un agent de transmission possible<ref>{{Article|lang=en |prénom1=Christina L. |nom1=Hutson<!-- Wikidata : Q112131215 --> |prénom2=Yoshinori J. |nom2=Nakazawa<!-- Wikidata : Q112123629 --> |prénom3=Joshua |nom3=Self |prénom4=Victoria A. |nom4=Olson<!-- Wikidata : Q89598262 --> |et al.=oui |titre=Laboratory Investigations of African Pouched Rats (Cricetomys gambianus) as a Potential Reservoir Host Species for Monkeypox Virus |périodique=[[PLOS Neglected Tropical Diseases|{{lang|en|PLoS Neglected Tropical Diseases}}]] |volume=9 |numéro=10 |date=2015-10-30 |issn=1935-2727 |pmid=26517724 |pmcid=4627651 |doi=10.1371/journal.pntd.0004013 |lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4627651/ |consulté le=2016-12-31}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|lang:en |prénom1=Elizabeth A. |nom1=Falendysz<!-- Wikidata : Q59834921 --> |prénom2=Juan G. |nom2=Lopera |prénom3=Faye |nom3=Lorenzsonn |prénom4=Johanna S. |nom4=Salzer |et al.=oui |titre=Further Assessment of Monkeypox Virus Infection in Gambian Pouched Rats (Cricetomys gambianus) Using In Vivo Bioluminescent Imaging |périodique=[[PLOS Neglected Tropical Diseases|{{lang|en|PLoS neglected tropical diseases}}]] |volume=9 |numéro=10 |date=2015-01-01 |issn=1935-2735 |pmid=26517839 |pmcid=4627722 |doi=10.1371/journal.pntd.0004130 |lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26517839 |consulté le=2016-12-31 |pages=e0004130}}.</ref>.
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{{Article détaillé|Épidémie de variole du singe de 2022-2023}}
{{Article détaillé|Épidémie de variole du singe de 2022-2023}}
Une épidémie de ''{{lang|en|mpox}}'' causée par le {{abréviation discrète |{{nobr|clade {{nobr rom|II}}b}}|notation en chiffres romains : clade 2b}} du virus est identifiée pour la première fois en {{date-|mai 2022}}<ref name="WHO13">{{lien web|lang=en |date=21 mai 2022 |titre=Multi-country monkeypox outbreak in non-endemic countries |traduction titre=Épidémie multi-pays d'orthopoxvirose simienne dans des pays non endémiques |url=https://www.who.int/emergencies/disease-outbreak-news/item/2022-DON385 |archive-url=https://web.archive.org/web/20220522002241/https://www.who.int/emergencies/disease-outbreak-news/item/2022-DON385 |archive-date=22 mai 2022 |consulté le=25 mai 2022 |éditeur=[[Organisation mondiale de la santé]] }}.</ref>. Le premier cas est détecté à [[Londres]] le {{date-|6 mai}} chez un patient ayant récemment voyagé depuis le [[Nigeria]] (où la maladie est [[Endémique (épidémiologie)|endémique]])<ref name="gov.uk">{{lien web|date=6 septembre 2022 |titre=Monkeypox cases confirmed in England – latest updates |traduction titre=Cas de variole du singe confirmés en Angleterre – dernières mises à jour |url=https://www.gov.uk/government/news/monkeypox-cases-confirmed-in-england-latest-updates |archive-url=https://web.archive.org/web/20220516173645/https://www.gov.uk/government/news/monkeypox-cases-confirmed-in-england-latest-updates |archive-date=16 mai 2022 |consulté le=2022-09-25 |site=[[Gouvernement du Royaume-Uni|GOV.UK]] |langue=en}}.</ref>{{,}}<ref name="WHO12">{{lien web|lang=en |date=16 mai 2022 |titre=Monkeypox - United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland |traduction titre=Poxvirose du singe – Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord |url=https://www.who.int/emergencies/disease-outbreak-news/item/2022-DON381 |archive-url=https://web.archive.org/web/20220517223855/https://www.who.int/emergencies/disease-outbreak-news/item/2022-DON381 |archive-date=17 mai 2022 |consulté le=17 mai 2022 |éditeur=[[Organisation mondiale de la santé]] }}.</ref>. Des cas ultérieurs sont signalés dans un nombre croissant de pays et de régions{{refn|<ref name="arg">{{lien web|date=26 mai 2022 |titre=Viruela del mono: confirmaron el primer caso del virus en el país |traduction titre=Variole du singe : le premier cas de virus a été confirmé dans le pays |url=https://www.lanacion.com.ar/sociedad/viruela-del-mono-confirmaron-el-primer-caso-del-virus-en-el-pais-nid26052022/ |consulté le=26 mai 2022 |langue=es |archive-date=24 juin 2022 |archive-url=https://web.archive.org/web/202206240 04100/https://www.lanacion.com.ar/sociedad/viruela-del-mono-confirmaron-el-primer-caso-del-virus-en-el-pais-nid26052022/ |site=[[La Nación (Argentine)|lanacion.com.ar]] |auteur=Fabiola Czubaj }}.</ref>{{,}}<ref name="alarabiya">{{lien brisé|titre=Les EAU signalent le premier cas de variole du singe dans le pays |url=https://english.alarabiya.net/News/gulf/2022/05/24/Les-EAU-signalent-le-premier-cas-de-variole-du-singe-dans-le-pays |site={{lang|ar-Latn|[[Al-Arabiya]]}} |date=24 mai 2022 |consulté le=24 mai 2022 |archive-date=24 mai 2022 |archive-url=https://web.archive.org/web/20220524192332/https://english.alarabiya.net/News/gulf/2022/05/24/Les-EAU-signalent-le-premier-cas-de-variole-du-singe-dans-le-pays }}.</ref>{{,}}<ref name="1stisrael">{{article| langue=en | prénom=Ido | nom={{lien|lang=he|trad=עידו אפרתי|fr=Ido Efrati|texte=Efrati}} |titre=Israel Confirms First Case of Monkeypox Virus Virus |périodique={{lang|he-Latn|[[Haaretz]]}} | date=20 mai 2022 | lire en ligne=https://www.haaretz.com/israel-news/israel-discovers-first-case-of-monkeypox-virus-1.10812439 | consulté le=21 mai 2022 |archive-date=20 mai 2022 |archive-url=https://web.archive.org/web/20220520192033/https://www.haaretz.com/israel-news/israel-discovers-first-case-of-monkeypox-virus-1.10812439}}.</ref>{{,}}<ref name="aus">{{lien web|lang=en |date=20 mai 2022 |titre=Monkeypox confirmed in Melbourne and Sydney |traduction titre=Poxvirose du singe confirmée à Melbourne et Sydney |url=https://www.abc.net.au/news/2022-05-20/monkeypox-case-in-sydney-and-melbourne/101084864 |archive-url=https://web.archive.org/web/20220520071749/https://www.abc.net.au/news/2022-05-20/monkeypox-case-in-sydney-and-melbourne/101084864 |archive-date=20 mai 2022 |consulté le=20 mai 2022 |éditeur={{lang|en|[[Australian Broadcasting Corporation]]}} |auteur1=Heath Parkes-Hupton |auteur2=Sian Johnson }}.</ref>{{,}}<ref name="moroc1st">{{lien web|lang=en |titre=Morocco Reports First Monkeypox Case |traduction titre=Le Maroc signale son premier cas de variole du singe |url=https://www.moroccoworldnews.com/2022/06/349441/le-maroc-signale-le-premier-cas-de-variole-du-singe |site={{lang|en|[[Morocco World News]]}} |consulté le=2 juin 2022 |archive-date=21 juin 2022 |archive-url=https://web.archive.org/web/20220621015327/https://www.moroccoworldnews.com/2022/06/349441/le-maroc-signale-le-premier-cas-de-variole-du-singe |auteur=Safaa Kasraoui }}.</ref>{{,}}<ref name="ghanafirstcase">{{lien web|lang=en |prénom=Christian |nom=Yalley |titre=5 cases of monkeypox confirmed in Ghana |traduction titre={{nobr|5 cas}} de variole du singe confirmés au Ghana |url=https://www.myjoyonline.com/5-cases-of-monkeypox-confirmed-in-ghana/ |site={{lien|lang=en|trad=Joy FM (Ghana)|texte=MyJoyOnline.com}} |date=8 juin 2022 |consulté le=8 juin 2022 |archive-date=21 juin 2022 |archive-url=https://web.archive.org/web/20220621191942/https://www.myjoyonline.com/5-cases-of-monkeypox-confirmed-in-ghana/ }}.</ref>}}.
Une épidémie de ''{{lang|en|mpox}}'' causée par le {{nobr rom|clade IIb}} du virus est identifiée pour la première fois en {{date|mai 2022}}<ref name="WHO13">{{lien web|lang=en |date=21 mai 2022 |titre=Multi-country monkeypox outbreak in non-endemic countries |traduction titre=Épidémie multi-pays d'orthopoxvirose simienne dans des pays non endémiques |url=https://www.who.int/emergencies/disease-outbreak-news/item/2022-DON385 |archive-url=https://web.archive.org/web/20220522002241/https://www.who.int/emergencies/disease-outbreak-news/item/2022-DON385 |archive-date=22 mai 2022 |consulté le=25 mai 2022 |éditeur=[[Organisation mondiale de la santé]] }}.</ref>. Le premier cas est détecté à [[Londres]] le {{date|6 mai}} chez un patient ayant récemment voyagé depuis le [[Nigeria]] (où la maladie est [[Endémique (épidémiologie)|endémique]])<ref name="gov.uk">{{lien web|date=6 septembre 2022 |titre=Monkeypox cases confirmed in England – latest updates |traduction titre=Cas de variole du singe confirmés en Angleterre – dernières mises à jour |url=https://www.gov.uk/government/news/monkeypox-cases-confirmed-in-england-latest-updates |archive-url=https://web.archive.org/web/20220516173645/https://www.gov.uk/government/news/monkeypox-cases-confirmed-in-england-latest-updates |archive-date=16 mai 2022 |consulté le=2022-09-25 |site=[[Gouvernement du Royaume-Uni|GOV.UK]] |langue=en}}.</ref>{{,}}<ref name="WHO12">{{lien web|lang=en |date=16 mai 2022 |titre=Monkeypox - United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland |traduction titre=Poxvirose du singe – Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord |url=https://www.who.int/emergencies/disease-outbreak-news/item/2022-DON381 |archive-url=https://web.archive.org/web/20220517223855/https://www.who.int/emergencies/disease-outbreak-news/item/2022-DON381 |archive-date=17 mai 2022 |consulté le=17 mai 2022 |éditeur=[[Organisation mondiale de la santé]] }}.</ref>. Des cas ultérieurs sont signalés dans un nombre croissant de pays et de régions{{refn|<ref name="arg">{{lien web|date=26 mai 2022 |titre=Viruela del mono: confirmaron el primer caso del virus en el país |traduction titre=Variole du singe : le premier cas de virus a été confirmé dans le pays |url=https://www.lanacion.com.ar/sociedad/viruela-del-mono-confirmaron-el-primer-caso-del-virus-en-el-pais-nid26052022/ |consulté le=26 mai 2022 |langue=es |archive-date=24 juin 2022 |archive-url=https://web.archive.org/web/202206240 04100/https://www.lanacion.com.ar/sociedad/viruela-del-mono-confirmaron-el-primer-caso-del-virus-en-el-pais-nid26052022/ |site=[[La Nación (Argentine)|lanacion.com.ar]] |auteur=Fabiola Czubaj }}.</ref>{{,}}<ref name="alarabiya">{{lien brisé|titre=Les EAU signalent le premier cas de variole du singe dans le pays |url=https://english.alarabiya.net/News/gulf/2022/05/24/Les-EAU-signalent-le-premier-cas-de-variole-du-singe-dans-le-pays |site={{lang|ar-Latn|[[Al-Arabiya]]}} |date=24 mai 2022 |consulté le=24 mai 2022 |archive-date=24 mai 2022 |archive-url=https://web.archive.org/web/20220524192332/https://english.alarabiya.net/News/gulf/2022/05/24/Les-EAU-signalent-le-premier-cas-de-variole-du-singe-dans-le-pays }}.</ref>{{,}}<ref name="1stisrael">{{article| langue=en | prénom=Ido | nom={{lien|lang=he|trad=עידו אפרתי|fr=Ido Efrati|texte=Efrati}} |titre=Israel Confirms First Case of Monkeypox Virus Virus |périodique={{lang|he-Latn|[[Haaretz]]}} | date=20 mai 2022 | lire en ligne=https://www.haaretz.com/israel-news/israel-discovers-first-case-of-monkeypox-virus-1.10812439 | consulté le=21 mai 2022 |archive-date=20 mai 2022 |archive-url=https://web.archive.org/web/20220520192033/https://www.haaretz.com/israel-news/israel-discovers-first-case-of-monkeypox-virus-1.10812439}}.</ref>{{,}}<ref name="aus">{{lien web|lang=en |date=20 mai 2022 |titre=Monkeypox confirmed in Melbourne and Sydney |traduction titre=Poxvirose du singe confirmée à Melbourne et Sydney |url=https://www.abc.net.au/news/2022-05-20/monkeypox-case-in-sydney-and-melbourne/101084864 |archive-url=https://web.archive.org/web/20220520071749/https://www.abc.net.au/news/2022-05-20/monkeypox-case-in-sydney-and-melbourne/101084864 |archive-date=20 mai 2022 |consulté le=20 mai 2022 |éditeur={{lang|en|[[Australian Broadcasting Corporation]]}} |auteur1=Heath Parkes-Hupton |auteur2=Sian Johnson }}.</ref>{{,}}<ref name="moroc1st">{{lien web|lang=en |titre=Morocco Reports First Monkeypox Case |traduction titre=Le Maroc signale son premier cas de variole du singe |url=https://www.moroccoworldnews.com/2022/06/349441/le-maroc-signale-le-premier-cas-de-variole-du-singe |site={{lang|en|[[Morocco World News]]}} |consulté le=2 juin 2022 |archive-date=21 juin 2022 |archive-url=https://web.archive.org/web/20220621015327/https://www.moroccoworldnews.com/2022/06/349441/le-maroc-signale-le-premier-cas-de-variole-du-singe |auteur=Safaa Kasraoui }}.</ref>{{,}}<ref name="ghanafirstcase">{{lien web|lang=en |prénom=Christian |nom=Yalley |titre=5 cases of monkeypox confirmed in Ghana |traduction titre={{nobr|5 cas}} de variole du singe confirmés au Ghana |url=https://www.myjoyonline.com/5-cases-of-monkeypox-confirmed-in-ghana/ |site={{lien|lang=en|trad=Joy FM (Ghana)|texte=MyJoyOnline.com}} |date=8 juin 2022 |consulté le=8 juin 2022 |archive-date=21 juin 2022 |archive-url=https://web.archive.org/web/20220621191942/https://www.myjoyonline.com/5-cases-of-monkeypox-confirmed-in-ghana/ }}.</ref>}}.


Pour l'année 2022, sur l'ensemble du monde (pays endémiques et non endémiques), {{nb|83943 cas}} confirmés en laboratoire et {{nobr|75 décès}} ont été signalés à l'{{abréviation discrète|OMS|Organisation mondiale de la santé}} par {{nobr|110 pays}}<ref>{{Article|auteur1={{lien|lang=d|trad=Q96243617|texte=Andrea M. McCollum}} |titre=Epidémiologie de la variole simienne chez l'humain |périodique={{lien|lang=d|trad=Q24247284|texte=Relevé épidémiologique hebdomadaire}} |volume=98 |numéro=3 |date=20 janvier 2023 |lire en ligne=https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/365629/WER9803-eng-fre.pdf |pages=39-40 }}.</ref>.
Pour l'année 2022, sur l'ensemble du monde (pays endémiques et non endémiques), {{nb|83943 cas}} confirmés en laboratoire et {{nobr|75 décès}} ont été signalés à l'OMS par {{nobr|110 pays}}<ref>{{Article|auteur1={{lien|lang=d|trad=Q96243617|texte=Andrea M. McCollum}} |titre=Epidémiologie de la variole simienne chez l'humain |périodique={{lien|lang=d|trad=Q24247284|texte=Relevé épidémiologique hebdomadaire}} |volume=98 |numéro=3 |date=20 janvier 2023 |lire en ligne=https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/365629/WER9803-eng-fre.pdf |pages=39-40 }}.</ref>.


En {{date-|juillet 2022}}, l'[[Organisation mondiale de la santé]] (OMS) déclare que l'épidémie est une [[urgence de santé publique de portée internationale]] (USPPI) ; celle-ci est levée en {{date-|mai 2023}} en raison des progrès constants réalisés dans le contrôle de la propagation de la maladie, attribués à une combinaison de vaccination et d'informations de santé publique<ref name="kimball511">{{lien web|nom=Kimball |prénom=Spencer |date=2023-05-11 |titre={{abréviation discrète|WHO|World Health Organization|en}} says mpox outbreak, the largest in history, no longer global health emergency |traduction titre=L'{{abréviation discrète|OMS|Organisation mondiale de la santé}} déclare que l'épidémie de ''{{lang|en|mpox}}'', la plus importante de l'histoire, n'est plus une urgence sanitaire mondiale |url=https://www.cnbc.com/2023/05/11/mpox-who-says-outbreak-no-longer-global-health-emergency.html |consulté le=2023-05-11 |site=[[CNBC]] |langue=en}}.</ref>. En {{date-|janvier 2024}}, les cas de mpox de {{abréviation discrète|{{nobr|clade {{nobr rom|II}}b}}|notation en chiffres romains : clade 2b}} en dehors des régions endémiques en Afrique continuent d'être signalés à un faible niveau<ref>{{lien web|lang=en |titre=Mpox (Monkeypox) Data Explorer |url=https://ourworldindata.org/explorers/monkeypox |consulté le=2024-02-10 |site={{lang|en|[[Our World in Data]]}} }}.</ref>.
En {{date|juillet 2022}}, l'[[Organisation mondiale de la santé]] (OMS) déclare que l'épidémie est une [[urgence de santé publique de portée internationale]] (USPPI) ; celle-ci est levée en {{date|mai 2023}} en raison des progrès constants réalisés dans le contrôle de la propagation de la maladie, attribués à une combinaison de vaccination et d'informations de santé publique<ref name="kimball511">{{lien web|nom=Kimball |prénom=Spencer |date=2023-05-11 |titre=WHO says mpox outbreak, the largest in history, no longer global health emergency |traduction titre=L'OMS déclare que l'épidémie de ''{{lang|en|mpox}}'', la plus importante de l'histoire, n'est plus une urgence sanitaire mondiale |url=https://www.cnbc.com/2023/05/11/mpox-who-says-outbreak-no-longer-global-health-emergency.html |consulté le=2023-05-11 |site=[[CNBC]] |langue=en}}.</ref>. En {{date|janvier 2024}}, les cas de mpox de {{nobr|clade II}}b}}|notation en chiffres romains : clade 2b}} en dehors des régions endémiques en Afrique continuent d'être signalés à un faible niveau<ref>{{lien web |langue=en |titre=Mpox (Monkeypox) Data Explorer |url=https://ourworldindata.org/explorers/monkeypox |consulté le=2024-02-10 |site={{lang|en|[[Our World in Data]]}} }}.</ref>.


==== Épidémie de 2023-2024 {{abréviation discrète |{{nobr|clade {{nobr rom|I}}b}}|notation en chiffres romains : clade 1b}} ====
==== Épidémie de 2023-2024 {{nobr rom|clade I}}b ====
{{Article détaillé|Épidémie de variole du singe de 2023-2024}}
{{Article détaillé|Épidémie de variole du singe de 2023-2024}}
En {{date-|septembre 2023}}, une nouvelle souche du virus, baptisée {{citation|{{abréviation discrète |{{nobr|clade {{nobr rom|I}}b}}|notation en chiffres romains : clade 1b}}}}, est détectée en [[République démocratique du Congo]] (RDC). Cette souche, plus mortelle et plus transmissible que les précédentes, se propage ensuite en [[Afrique]], avec des cas recensés au [[Maroc]], en [[Égypte]], au [[Soudan]], en [[Côte d'Ivoire]], au [[Liberia]], au [[Nigeria]], en {{abréviation discrète|RDC|République démocratique du Congo}}, au [[Rwanda]], au [[Kenya]], au [[Mozambique]] ou encore en [[Afrique du Sud]]. Selon les Centres africains pour la surveillance et la prévention des maladies, le [[taux de létalité]] du virus est supérieur à 3 % et les enfants de moins de {{nobr|15 ans}} sont les plus touchés, représentant au moins 60 % des cas.
En {{date|septembre 2023}}, une nouvelle souche du virus, baptisée « {{nobr rom|clade I}}b »}, est détectée en [[République démocratique du Congo]] (RDC). Cette souche, plus mortelle et plus transmissible que les précédentes, se propage ensuite en [[Afrique]], avec des cas recensés au [[Maroc]], en [[Égypte]], au [[Soudan]], en [[Côte d'Ivoire]], au [[Liberia]], au [[Nigeria]], en RDC, au [[Rwanda]], au [[Kenya]], au [[Mozambique]] ou encore en [[Afrique du Sud]]. Selon les Centres africains pour la surveillance et la prévention des maladies, le [[taux de létalité]] du virus est supérieur à 3 % et les enfants de moins de {{nobr|15 ans}} sont les plus touchés, représentant au moins 60 % des cas.


En {{date-|août 2024}}, [[Tedros Adhanom Ghebreyesus]], directeur général de l'[[Organisation mondiale de la santé|OMS]], annonce vouloir convoquer un comité d'urgence pour statuer si la hausse de l'épidémie dans plusieurs pays africains nécessite le déclenchement d'une [[Urgence de santé publique de portée internationale]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Variole du singe : le chef de l'{{abréviation discrète|OMS|Organisation mondiale de la santé}} envisage de convoquer un comité d'urgence pour statuer sur le déclenchement de l'alerte maximale de santé |url=https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/variole-du-singe/variole-du-singe-le-chef-de-l-oms-envisage-de-convoquer-un-comite-d-urgence-pour-statuer-sur-le-declenchement-de-l-alerte-maximale-de-sante-publique_6706500.html |site=[[France Info (offre globale)|Franceinfo]] |date=2024-08-04 |consulté le=2024-08-04}}.</ref>. Le {{date|13 août 2024}}, l'agence de santé de l'[[Union africaine]] déclare une urgence de santé publique (son plus haut niveau d'alerte) face à l'épidémie de ''{{lang|en|mpox}}'' sur le continent<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Variole du singe : l'agence de santé de l'Union africaine déclare "une urgence de santé publique" |url=https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/variole-du-singe-l-agence-de-sante-de-l-union-africaine-declare-une-urgence-de-sante-publique_6723363.html |site=[[France Info (offre globale)|Franceinfo]] |date=2024-08-13 |consulté le=2024-08-14}}.</ref>, avec une hausse de 160 % des cas en 2024. Depuis {{date-|janvier 2022}}, {{nb|38465 cas}} et {{nb|1456 décès}} ont été recensés dans {{nobr|16 pays}} africains. Une nouvelle souche, plus mortelle et transmissible, a été détectée en République démocratique du Congo (RDC). Cette déclaration vise à mobiliser des fonds pour les vaccins et renforcer la réponse continentale<ref>{{Lien web |auteur=Le Temps |titre=Niveau d'alerte maximal déclaré en Afrique sur la variole du singe |url=https://www.letemps.ch/sciences/niveau-d-alerte-maximal-declare-en-afrique-sur-la-variole-du-singe |site=[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]] |date=25 mai 2022 |consulté le=14 août 2024}}.</ref>.
En {{date|août 2024}}, [[Tedros Adhanom Ghebreyesus]], directeur général de l'OMS, annonce vouloir convoquer un comité d'urgence pour statuer si la hausse de l'épidémie dans plusieurs pays africains nécessite le déclenchement d'une [[Urgence de santé publique de portée internationale]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Variole du singe : le chef de l'OMS envisage de convoquer un comité d'urgence pour statuer sur le déclenchement de l'alerte maximale de santé |url=https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/variole-du-singe/variole-du-singe-le-chef-de-l-oms-envisage-de-convoquer-un-comite-d-urgence-pour-statuer-sur-le-declenchement-de-l-alerte-maximale-de-sante-publique_6706500.html |site=[[France Info (offre globale)|Franceinfo]] |date=2024-08-04 |consulté le=2024-08-04}}.</ref>. Le {{date|13 août 2024}}, l'agence de santé de l'[[Union africaine]] déclare une urgence de santé publique (son plus haut niveau d'alerte) face à l'épidémie de ''{{lang|en|mpox}}'' sur le continent<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Variole du singe : l'agence de santé de l'Union africaine déclare "une urgence de santé publique" |url=https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/variole-du-singe-l-agence-de-sante-de-l-union-africaine-declare-une-urgence-de-sante-publique_6723363.html |site=[[France Info (offre globale)|Franceinfo]] |date=2024-08-13 |consulté le=2024-08-14}}.</ref>, avec une hausse de 160 % des cas en 2024. Depuis {{date|janvier 2022}}, {{nb|38465 cas}} et {{nb|1456 décès}} ont été recensés dans {{nobr|16 pays}} africains. Une nouvelle souche, plus mortelle et transmissible, a été détectée en RDC. Cette déclaration vise à mobiliser des fonds pour les vaccins et renforcer la réponse continentale<ref>{{Lien web |auteur=Le Temps |titre=Niveau d'alerte maximal déclaré en Afrique sur la variole du singe |url=https://www.letemps.ch/sciences/niveau-d-alerte-maximal-declare-en-afrique-sur-la-variole-du-singe |site=[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]] |date=25 mai 2022 |consulté le=14 août 2024}}.</ref>.


Le {{date-|14 août 2024}}, l'[[Organisation mondiale de la santé|OMS]] décrète une [[urgence de santé publique de portée internationale]]<ref name=":27">{{Article|langue=fr |titre=Mpox : l’{{abréviation discrète|OMS|Organisation mondiale de la santé}} déclenche son plus haut niveau d’alerte mondiale |périodique=[[Le Monde]] |date=2024-08-14 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/08/14/mpox-l-oms-declenche-son-plus-haut-niveau-d-alerte-mondiale_6281180_3244.html |consulté le=2024-08-15}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr |titre=Pourquoi l’{{abréviation discrète|OMS|Organisation mondiale de la santé}} a classé l’épidémie de mpox en Afrique comme « urgence de santé publique de portée internationale » |périodique=[[Le Monde]] |date=2024-08-15 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/08/15/pourquoi-l-oms-a-classe-l-epidemie-de-mpox-en-afrique-urgence-de-sante-publique-de-portee-internationale_6281426_3244.html |consulté le=2024-08-15}}.</ref>. Le {{date-|16 août}}, les autorités françaises se préparent à être sollicité par les autorités sanitaires européennes et internationales pour des dons de vaccins et de traitements, en renforçant la surveillance des infections à Mpox en France, compte tenu des alertes en cours<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Epidémies de MPOX : point sur la situation sanitaire et préparation du système de santé français |url=https://www.santepubliquefrance.fr/presse/2024/epidemies-de-mpox-point-sur-la-situation-sanitaire-et-preparation-du-systeme-de-sante-francais |site=[[Agence nationale de santé publique]] |consulté le=2024-08-20}}.</ref>.
Le {{date|14 août 2024}}, l'OMS décrète une [[urgence de santé publique de portée internationale]]<ref name=":27">{{Article|langue=fr |titre=Mpox : l’OMS déclenche son plus haut niveau d’alerte mondiale |périodique=[[Le Monde]] |date=2024-08-14 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/08/14/mpox-l-oms-declenche-son-plus-haut-niveau-d-alerte-mondiale_6281180_3244.html |consulté le=2024-08-15}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr |titre=Pourquoi l’OMS a classé l’épidémie de mpox en Afrique comme « urgence de santé publique de portée internationale » |périodique=[[Le Monde]] |date=2024-08-15 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/08/15/pourquoi-l-oms-a-classe-l-epidemie-de-mpox-en-afrique-urgence-de-sante-publique-de-portee-internationale_6281426_3244.html |consulté le=2024-08-15}}.</ref>. Le {{date|16 août}}, les autorités françaises se préparent à être sollicité par les autorités sanitaires européennes et internationales pour des dons de vaccins et de traitements, en renforçant la surveillance des infections à Mpox en France, compte tenu des alertes en cours<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Epidémies de MPOX : point sur la situation sanitaire et préparation du système de santé français |url=https://www.santepubliquefrance.fr/presse/2024/epidemies-de-mpox-point-sur-la-situation-sanitaire-et-preparation-du-systeme-de-sante-francais |site=[[Agence nationale de santé publique]] |consulté le=2024-08-20}}.</ref>.


== Virus ==
== Virus ==
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Les virus de la variole du singe (MPXV pour ''{{lang|en|MonkeyPoX Virus}}'') se répartissent en une arborescence à [[clade]]s principaux (en [[chiffres romains]]) et sous-clades (en [[caractère alphanumérique]]) qui remplacent les anciennes dénominations géographiques :
Les virus de la variole du singe (MPXV pour ''{{lang|en|MonkeyPoX Virus}}'') se répartissent en une arborescence à [[clade]]s principaux (en [[chiffres romains]]) et sous-clades (en [[caractère alphanumérique]]) qui remplacent les anciennes dénominations géographiques :
* {{abréviation discrète |{{nobr|clade {{nobr rom|I}}}}|notation en chiffres romains : clade 1}}, anciennement centrafricain ou du bassin du Congo ;
* clade {{I}}, anciennement centrafricain ou du bassin du Congo ;
* clade {{II}} :
* {{abréviation discrète |{{nobr|clade {{nobr rom|II}}}}|notation en chiffres romains : clade 2}} :
** {{abréviation discrète |{{nobr|clade {{nobr rom|II}}a}}|notation en chiffres romains : clade 2a}}, anciennement ouest-africain ;
** clade IIa, anciennement ouest-africain ;
** {{abréviation discrète |{{nobr|clade {{nobr rom|II}}b}}|notation en chiffres romains : clade 2b}}, épidémies humaines depuis 2017 ; issu du {{abréviation discrète |{{nobr|clade {{nobr rom|II}}}}|notation en chiffres romains : clade 2}})<ref>{{Lien web|langue=en |url=https://www.who.int/news/item/12-08-2022-monkeypox--experts-give-virus-variants-new-names |titre=Monkeypox: experts give virus variants new names |site=[[Organisation mondiale de la santé|OMS]] |en ligne le=12 août 2022}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Urgent need for a non-discriminatory and non-stigmatizing nomenclature for monkeypox virus |url=https://virological.org/t/urgent-need-for-a-non-discriminatory-and-non-stigmatizing-nomenclature-for-monkeypox-virus/853 |site={{lien|lang=en|trad=Virological.org|texte={{lang|en|Virological}}}} |date=2022-08-16 |consulté le=2024-08-17}}.</ref>.
** clade IIb, épidémies humaines depuis 2017 ; issu du clade II)<ref>{{Lien web |langue=en |url=https://www.who.int/news/item/12-08-2022-monkeypox--experts-give-virus-variants-new-names |titre=Monkeypox: experts give virus variants new names |site=[[Organisation mondiale de la santé|OMS]] |en ligne le=12 août 2022}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Urgent need for a non-discriminatory and non-stigmatizing nomenclature for monkeypox virus |url=https://virological.org/t/urgent-need-for-a-non-discriminatory-and-non-stigmatizing-nomenclature-for-monkeypox-virus/853 |site={{lien|lang=en|trad=Virological.org|texte={{lang|en|Virological}}}} |date=2022-08-16 |consulté le=2024-08-17}}.</ref>.


Le {{abréviation discrète |{{nobr|clade {{nobr rom|II}}}}|notation en chiffres romains : clade 2}} est associé avec une moindre gravité et une faible [[Taux de létalité|létalité]] (moins de 1 %). Toutefois, plus d'études sont nécessaires<ref name=":9" />.
Le clade II est associé avec une moindre gravité et une faible [[Taux de létalité|létalité]] (moins de 1 %). Toutefois, plus d'études sont nécessaires<ref name=":9" />.


Le virus de la variole du singe est classé au {{nobr|niveau 3}} {{nobr|sur 4}}, sur une échelle de [[danger biologique]]<ref name=":0" />.
Le virus de la variole du singe est classé au {{nobr|niveau 3}} sur 4, sur une échelle de [[danger biologique]]<ref name=":0" />.


== Réservoir ==
== Réservoir ==
Le [[Espèce-réservoir|réservoir]] du virus est représenté par les rongeurs, [[pangolins]], écureuils des forêts tropicales humides d'Afrique centrale et de l'Ouest. Le réservoir exact n'a pas été identifié, parmi les candidats probables se trouvent les écureuils ''[[Funisciurus anerythrus]]''<ref name="alakunle2020">{{Article |lang=en |prénom1=Emmanuel |nom1=Alakunle<!-- Wikidata : Q101472199 --> |prénom2=Ugo |nom2=Moens<!-- Wikidata : Q96053519 --> |prénom3=Godwin |nom3=Nchinda<!-- Wikidata : Q87749538 --> |prénom4=Malachy Ifeanyi |nom4=Okeke<!-- Wikidata : Q101472201 --> |titre=Monkeypox Virus in Nigeria: Infection Biology, Epidemiology, and Evolution |langue=en |périodique={{lien|lang=en|trad=Viruses (journal)|texte={{lang|en|Viruses}}}} |volume=12 |numéro=11 |date=2020-11-05 |issn=1999-4915 |pmid=33167496 |pmcid=7694534 |doi=10.3390/v12111257 |lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7823380/ |consulté le=2022-05-19 |pages=E1257}}.</ref> et ''[[Heliosciurus]]'' sp<ref name=":4" />. Il est possible aussi qu'il n'existe pas un réservoir naturel unique, mais une circulation virale, naturelle et occasionnelle, dans une large gamme d'espèces sauvages<ref name="alakunle2020" />.
Le [[Espèce-réservoir|réservoir]] du virus est représenté par les rongeurs, [[pangolins]], écureuils des forêts tropicales humides d'Afrique centrale et de l'Ouest. Le réservoir exact n'a pas été identifié, parmi les candidats probables se trouvent les écureuils ''[[Funisciurus anerythrus]]''<ref name="alakunle2020">{{Article |lang=en |prénom1=Emmanuel |nom1=Alakunle<!-- Wikidata : Q101472199 --> |prénom2=Ugo |nom2=Moens<!-- Wikidata : Q96053519 --> |prénom3=Godwin |nom3=Nchinda<!-- Wikidata : Q87749538 --> |prénom4=Malachy Ifeanyi |nom4=Okeke<!-- Wikidata : Q101472201 --> |titre=Monkeypox Virus in Nigeria: Infection Biology, Epidemiology, and Evolution |langue=en |périodique={{lien|lang=en|trad=Viruses (journal)|texte={{lang|en|Viruses}}}} |volume=12 |numéro=11 |date=2020-11-05 |issn=1999-4915 |pmid=33167496 |pmcid=7694534 |doi=10.3390/v12111257 |lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7823380/ |consulté le=2022-05-19 |pages=E1257}}.</ref> et ''[[Heliosciurus]]'' sp<ref name=":4" />. Il est possible aussi qu'il n'existe pas un réservoir naturel unique, mais une circulation virale, naturelle et occasionnelle, dans une large gamme d'espèces sauvages<ref name="alakunle2020" />.


La maladie affecte les [[primates]] et d'autres [[mammifère]]s (comme les [[gazelle]]s et [[antilopes]]), essentiellement par contact avec les rongeurs sauvages, et occasionnellement l'humain (chasseur-cueilleur en forêt). Dans les années 1980, les [[Pygmée]]s qui chassent dans les forêts reconnaissent la maladie sur photo et lui donnent un nom, alors que les [[Bantous]] qui vivent en communautés agricoles disent n'en avoir jamais vu<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Fenner|1988|p=1303}}.</ref>.
La maladie affecte les [[primates]] et d'autres [[mammifère]]s (comme les [[gazelle]]s et [[antilopes]]), essentiellement par contact avec les rongeurs sauvages, et occasionnellement l'humain (chasseur-cueilleur en forêt). Dans les années 1980, les [[Pygmée]]s qui chassent dans les forêts reconnaissent la maladie sur photo et lui donnent un nom, alors que les [[Bantous]] qui vivent en communautés agricoles disent n'en avoir jamais vu<ref>{{harvsp|Fenner|1988|p=1303}}.</ref>.


Le maintien et la dynamique du virus circulant entre ces espèces sont mal connus. Le virus de la variole du singe est difficile à retrouver en milieu naturel, il n' a été isolé que deux fois dans la vie sauvage (chez un écureuil africain et chez un singe [[mangabey]])<ref>{{Article|lang=en |prénom1=Mary G. |nom1=Reynolds<!-- Wikidata : Q112074857 --> |prénom2=Sarah Anne J. |nom2=Guagliardo<!-- Wikidata : Q90160978 --> |prénom3=Yoshinori J. |nom3=Nakazawa<!-- Wikidata : --> |prénom4=Jeffrey B. |nom4=Doty<!-- Wikidata : Q113070670 --> |auteur5= Matthew R. Mauldin<!-- Wikidata : Q57151235 --> |titre=Understanding orthopoxvirus host range and evolution: from the enigmatic to the usual suspects |périodique={{lang|en|Current Opinion in Virology}}<!-- Wikidata : Q26842394 --> |volume=28 |date=2018-02 |issn=1879-6265 |pmid=29288901 |doi=10.1016/j.coviro.2017.11.012 |lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1879625717301360?via%3Dihub |consulté le=2022-06-03 |pages=108–115}}.</ref>.
Le maintien et la dynamique du virus circulant entre ces espèces sont mal connus. Le virus de la variole du singe est difficile à retrouver en milieu naturel, il n' a été isolé que deux fois dans la vie sauvage (chez un écureuil africain et chez un singe [[mangabey]])<ref>{{Article|lang=en |prénom1=Mary G. |nom1=Reynolds<!-- Wikidata : Q112074857 --> |prénom2=Sarah Anne J. |nom2=Guagliardo<!-- Wikidata : Q90160978 --> |prénom3=Yoshinori J. |nom3=Nakazawa<!-- Wikidata : --> |prénom4=Jeffrey B. |nom4=Doty<!-- Wikidata : Q113070670 --> |auteur5= Matthew R. Mauldin<!-- Wikidata : Q57151235 --> |titre=Understanding orthopoxvirus host range and evolution: from the enigmatic to the usual suspects |périodique={{lang|en|Current Opinion in Virology}}<!-- Wikidata : Q26842394 --> |volume=28 |date=2018-02 |issn=1879-6265 |pmid=29288901 |doi=10.1016/j.coviro.2017.11.012 |lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1879625717301360?via%3Dihub |consulté le=2022-06-03 |pages=108–115}}.</ref>.
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En principe, les cas humains surviennent de façon sporadique ou isolée, la transmission interhumaine étant considérée comme rare, mais les données épidémiologiques récentes suggèrent qu'elles sont en réalité plus importantes. Lors de l'épidémie qui a sévi en [[République démocratique du Congo]] en 1996 et 1997, 28 % des gens en contact direct avec un malade au cours de sa période d'incubation étaient touchés. Et en 2003, jusqu'à six « générations de transmission interhumaine » ont été décrites au Congo<ref name=":1" />, mais ces chaînes de transmission sont en général courtes d'une à trois générations<ref name=":9">{{Article |langue=en |prénom1=Karl |nom1=Simpson |prénom2=David |nom2={{lien|lang=en|trad=David L. Heymann|texte=Heymann}} |prénom3=Colin S. |nom3=Brown<!-- Wikidata : Q54965054 --> |prénom4=W. John |nom4={{lien|lang=en|trad=John Edmunds (epidemiologist)|fr=John Edmunds (épidémiologiste)|texte=Edmunds}} |et al.=oui |titre=Human monkeypox - After {{nobr|40 years}}, an unintended consequence of smallpox eradication |périodique={{lien|lang=en|trad=Vaccine (journal)|texte={{lang|en|Vaccine}}}} |volume=38 |numéro=33 |date=2020-07-14 |issn=1873-2518 |pmid=32417140 |doi=10.1016/j.vaccine.2020.04.062 |lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32417140/ |consulté le=2022-05-19 |pages=5077–5081}}.</ref>.
En principe, les cas humains surviennent de façon sporadique ou isolée, la transmission interhumaine étant considérée comme rare, mais les données épidémiologiques récentes suggèrent qu'elles sont en réalité plus importantes. Lors de l'épidémie qui a sévi en [[République démocratique du Congo]] en 1996 et 1997, 28 % des gens en contact direct avec un malade au cours de sa période d'incubation étaient touchés. Et en 2003, jusqu'à six « générations de transmission interhumaine » ont été décrites au Congo<ref name=":1" />, mais ces chaînes de transmission sont en général courtes d'une à trois générations<ref name=":9">{{Article |langue=en |prénom1=Karl |nom1=Simpson |prénom2=David |nom2={{lien|lang=en|trad=David L. Heymann|texte=Heymann}} |prénom3=Colin S. |nom3=Brown<!-- Wikidata : Q54965054 --> |prénom4=W. John |nom4={{lien|lang=en|trad=John Edmunds (epidemiologist)|fr=John Edmunds (épidémiologiste)|texte=Edmunds}} |et al.=oui |titre=Human monkeypox - After {{nobr|40 years}}, an unintended consequence of smallpox eradication |périodique={{lien|lang=en|trad=Vaccine (journal)|texte={{lang|en|Vaccine}}}} |volume=38 |numéro=33 |date=2020-07-14 |issn=1873-2518 |pmid=32417140 |doi=10.1016/j.vaccine.2020.04.062 |lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32417140/ |consulté le=2022-05-19 |pages=5077–5081}}.</ref>.


La transmission de l'animal à l'humain se fait par contact direct avec une lésion chez l'animal, par ses sécrétions respiratoires ou encore par contact indirect (litière contaminée)<ref name=":3" /> ; en Afrique, par la capture, le dépeçage, la préparation et la consommation de gibier (animaux sauvages forestiers contaminés)<ref name=":13">{{Référence Harvard sans parenthèses|Morse|1993|p=182}}.</ref>{{,}}<ref name=":14">{{Référence Harvard sans parenthèses|Chastel|2006|p=167}}.</ref>.
La transmission de l'animal à l'humain se fait par contact direct avec une lésion chez l'animal, par ses sécrétions respiratoires ou encore par contact indirect (litière contaminée)<ref name=":3" /> ; en Afrique, par la capture, le dépeçage, la préparation et la consommation de gibier (animaux sauvages forestiers contaminés)<ref name=":13">{{harvsp|Morse|1993|p=182}}.</ref>{{,}}<ref name=":14">{{harvsp|Chastel|2006|p=167}}.</ref>.


La transmission d'une personne à l'autre est possible par :
La transmission d'une personne à l'autre est possible par :
* contact physique direct non protégé avec la peau lésée ou les fluides biologiques : actes de soin, contacts intimes… Selon une étude réalisée sur {{nobr|16 pays}} en avril-{{date-|juin 2022}}, et publiée en {{date-|juillet 2022}}, 95 % de ces cas récents de contamination résultent d'un contact sexuel le plus souvent chez les hommes homosexuels<ref name=":23">{{en}} John P. Thornhill<!-- Wikidata : Q57012918 -->, M.D., Ph.D., Sapha Barkati<!-- s’agit-il de Wikidata : Q90391337 ou d’un homonyme -->, M.D., Sharon Walmsley<!-- s’agit-il de Wikidata : Q72252101 ou d’un homonyme -->, M.D. {{et al.}}, [https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa2207323 Monkeypox Virus Infection in Humans across {{nobr|16 Countries}} — April–June 2022], [[The New England Journal of Medicine|nejm.org]], {{date-|21 juillet 2022}}.</ref>{{,}}<ref name=":22">{{lien web|url=https://www.lefigaro.fr/sciences/la-majorite-des-cas-recents-de-variole-du-singe-transmis-lors-de-relations-sexuelles-20220722 |titre=La majorité des cas récents de variole du singe transmis lors de relations sexuelles La majorité des cas récents de variole du singe transmis lors de relations sexuelles |site=[[Le Figaro|lefigaro.fr]] |date=22 juillet 2022 }}.</ref>.
* contact physique direct non protégé avec la peau lésée ou les fluides biologiques : actes de soin, contacts intimes… Selon une étude réalisée sur {{nobr|16 pays}} en avril-{{date|juin 2022}}, et publiée en {{date|juillet 2022}}, 95 % de ces cas récents de contamination résultent d'un contact sexuel le plus souvent chez les hommes homosexuels<ref name=":23">{{en}} John P. Thornhill<!-- Wikidata : Q57012918 -->, M.D., Ph.D., Sapha Barkati<!-- s’agit-il de Wikidata : Q90391337 ou d’un homonyme -->, M.D., Sharon Walmsley<!-- s’agit-il de Wikidata : Q72252101 ou d’un homonyme -->, M.D. {{et al.}}, [https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa2207323 Monkeypox Virus Infection in Humans across {{nobr|16 Countries}} — April–June 2022], [[The New England Journal of Medicine|nejm.org]], {{date|21 juillet 2022}}.</ref>{{,}}<ref name=":22">{{lien web|url=https://www.lefigaro.fr/sciences/la-majorite-des-cas-recents-de-variole-du-singe-transmis-lors-de-relations-sexuelles-20220722 |titre=La majorité des cas récents de variole du singe transmis lors de relations sexuelles La majorité des cas récents de variole du singe transmis lors de relations sexuelles |site=[[Le Figaro|lefigaro.fr]] |date=22 juillet 2022 }}.</ref>.
* contact indirect (partage d'instruments de toilette, contact avec vêtements, literie) ; une transmission par l'alimentation contaminée n'est pas exclue<ref name="Alim">{{Lien web |langue=fr |titre=Variole du singe : quel risque de transmission par l’alimentation ? |url=https://www.anses.fr/fr/content/variole-du-singe-quel-risque-de-transmission-par-lalimentation |site=[[Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail]] |date=2022-07-05 |consulté le=2024-08-22}}.</ref> ;
* contact indirect (partage d'instruments de toilette, contact avec vêtements, literie) ; une transmission par l'alimentation contaminée n'est pas exclue<ref name="Alim">{{Lien web |langue=fr |titre=Variole du singe : quel risque de transmission par l’alimentation ? |url=https://www.anses.fr/fr/content/variole-du-singe-quel-risque-de-transmission-par-lalimentation |site=[[Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail]] |date=2022-07-05 |consulté le=2024-08-22}}.</ref> ;
* par transmission aéroportée (gouttelettes respiratoires) à courte distance, mais prolongée en face à face non protégée. Par exemple voisins de transport, de bureau, salle de classe, de sport, de danse<ref name=":2" />{{,}}<ref name=":11" />… comme les grands rassemblements en extérieur de plusieurs heures<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Deidre McPhillips |titre=Monkeypox case reported in man whose 'primary risk factor' was close, nonsexual contact at a crowded outdoor event |url=https://www.cnn.com/2022/08/17/health/monkeypox-case-nonsexual-transmission/index.html |site=[[CNN]] |date=2022/08/17 |consulté le=2022-08-24 }}.</ref>.
* par transmission aéroportée (gouttelettes respiratoires) à courte distance, mais prolongée en face à face non protégée. Par exemple voisins de transport, de bureau, salle de classe, de sport, de danse<ref name=":2" />{{,}}<ref name=":11" />… comme les grands rassemblements en extérieur de plusieurs heures<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Deidre McPhillips |titre=Monkeypox case reported in man whose 'primary risk factor' was close, nonsexual contact at a crowded outdoor event |url=https://www.cnn.com/2022/08/17/health/monkeypox-case-nonsexual-transmission/index.html |site=[[CNN]] |date=2022/08/17 |consulté le=2022-08-24 }}.</ref>.


La transmission de l'humain à l'animal n'a pas été signalée (à la date de 2020)<ref name="alakunle2020" />. En {{date-|août 2022}}, une transmission de maitre à [[chien]] relevée à Paris<ref>{{Article|langue=en |titre=Evidence of human-to-dog transmission of monkeypox virus |périodique={{lang|en|[[The Lancet]]}} |volume=400 |numéro=10353 |pages=658-659 |date=27 août 2022 |doi=10.1016/S0140-6736(22)01487-8 |lire en ligne=https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(22)01487-8/fulltext |consulté le=9 août 2024}}.</ref>, fait craindre une transmission de la maladie, notamment par les rongeurs<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Variole du singe : l'{{abréviation discrète|OMS|Organisation mondiale de la santé}} appelle à la vigilance après la contamination d'un chien par le virus à Paris |url=https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/variole-du-singe/variole-du-singe-l-oms-appelle-a-la-vigilance-apres-la-contamination-d-un-chien-par-la-variole-du-singe_5313019.html |site=[[France Info]] |date=2022-08-17 |consulté le=2024-08-22}}.</ref>.
La transmission de l'humain à l'animal n'a pas été signalée (à la date de 2020)<ref name="alakunle2020" />. En {{date|août 2022}}, une transmission de maitre à [[chien]] relevée à Paris<ref>{{Article|langue=en |titre=Evidence of human-to-dog transmission of monkeypox virus |périodique={{lang|en|[[The Lancet]]}} |volume=400 |numéro=10353 |pages=658-659 |date=27 août 2022 |doi=10.1016/S0140-6736(22)01487-8 |lire en ligne=https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(22)01487-8/fulltext |consulté le=9 août 2024}}.</ref>, fait craindre une transmission de la maladie, notamment par les rongeurs<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Variole du singe : l'OMS appelle à la vigilance après la contamination d'un chien par le virus à Paris |url=https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/variole-du-singe/variole-du-singe-l-oms-appelle-a-la-vigilance-apres-la-contamination-d-un-chien-par-la-variole-du-singe_5313019.html |site=[[France Info]] |date=2022-08-17 |consulté le=2024-08-22}}.</ref>.


En l'état actuel des connaissances (2019-2022), la plupart des experts estiment que des épidémies humaines de variole du singe ne peuvent se développer en l'absence de réintroduction virale provenant d'une source animale proche<ref name=":20">{{Article |langue=en |prénom1=Mary G. |nom1=Reynolds<!-- Wikidata : Q112074857 --> |prénom2=Jeffry B. |nom2=Doty<!-- Wikidata : Q113070670 --> |prénom3=Andrea M. |nom3=McCollum<!-- Wikidata : Q96243617 --> |prénom4=Victoria A. |nom4=Olson<!-- Wikidata : Q89598262 --> |auteur5=Yoshinori Nakazawa<!-- Wikidata : Q112123629 --> |titre=Monkeypox re-emergence in Africa: a call to expand the concept and practice of One Health |périodique={{lien|lang=en|trad=Expert Review of Anti-infective Therapy|texte={{lang|en|Expert Review of Anti-Infective Therapy}}}} |volume=17 |numéro=2 |date=2019-02 |issn=1744-8336 |pmid=30625020 |pmcid=6438170 |doi=10.1080/14787210.2019.1567330 |lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6438170/ |consulté le=2022-05-19 |pages=129–139}}.</ref>. Cependant, une transmission interhumaine ne doit pas être sous-estimée, ce qui nécessite une surveillance internationale accrue avec détection précoce des cas<ref name=":5">{{Article |langue=en |prénom1=Eveline M. |nom1=Bunge |prénom2=Bernard |nom2=Hoet<!-- Wikidata : Q91372740 --> |prénom3=Liddy |nom3=Chen |prénom4=Florian |nom4=Lienert<!-- Wikidata : Q94596222 --> |et al.=oui |titre=The changing epidemiology of human monkeypox-A potential threat? A systematic review |périodique=[[PLOS Neglected Tropical Diseases|{{lang|en|PLoS neglected tropical diseases}}]] |volume=16 |numéro=2 |date=2022-02 |issn=1935-2735 |pmid=35148313 |pmcid=8870502 |doi=10.1371/journal.pntd.0010141 |lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8870502/ |consulté le=2022-05-19 |pages=e0010141}}.</ref>.
En l'état actuel des connaissances (2019-2022), la plupart des experts estiment que des épidémies humaines de variole du singe ne peuvent se développer en l'absence de réintroduction virale provenant d'une source animale proche<ref name=":20">{{Article |langue=en |prénom1=Mary G. |nom1=Reynolds<!-- Wikidata : Q112074857 --> |prénom2=Jeffry B. |nom2=Doty<!-- Wikidata : Q113070670 --> |prénom3=Andrea M. |nom3=McCollum<!-- Wikidata : Q96243617 --> |prénom4=Victoria A. |nom4=Olson<!-- Wikidata : Q89598262 --> |auteur5=Yoshinori Nakazawa<!-- Wikidata : Q112123629 --> |titre=Monkeypox re-emergence in Africa: a call to expand the concept and practice of One Health |périodique={{lien|lang=en|trad=Expert Review of Anti-infective Therapy|texte={{lang|en|Expert Review of Anti-Infective Therapy}}}} |volume=17 |numéro=2 |date=2019-02 |issn=1744-8336 |pmid=30625020 |pmcid=6438170 |doi=10.1080/14787210.2019.1567330 |lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6438170/ |consulté le=2022-05-19 |pages=129–139}}.</ref>. Cependant, une transmission interhumaine ne doit pas être sous-estimée, ce qui nécessite une surveillance internationale accrue avec détection précoce des cas<ref name=":5">{{Article |langue=en |prénom1=Eveline M. |nom1=Bunge |prénom2=Bernard |nom2=Hoet<!-- Wikidata : Q91372740 --> |prénom3=Liddy |nom3=Chen |prénom4=Florian |nom4=Lienert<!-- Wikidata : Q94596222 --> |et al.=oui |titre=The changing epidemiology of human monkeypox-A potential threat? A systematic review |périodique=[[PLOS Neglected Tropical Diseases|{{lang|en|PLoS neglected tropical diseases}}]] |volume=16 |numéro=2 |date=2022-02 |issn=1935-2735 |pmid=35148313 |pmcid=8870502 |doi=10.1371/journal.pntd.0010141 |lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8870502/ |consulté le=2022-05-19 |pages=e0010141}}.</ref>.
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==== Éruption ====
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[[Fichier:MonkeyPoxCDC3.png|vignette|redresse=1.5|Éruption d'une variole du singe chez un enfant africain (fillette âgée de {{nobr|7 ans}}, ex-[[Zaïre]]<ref name=":12">{{Référence Harvard sans parenthèses|Fenner|1988|p=1297-1298}}.</ref>).]]
[[Fichier:MonkeyPoxCDC3.png|vignette|redresse=1.5|Éruption d'une variole du singe chez un enfant africain (fillette âgée de {{nobr|7 ans}}, ex-[[Zaïre]]<ref name=":12">{{harvsp|Fenner|1988|p=1297-1298}}.</ref>).]]
Dans les deux jours qui suivent (extrêmes {{nobr|0-5 jours}}), une éruption caractéristique apparaît. Elle débute par un [[énanthème]], lésions des muqueuses buccales parfois génitales, rapidement suivi par un [[exanthème]] d'abord à la face et aux extrémités (paume des mains et plante des pieds). Cette éruption s'étend ou non au reste du corps, selon une répartition centrifuge (prépondérance à la face et aux extrémités)<ref name=":11">{{Chapitre|lang=en |prénom1=Marlyn |nom1=Moore |prénom2=Farah |nom2=Zahra |titre chapitre=Monkeypox |titre ouvrage=StatPearls |éditeur={{lang|en|StatPearls Publishing}} |année=2022 |pmid=34662033 |lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK574519/ |consulté le=2022-05-23}}.</ref>.
Dans les deux jours qui suivent (extrêmes {{nobr|0-5 jours}}), une éruption caractéristique apparaît. Elle débute par un [[énanthème]], lésions des muqueuses buccales parfois génitales, rapidement suivi par un [[exanthème]] d'abord à la face et aux extrémités (paume des mains et plante des pieds). Cette éruption s'étend ou non au reste du corps, selon une répartition centrifuge (prépondérance à la face et aux extrémités)<ref name=":11">{{Chapitre|lang=en |prénom1=Marlyn |nom1=Moore |prénom2=Farah |nom2=Zahra |titre chapitre=Monkeypox |titre ouvrage=StatPearls |éditeur={{lang|en|StatPearls Publishing}} |année=2022 |pmid=34662033 |lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK574519/ |consulté le=2022-05-23}}.</ref>.


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==== Complications ====
==== Complications ====
Chez l'espèce humaine, la variole du singe se distingue de la variole par une gravité relativement moindre (létalité estimée entre 1 et 10 % en Afrique<ref name=":1">{{Article|auteur institutionnel=[[Institut de veille sanitaire|InVS]] |titre=Monkey Pox, Congo (Brazzaville) |périodique=Points épidémiologiques |jour=27 |mois=septembre |année=2007 |lire en ligne=http://www.invs.sante.fr/international/notes/monkey_pox_congo_270907.pdf <!-- lien brisé --> |pages=}}.</ref>) et une [[épidémiologie]] très différente (survenue sporadique, en cas isolés, en zone forestière). La plupart des décès surviennent chez les très jeunes enfants.
Chez l'espèce humaine, la variole du singe se distingue de la variole par une gravité relativement moindre (létalité estimée entre 1 et 10 % en Afrique<ref name=":1">{{Article |titre=Monkey Pox, Congo (Brazzaville) |périodique=Points épidémiologiques |jour=27 |mois=septembre |année=2007 |lire en ligne=http://www.invs.sante.fr/international/notes/monkey_pox_congo_270907.pdf <!-- lien brisé --> |format=pdf |éditeur=[[Institut de veille sanitaire]]}}.</ref>) et une [[épidémiologie]] très différente (survenue sporadique, en cas isolés, en zone forestière). La plupart des décès surviennent chez les très jeunes enfants.


Les autres complications des formes graves sont :
Les autres complications des formes graves sont :
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=== La vaccination ===
=== La vaccination ===
La vaccination contre la variole donne une protection croisée contre la variole du singe (efficacité de 85 %)<ref name=":2" /> ou une forme très atténuée de la maladie. L'arrêt des [[vaccination]]s à partir de 1980 pourrait expliquer une plus grande ampleur des transmissions interhumaines en Afrique. Le personnel soignant s'occupant de patients atteints de variole du singe devrait envisager une vaccination antivariolique. Dans tous les cas, le risque doit être réduit par l'évitement de contact physique avec le patient, le port d'un équipement protecteur (masque chirurgical et gants étanches), la désinfection des surfaces<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur institutionnel={{abréviation discrète|SPF|santé publique France}} |titre=Info Monkeypox [Fiche conseil A4] |url=https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-transmissibles-de-l-animal-a-l-homme/mpox/documents/depliant-flyer/info-monkeypox-fiche-conseil-a4 |site=[[Agence nationale de santé publique]] |consulté le=2024-08-22}}.</ref>, la non-consommation d'aliments préparés par une personne symptomatique<ref name="Alim" />.
La vaccination contre la variole donne une protection croisée contre la variole du singe (efficacité de 85 %)<ref name=":2" /> ou une forme très atténuée de la maladie. L'arrêt des [[vaccination]]s à partir de 1980 pourrait expliquer une plus grande ampleur des transmissions interhumaines en Afrique. Le personnel soignant s'occupant de patients atteints de variole du singe devrait envisager une vaccination antivariolique. Dans tous les cas, le risque doit être réduit par l'évitement de contact physique avec le patient, le port d'un équipement protecteur (masque chirurgical et gants étanches), la désinfection des surfaces<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Info Monkeypox [Fiche conseil A4] |url=https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-transmissibles-de-l-animal-a-l-homme/mpox/documents/depliant-flyer/info-monkeypox-fiche-conseil-a4 |site=[[Agence nationale de santé publique]] |consulté le=2024-08-22}}.</ref>, la non-consommation d'aliments préparés par une personne symptomatique<ref name="Alim" />.


La prévention de la maladie pourrait passer par l'interdiction ou restriction du commerce des petits mammifères et singes africains. Les animaux en captivité ne doivent pas être vaccinés contre la variole (risque de [[vaccine]]s animales). Les animaux suspects doivent être isolés et mis en quarantaine<ref name=":2" />.
La prévention de la maladie pourrait passer par l'interdiction ou restriction du commerce des petits mammifères et singes africains. Les animaux en captivité ne doivent pas être vaccinés contre la variole (risque de [[vaccine]]s animales). Les animaux suspects doivent être isolés et mis en quarantaine<ref name=":2" />.


Le vaccin antivariolique de {{3e|génération}} MVA-BN (''{{lang|en|Modified Vaccinia Ankara}}'' de {{Lien|Bavarian Nordic}} (IMVANEX en [[Union européenne|Europe]], JYNNEOS aux [[États-Unis]] ou IMVAMUNE au [[Canada]]) est efficace contre la variole du singe. Il est administré par voie sous-cutanée. Le schéma vaccinal en primovaccination est de deux doses de {{unité|0,5 mL}} espacées d'au moins {{nobr|28 jours}}. Les personnes vaccinées avec le vaccin de première génération n'auront que la dose de rappel<ref>{{Lien web |titre=Note d’information et protocole d’utilisation pour les professionnels de santé concernant la vaccination contre le Monkeypox virus ({{date-|26 mai 2022}}) |url=https://ansm.sante.fr/uploads/2022/05/30/20220527-monkeypox-protocole-utilisation-note-info-pds-26-05-2022.pdf |format=pdf |site=[[Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé|ansm.sante.fr]] }}.</ref>.
Le vaccin antivariolique de {{3e|génération}} MVA-BN (''{{lang|en|Modified Vaccinia Ankara}}'' de {{Lien|Bavarian Nordic}} (IMVANEX en [[Union européenne|Europe]], JYNNEOS aux [[États-Unis]] ou IMVAMUNE au [[Canada]]) est efficace contre la variole du singe. Il est administré par voie sous-cutanée. Le schéma vaccinal en primovaccination est de deux doses de {{unité|0,5 mL}} espacées d'au moins {{nobr|28 jours}}. Les personnes vaccinées avec le vaccin de première génération n'auront que la dose de rappel<ref>{{Lien web |titre=Note d’information et protocole d’utilisation pour les professionnels de santé concernant la vaccination contre le Monkeypox virus ({{date|26 mai 2022}}) |url=https://ansm.sante.fr/uploads/2022/05/30/20220527-monkeypox-protocole-utilisation-note-info-pds-26-05-2022.pdf |format=pdf |site=[[Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé|ansm.sante.fr]] }}.</ref>.


== Facteurs d'émergence ==
== Facteurs d'émergence ==
{{Article général|Maladie infectieuse émergente}}
{{Article général|Maladie infectieuse émergente}}
=== Premières hypothèses ===
=== Premières hypothèses ===
Au début des {{nobr|années 1990}}, les spécialistes des poxvirus comme [[Frank Fenner]] considéraient la variole du singe comme une maladie sporadique rare, liée à la [[forêt tropicale humide]] africaine, circulant chez des mammifères arboricoles de la [[canopée]], non reconnue car « masquée » par la variole épidémique. La variole du singe se serait ainsi dévoilée lors de l'éradication de la variole, en lien avec les modifications écologiques à la lisière de la [[forêt ombrophile]] (début de déforestation, proximité de communautés villageoises agricoles remplaçant les chasseurs-cueilleurs)<ref name=":15">{{Référence Harvard sans parenthèses|Morse|1993|p=181-183}}.</ref>.
Au début des années 1990, les spécialistes des poxvirus comme [[Frank Fenner]] considéraient la variole du singe comme une maladie sporadique rare, liée à la [[forêt tropicale humide]] africaine, circulant chez des mammifères arboricoles de la [[canopée]], non reconnue car « masquée » par la variole épidémique. La variole du singe se serait ainsi dévoilée lors de l'éradication de la variole, en lien avec les modifications écologiques à la lisière de la [[forêt ombrophile]] (début de déforestation, proximité de communautés villageoises agricoles remplaçant les chasseurs-cueilleurs)<ref name=":15">{{harvsp|Morse|1993|p=181-183}}.</ref>.


Fenner envisageait deux processus contraires : la conversion de la [[forêt primaire]] en [[forêt secondaire]] augmente d'abord les contacts entre les humains et les animaux sauvages, tout en créant un habitat favorable à des espèces hôtes réservoirs comme les écureuils ''[[funisciurus]]'' chassés pour leur viande. D'un autre côté, le développement agricole réduit la nécessité de la chasse comme source de protéines animales. Il envisageait comme possible que la ''variole du singe'', maladie émergente, devienne une maladie « en voie de disparition »<ref name=":15" />.
Fenner envisageait deux processus contraires : la conversion de la [[forêt primaire]] en [[forêt secondaire]] augmente d'abord les contacts entre les humains et les animaux sauvages, tout en créant un habitat favorable à des espèces hôtes réservoirs comme les écureuils ''[[funisciurus]]'' chassés pour leur viande. D'un autre côté, le développement agricole réduit la nécessité de la chasse comme source de protéines animales. Il envisageait comme possible que la ''variole du singe'', maladie émergente, devienne une maladie « en voie de disparition »<ref name=":15" />.

Version du 23 août 2024 à 00:59

Variole du singe
Description de cette image, également commentée ci-après
Lésions bulleuses humaines dues à la contamination par la variole du singe.
Causes Virus de la variole du singe[1]
Transmission Transmission aéroportée (d), transmission par contact (d), contamination par les sécrétions respiratoires (d) et transmission par surface contaminée (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Incubation min 4 jVoir et modifier les données sur Wikidata
Incubation max 20 jVoir et modifier les données sur Wikidata
Début habituel 5–21 j post exposition
Durée 2-5 semaines
Symptômes , céphalée, myalgies, éruption vésiculeuse, adénopathies[2]
Traitement
Diagnostic Sérologie virale[3]
Différentiel Varicelle, (variole éradiquée)[4]
Prévention Vaccins contre la variole
Traitement Prise en charge des symptômes
Médicament Cidofovir
Spécialité InfectiologieVoir et modifier les données sur Wikidata
Épidémiologie
Fréquence Rare, en augmentation
Prévalence Sporadique voire endémique dans des régions de l’Afrique de l’Ouest et centrale, près des forêts tropicales humides
Mortalité 1 % à 3,6 % pour le clade ouest-africain (clade II), jusqu’à 10 % pour le clade centre-africain (clade I)
Classification et ressources externes
CISP-2 A76
CIM-10 B04
CIM-9 059.01
eMedicine 1134714
MeSH D045908

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La variole simienne, orthopoxvirose simienne, infection à virus monkeypox (anciennement variole du singe) ou désormais mpox (litt. « variole M ») selon la terminologie adoptée le par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), est une zoonose due à un virus de la famille des Poxviridae. Ce virus appartient au même genre Orthopoxvirus que celui de la variole humaine, maladie qui a été déclarée éradiquée par l'OMS depuis 1980.

Elle est endémique principalement dans les forêts du centre de l'Afrique tropicale. Le virus, enzootique dans les forêts ombrophiles d'Afrique centrale et occidentale, peut se transmettre à l'homme et causer un syndrome dont les manifestations cliniques sont analogues à celles de la variole (éruption pustuleuse, fièvre, symptômes respiratoires…), mais moins graves.

La maladie peut être sévère dans certains cas, causant des décès chez 0,1 à 3,6 % (clade ouest-africain ; clade II) ou jusqu'à 10 % (clade centrafricain ; clade I) des malades en Afrique[5],[6],[7]. La plupart de ces décès se produisent chez des populations n'ayant pas facilement accès à des soins de santé, en particulier des enfants, plus sensibles à la maladie, et des personnes immunodéprimées.

La plupart des patients se rétablissent avec des soins appropriés. La vaccination contre la variole humaine confère une protection efficace contre l'infection, allant jusqu’à 85 %[8], y compris après avoir été exposé au virus[9]. Les deux maladies peuvent être confondues et il n'existe pas de diagnostic clinique de certitude. Seule l'analyse en laboratoire permet de déterminer le virus à l’origine de l’infection[10].

Les chercheurs supposent que la transmission initiale se fait par contact direct ou indirect avec du sang, des liquides biologiques ou des lésions cutanées ou muqueuses de singes ou de rongeurs sauvages infectés. La consommation de gibier insuffisamment cuit est également considérée comme un risque possible. Entre individus humains, la transmission peut résulter de contacts étroits avec des sécrétions infectées des voies respiratoires, des lésions cutanées d’un sujet infecté, d’objets récemment contaminés par des liquides biologiques ou des matières provenant des lésions d’un patient. Selon l’OMS, la transmission se produit principalement par les particules des gouttelettes respiratoires et nécessite en général un contact face à face prolongé. Elle peut également survenir par inoculation ou par voie placentaire (orthopoxvirose simienne congénitale)[10].

Les premiers cas humains ont été décrits en 1970 en République démocratique du Congo. Le nombre de cas et d'épidémies semble augmenter en Afrique depuis 2000, vraisemblablement du fait de l’interruption de la vaccination antivariolique qui assurait une protection croisée contre la variole du singe.

En 2022, plusieurs milliers de cas sont détectés en Europe et en Amérique du Nord, ce qui est très inhabituel pour cette maladie. La maladie se transmet d'humain à humain, notamment par voie sexuelle.

Une nouvelle souche plus virulente est découverte au Congo en 2023 ; le , l'agence de santé de l'Union africaine déclare une urgence de santé publique face à cette épidémie. Le , ayant été séquencée dans seize pays d'Afrique, l'Organisation mondiale de la Santé déclare « urgence sanitaire mondiale » l'épidémie, soit l'état d'alerte maximal[11].

Un nom controversé

La maladie a été nommée « variole du singe » car le virus, apparenté à celui de la variole, a été isolé chez un singe. Mais ce nom est inapproprié car la maladie n'est pas spécifique au singe et le réservoir animal du virus se situe plus vraisemblablement chez les rongeurs. Par ailleurs, pour une zoonose causant des épidémies humaines, ce nom a une connotation péjorative et donc stigmatisante, ce qui pourrait pousser certains patients à dissimuler leur maladie plutôt que de consulter et de prendre les mesures appropriées pour limiter les contagions.

Le , l'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est engagée à renommer la maladie[12]. Le , la ville de New York presse l'OMS de ne plus utiliser le nom de « monkeypox »[13]. L'OMS a émis le la recommandation d'utiliser le nom « mpox » à la place[14],[15],[16],[17]. Ce nouveau nom s'applique pour l'anglais. Pour le français, le nom change le pour « variole simienne »[18],[19].

Historique

Découverte chez le singe

Le virus de la variole du singe a été découvert et isolé au Danemark en 1958, à partir des lésions d'une éruption généralisée survenue chez des macaques crabiers en captivité. Ces singes en provenance de Singapour étaient destinés au Statens Serum Institut (en) (Institut d'État de sérologie) de Copenhague. Une longue enquête de surveillance a été menée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en Europe et aux États-Unis, car la découverte de ce virus fait peser une menace vis-à-vis de l'éradication de la variole humaine et un risque de zoonose[20],[21].

Portrait d'un macaque crabier, Singapour.

On a pu ainsi observer une dizaine d'épidémies de variole du singe chez les singes en captivité (animalerie de laboratoire et zoo) surtout chez les macaques (de l'espèce Macaca cynomolgus ou fascicularis), les orangs-outans étant très sensibles (décès avant l'éruption)[20]. La plus importante fut celle du zoo de Rotterdam en 1964-1965[22]. La première épidémie détectée en France l'a été en 1968 dans une animalerie de l'Institut Pasteur chez des chimpanzés importés de Sierra Leone[20],[23].

Ces épidémies ont cessé après 1968, avec l'amélioration des conditions de transport des singes importés, et une plus grande utilisation en laboratoire des singes nés en captivité. Les singes malades étaient importés d'Asie, mais les études révèlent qu'ils ont dû être infectés durant le transport, en contact avec d'autres singes ou autres animaux sauvages importés, et que l'habitat naturel du virus se trouve plutôt en Afrique[20],[22].

En 1969, un colloque international de virologie tenu à Moscou définit le virus monkeypox comme une espèce distincte du virus de la variole humaine[22].

Découverte chez l'homme

Le premier cas humain a été découvert en 1970, à l'hôpital de Basankusu (Zaïre, aujourd'hui République démocratique du Congo). Il s'agissait d'un enfant d'un village de la région. L'hôpital de Basankusu couvre une large zone rurale dont la population était estimée à 62 000 habitants en 1970, en majorité petits agriculteurs et chasseurs-cueilleurs regroupés en petits villages situés à la lisière de forêt tropicale humide. Ce cas a été détecté dans des échantillons biologiques étudiés dans le cadre de la surveillance OMS de la variole (réseau international de laboratoires de référence, en l'occurrence celui de Moscou)[24].

Épidémies occasionnelles

En Afrique

Enquête épidémiologique en République démocratique du Congo en 1997, où sur 19 rats de Gambie testés pour le virus, 3 se sont avérés positifs.

D'autres cas surviennent dans les années qui suivent en Afrique de l'Ouest (Liberia, Sierra Leone, Nigeria, Côte d'Ivoire…). De 1981 à 1988, on compte de 300 à 400 cas survenus en Afrique centrale et de l'ouest, presque tous des cas isolés[25],[26]. La plupart des épidémies décrites l'ont été en République démocratique du Congo (RDC) où des foyers naissent régulièrement depuis les années 1980 avec un premier cas en 1970 (1 malade) dans la région de l'Équateur, une épidémie (41 malades) en 1971-1980 et une autre (338 malades) en 1986. Les autres pays africains sporadiquement touchés sont : Cameroun, Gabon, Nigeria, République centrafricaine et Sierra Leone, qui ont connu quelques cas dans les années 1990[6],[27].

Jusqu'alors, la variole du singe reste une maladie rare en Afrique, particulière à des petites localités en bordure forestière, et paraissant épargner les grandes villes, ce qui la distingue radicalement de ce que fut la variole[28].

La majorité des épidémies connues surviennent régulièrement en République démocratique du Congo, dans deux provinces (Kasaï Oriental et Équateur) dont celle de 1996-1997 (519 cas), puis en 1999 dans la région de Mbuji-Mayi avec 315 malades, encore une fois la province de l'Équateur en 2001 et 2002 avec respectivement 23 et 293 malades et enfin dans la région de Kabinda en 2005 avec 311 personnes malades[27]. En 2005, 19 cas ont été signalés au Sud Soudan dans la région de Bentiu[6],[27].

Mi-2007, des épidémies ont encore sévi au Congo-Brazzaville dans la région de Likouala déjà touchée en 2003 (nord-est du pays – frontalière de la RDC), de à fin , avec presque 80 cas humains[6],[27].

Depuis les années 2010, par rapport aux années 1980, le nombre de cas suspects, probables et confirmés a été multiplié par dix, ce qui reflèterait une réelle augmentation de la maladie et non une amélioration du système de surveillance considéré comme stable depuis 2008[29].

De 2017 à 2019, plus de trois mille cas ont été notifiés au Nigeria, en République démocratique du Congo et en Centrafrique[30],[31].

En 2022, à la date du , huit pays africains ont signalé à l'OMS 59 cas confirmés, 1 536 cas suspects et 72 décès. La République démocratique du Congo est le pays le plus touché avec 10 cas confirmés, 1 356 cas suspects et 64 décès[32].

Hors d'Afrique

Épidémie de 2003 (États-Unis)
Exhibition d'un rat de Gambie, comme espèce envahissante africaine acclimatée aux Keys en Floride.

La première épidémie non africaine de variole du singe est survenue en 2003 aux États-Unis où elle a été importée depuis le Ghana par plusieurs espèces de rongeurs sauvages, dont les rats de Gambie (nouveaux animaux de compagnie). Ceux-ci auraient contaminé des chiens de prairies dans des animaleries, eux-mêmes à l'origine de l'épidémie humaine[33].

Selon le CDC, le , 71 cas (dont 35 confirmés) ont concerné six États : Wisconsin (39 cas), Indiana (16 cas), Illinois (12 cas), Missouri (2 cas), Kansas (1 cas), Ohio (1 cas)[27]. Le bilan final est de 82 personnes touchées, dont 47 cas confirmés. Tous les patients ont été en contact avec un chien de prairie malade. Il n'y a eu aucun décès et aucune transmission interhumaine, mais la maladie était similaire à celle existant en Afrique[6],[34].

Les autorités fédérales de santé américaines ont alors interdit l'importation de tout rongeur africain (vente, distribution et transport), ainsi que le lâchage de chien de prairie domestique dans la nature. Outre le rat de Gambie, d'autres espèces africaines de rongeurs ont été interdites de lâchage : écureuil, porc-épic à queue en brosse, souris rayée, souris de la famille des gliridés[35]. En 2015, le rat de Gambie reste considéré comme un réservoir potentiel et un agent de transmission possible[36],[37].

Cas en 2018 (Royaume-Uni, Israël, Singapour)

En 2018, trois cas humains sont signalés au Royaume-Uni, dont deux en provenance du Nigeria, le troisième étant un agent hospitalier contaminé (chargé du nettoyage de la literie), c'est le premier cas confirmé de transmission interhumaine hors d'Afrique[38]. D'autres cas importés ont été signalés en Israël (1 cas en 2018, un Israélien revenant du Nigeria) et à Singapour (1 cas en 2019, un Nigérian venu à Singapour)[38].

Cas en 2021 (Royaume-Uni, États-Unis)

En 2021, trois membres d'une même famille revenant du Nigeria sont touchés au Royaume-Uni. La même année deux cas importés sont signalés aux États-Unis, l'un au Texas, l'autre dans le Maryland[39].

Épidémies de portée internationale

Épidémie mondiale de 2022-2023

Une carte de la propagation du virus dans le monde.
  • Clade centrafricain endémique = clade I
  • Clade ouest-africain endémique = clade II
  • Les deux clades
  • Épidémie de 2022

Une épidémie de mpox causée par le clade IIb du virus est identifiée pour la première fois en [40]. Le premier cas est détecté à Londres le chez un patient ayant récemment voyagé depuis le Nigeria (où la maladie est endémique)[41],[42]. Des cas ultérieurs sont signalés dans un nombre croissant de pays et de régions[49].

Pour l'année 2022, sur l'ensemble du monde (pays endémiques et non endémiques), 83 943 cas confirmés en laboratoire et 75 décès ont été signalés à l'OMS par 110 pays[50].

En , l'Organisation mondiale de la santé (OMS) déclare que l'épidémie est une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI) ; celle-ci est levée en en raison des progrès constants réalisés dans le contrôle de la propagation de la maladie, attribués à une combinaison de vaccination et d'informations de santé publique[51]. En , les cas de mpox de clade IIb}}|notation en chiffres romains : clade 2b}} en dehors des régions endémiques en Afrique continuent d'être signalés à un faible niveau[52].

Épidémie de 2023-2024 clade Ib

En , une nouvelle souche du virus, baptisée « clade Ib »}, est détectée en République démocratique du Congo (RDC). Cette souche, plus mortelle et plus transmissible que les précédentes, se propage ensuite en Afrique, avec des cas recensés au Maroc, en Égypte, au Soudan, en Côte d'Ivoire, au Liberia, au Nigeria, en RDC, au Rwanda, au Kenya, au Mozambique ou encore en Afrique du Sud. Selon les Centres africains pour la surveillance et la prévention des maladies, le taux de létalité du virus est supérieur à 3 % et les enfants de moins de 15 ans sont les plus touchés, représentant au moins 60 % des cas.

En , Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS, annonce vouloir convoquer un comité d'urgence pour statuer si la hausse de l'épidémie dans plusieurs pays africains nécessite le déclenchement d'une Urgence de santé publique de portée internationale[53]. Le , l'agence de santé de l'Union africaine déclare une urgence de santé publique (son plus haut niveau d'alerte) face à l'épidémie de mpox sur le continent[54], avec une hausse de 160 % des cas en 2024. Depuis , 38 465 cas et 1 456 décès ont été recensés dans 16 pays africains. Une nouvelle souche, plus mortelle et transmissible, a été détectée en RDC. Cette déclaration vise à mobiliser des fonds pour les vaccins et renforcer la réponse continentale[55].

Le , l'OMS décrète une urgence de santé publique de portée internationale[56],[57]. Le , les autorités françaises se préparent à être sollicité par les autorités sanitaires européennes et internationales pour des dons de vaccins et de traitements, en renforçant la surveillance des infections à Mpox en France, compte tenu des alertes en cours[58].

Virus

L'agent causal de la variole du singe, Orthopoxvirus monkeypox (anciennement MPxV), est un virus de la famille des Poxviridae, sous-famille des Chordopoxvirinae, infectant les vertébrés, et du genre Orthopoxvirus, un genre très important qui regroupe les virus de la variole humaine et des autres varioles animales[21],[60].

Schéma d'un poxvirus, en général.

Comme les autres poxvirus, la capside du virion de la variole du singe se présente au microscope électronique sous une forme ovale biconcave ou « en petite brique ou en savonnette » entourée de « deux corps latéraux » de fonction inconnue[61] mais qui serait un artefact de fixation[60]. C'est un virus d'assez grande taille de 200 à 250 nm, avec deux enveloppes constituées de lipoprotéines, l'une interne entourant la capside, l'autre externe couverte de microtubules pour s'attacher à la surface des cellules[60].

Le génome du virus de la variole du singe est constitué d'un ADN linéaire à deux brins de 197 kb. Le cycle viral s'effectue dans le cytoplasme des cellules infectées. Toutes les protéines nécessaires à la réplication virale sont codées par la région centrale du génome viral tandis que celles qui interfèrent avec l'hôte sont codées par les régions terminales. Les nouveaux virions sont libérés lors de la mort de la cellule[60].

Les virus de la variole du singe (MPXV pour MonkeyPoX Virus) se répartissent en une arborescence à clades principaux (en chiffres romains) et sous-clades (en caractère alphanumérique) qui remplacent les anciennes dénominations géographiques :

  • clade I, anciennement centrafricain ou du bassin du Congo ;
  • clade II :
    • clade IIa, anciennement ouest-africain ;
    • clade IIb, épidémies humaines depuis 2017 ; issu du clade II)[62],[63].

Le clade II est associé avec une moindre gravité et une faible létalité (moins de 1 %). Toutefois, plus d'études sont nécessaires[38].

Le virus de la variole du singe est classé au niveau 3 sur 4, sur une échelle de danger biologique[6].

Réservoir

Le réservoir du virus est représenté par les rongeurs, pangolins, écureuils des forêts tropicales humides d'Afrique centrale et de l'Ouest. Le réservoir exact n'a pas été identifié, parmi les candidats probables se trouvent les écureuils Funisciurus anerythrus[60] et Heliosciurus sp[26]. Il est possible aussi qu'il n'existe pas un réservoir naturel unique, mais une circulation virale, naturelle et occasionnelle, dans une large gamme d'espèces sauvages[60].

La maladie affecte les primates et d'autres mammifères (comme les gazelles et antilopes), essentiellement par contact avec les rongeurs sauvages, et occasionnellement l'humain (chasseur-cueilleur en forêt). Dans les années 1980, les Pygmées qui chassent dans les forêts reconnaissent la maladie sur photo et lui donnent un nom, alors que les Bantous qui vivent en communautés agricoles disent n'en avoir jamais vu[64].

Le maintien et la dynamique du virus circulant entre ces espèces sont mal connus. Le virus de la variole du singe est difficile à retrouver en milieu naturel, il n' a été isolé que deux fois dans la vie sauvage (chez un écureuil africain et chez un singe mangabey)[65].

Transmission

En principe, les cas humains surviennent de façon sporadique ou isolée, la transmission interhumaine étant considérée comme rare, mais les données épidémiologiques récentes suggèrent qu'elles sont en réalité plus importantes. Lors de l'épidémie qui a sévi en République démocratique du Congo en 1996 et 1997, 28 % des gens en contact direct avec un malade au cours de sa période d'incubation étaient touchés. Et en 2003, jusqu'à six « générations de transmission interhumaine » ont été décrites au Congo[27], mais ces chaînes de transmission sont en général courtes d'une à trois générations[38].

La transmission de l'animal à l'humain se fait par contact direct avec une lésion chez l'animal, par ses sécrétions respiratoires ou encore par contact indirect (litière contaminée)[66] ; en Afrique, par la capture, le dépeçage, la préparation et la consommation de gibier (animaux sauvages forestiers contaminés)[67],[68].

La transmission d'une personne à l'autre est possible par :

  • contact physique direct non protégé avec la peau lésée ou les fluides biologiques : actes de soin, contacts intimes… Selon une étude réalisée sur 16 pays en avril-, et publiée en , 95 % de ces cas récents de contamination résultent d'un contact sexuel le plus souvent chez les hommes homosexuels[69],[70].
  • contact indirect (partage d'instruments de toilette, contact avec vêtements, literie) ; une transmission par l'alimentation contaminée n'est pas exclue[71] ;
  • par transmission aéroportée (gouttelettes respiratoires) à courte distance, mais prolongée en face à face non protégée. Par exemple voisins de transport, de bureau, salle de classe, de sport, de danse[10],[72]… comme les grands rassemblements en extérieur de plusieurs heures[73].

La transmission de l'humain à l'animal n'a pas été signalée (à la date de 2020)[60]. En , une transmission de maitre à chien relevée à Paris[74], fait craindre une transmission de la maladie, notamment par les rongeurs[75].

En l'état actuel des connaissances (2019-2022), la plupart des experts estiment que des épidémies humaines de variole du singe ne peuvent se développer en l'absence de réintroduction virale provenant d'une source animale proche[76]. Cependant, une transmission interhumaine ne doit pas être sous-estimée, ce qui nécessite une surveillance internationale accrue avec détection précoce des cas[29].

Clinique

Chez l'animal

Variole du singe chez le rat de Gambie (Cricetomys gambianus) : A) lésions de la langue et des gencives.
B) lésions oculaires.
C) vésicules sur l'abdomen avec amaigrissement.

Chez le chien de prairie et d'autres rongeurs, la variole du singe débute par une léthargie, perte d'appétit, adénopathies, puis une inflammation oculaire et nasale évoluant vers une pneumonie[66].

Chez le singe, le plus souvent, aucun signe n'apparaît avant l'éruption. Cette éruption débute par des papules sur tout le corps, particulièrement à la paume des mains et la plante des pieds. Elles se transforment en vésicules et pustules croûteuses qui tombent en 7-10 jours en laissant des petites cicatrices[20].

La gravité de la maladie est variable selon les espèces de singes. Les plus sensibles sont l'orang-outan (Pongo pygmaeus), le macaque crabier (Macaca fascicularis), le mangabey fuligineux (Cercocebus atys) et le chimpanzé commun (Pan troglodytes)[21].

Les singes ne sont que des hôtes occasionnels par contact avec des rongeurs sauvages et, contrairement à sa dénomination d'origine, la variole du singe n'est pas liée spécifiquement aux singes, mais aux rongeurs sauvages[21].

Chez l'homme

Incubation et début

Chez l'espèce humaine, la variole du singe se présente cliniquement de façon similaire à la variole humaine, mais de gravité moindre. L'incubation est de l'ordre de 7 à 14 jours (extrêmes 5 à 21 jours)[77].

Le début est une fièvre élevée, des maux de tête avec douleurs musculaires et grande fatigue. Un caractère distinctif est la plus grande fréquence d'adénopathies le plus souvent localisées à la mâchoire et au cou, évocateur mais insuffisant toutefois pour un diagnostic clinique de certitude[61].

Éruption

Éruption d'une variole du singe chez un enfant africain (fillette âgée de 7 ans, ex-Zaïre[78]).

Dans les deux jours qui suivent (extrêmes 0-5 jours), une éruption caractéristique apparaît. Elle débute par un énanthème, lésions des muqueuses buccales parfois génitales, rapidement suivi par un exanthème d'abord à la face et aux extrémités (paume des mains et plante des pieds). Cette éruption s'étend ou non au reste du corps, selon une répartition centrifuge (prépondérance à la face et aux extrémités)[72].

L'éruption dure de 2 à 4 semaines. Elle est constituée d'éléments maculaires (tache) qui évoluent en papules puis en vésicules (chaque stade durant en moyenne 2 jours) et enfin en pustules. La plupart des pustules ont un diamètre de 5 mm (2–10 mm). Selon l'âge et l'état immunitaire du sujet, l'éruption peut être minime (quelques éléments) ou massive (plusieurs milliers). À la différence de la varicelle, l'éruption de la variole du singe se fait en une seule poussée, tous les éléments évoluent de façon synchrone en étant de même âge[72].

Le stade des pustules dure de 5 à 7 jours. Puis les pustules se dessèchent et deviennent croûteuses, annonçant la guérison spontanée, elles desquament et tombent. Quand toutes les croûtes sont tombées, le patient n'est plus considéré comme contagieux[72].

Il peut y avoir des séquelles éruptives : cicatrices ou taches hypopigmentées qui s'atténuent au fil du temps[78].

Lésions de mpox sur le pénis.

Nouvelles données de 2022

En ce qui concerne l'épidémie de 2022 en pays non endémiques, les cas surviennent principalement dans les réseaux homosexuels (patients signalant avoir eu une infection sexuellement transmissible l'année passée, ou avoir eu dix ou plus de partenaires sexuels dans les trois derniers mois)[79]. Alors qu'en Afrique, les catégories les plus à risques de formes graves sont les enfants, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées[80].

La répartition des lésions est inhabituelle par rapport à ce qui était connu. Elles sont plus fréquentes sur les zones génitales, la région anale et péri-anale. Le taux d'hospitalisation est estimé de 5 à 10 %[79]. Il se pourrait que ces lésions correspondent à des sites d'inoculation, en ayant un aspect similaire à d'autres infections sexuelles comme la syphilis primaire[80].

L'ADN du virus mpox a été détecté dans les fluides sexuels des personnes infectées, mais ce n'est pas encore suffisant pour affirmer une transmission sexuelle stricto sensu[79],[80].

Complications

Chez l'espèce humaine, la variole du singe se distingue de la variole par une gravité relativement moindre (létalité estimée entre 1 et 10 % en Afrique[27]) et une épidémiologie très différente (survenue sporadique, en cas isolés, en zone forestière). La plupart des décès surviennent chez les très jeunes enfants.

Les autres complications des formes graves sont :

Diagnostic

L'aspect clinique et le contexte épidémiologique permettent d'évoquer le diagnostic[31].

Le diagnostic différentiel doit se faire avec la variole, la varicelle, la rougeole, les infections bactériennes cutanées, la gale, la syphilis et les allergies médicamenteuses.

En laboratoire, les méthodes immunologiques (titrage ELISA, recherche d'antigènes) ne permettent qu'un diagnostic d'orientation : elles indiquent la présence ou l'exposition à un orthopoxvirus, sans préciser lequel[60]. Le diagnostic de confirmation se fait par PCR et isolement du virus en culture cellulaire à partir de biopsie cutanée[31].

Traitement et prévention

Il n'existe pas de médicament spécifique. Le traitement est symptomatique[10]. Et ce, car les symptômes du virus Monkeypox se dissipent tout seuls. Par conséquent, le médecin traitant pourra prescrire divers médicaments afin de calmer les symptômes : antipyrétiques, analgésiques, anesthésique local (lidocaïne), etc.[81]

Il est toutefois possible, pour les cas les plus graves, de se voir prescrire un traitement par immunoglobines ou un antiviral, notamment le Tecovirimat (en).

Les anti-inflammatoires quant à eux sont interdits car ils provoquent de graves complications.

Des mesures au niveau de l’hygiène de vie sont également à adopter : l’hydratation, bien manger, dormir suffisamment, garder le contact avec ses proches, etc.[81]

Traitement de l’éruption cutanée

Il est essentiel de nettoyer les lésions afin d’éviter toute complication (surinfection). Les lésions cutanées seront nettoyées avec des bains au sel d’Epsom et bicarbonate de soude, un antiseptique, de l’eau stériliséeetc. Quant aux lésions buccales, les bains de bouche à l’eau salée sont parfaitement indiqués.

Il est préférable de laisser les lésions à l’air libre, s’il n’y a aucun risque de contamination. Dans le cas contraire, un bandage devra impérativement les recouvrir[81].

La vaccination

La vaccination contre la variole donne une protection croisée contre la variole du singe (efficacité de 85 %)[10] ou une forme très atténuée de la maladie. L'arrêt des vaccinations à partir de 1980 pourrait expliquer une plus grande ampleur des transmissions interhumaines en Afrique. Le personnel soignant s'occupant de patients atteints de variole du singe devrait envisager une vaccination antivariolique. Dans tous les cas, le risque doit être réduit par l'évitement de contact physique avec le patient, le port d'un équipement protecteur (masque chirurgical et gants étanches), la désinfection des surfaces[82], la non-consommation d'aliments préparés par une personne symptomatique[71].

La prévention de la maladie pourrait passer par l'interdiction ou restriction du commerce des petits mammifères et singes africains. Les animaux en captivité ne doivent pas être vaccinés contre la variole (risque de vaccines animales). Les animaux suspects doivent être isolés et mis en quarantaine[10].

Le vaccin antivariolique de 3e génération MVA-BN (Modified Vaccinia Ankara de Bavarian Nordic (en) (IMVANEX en Europe, JYNNEOS aux États-Unis ou IMVAMUNE au Canada) est efficace contre la variole du singe. Il est administré par voie sous-cutanée. Le schéma vaccinal en primovaccination est de deux doses de 0,5 mL espacées d'au moins 28 jours. Les personnes vaccinées avec le vaccin de première génération n'auront que la dose de rappel[83].

Facteurs d'émergence

Premières hypothèses

Au début des années 1990, les spécialistes des poxvirus comme Frank Fenner considéraient la variole du singe comme une maladie sporadique rare, liée à la forêt tropicale humide africaine, circulant chez des mammifères arboricoles de la canopée, non reconnue car « masquée » par la variole épidémique. La variole du singe se serait ainsi dévoilée lors de l'éradication de la variole, en lien avec les modifications écologiques à la lisière de la forêt ombrophile (début de déforestation, proximité de communautés villageoises agricoles remplaçant les chasseurs-cueilleurs)[84].

Fenner envisageait deux processus contraires : la conversion de la forêt primaire en forêt secondaire augmente d'abord les contacts entre les humains et les animaux sauvages, tout en créant un habitat favorable à des espèces hôtes réservoirs comme les écureuils funisciurus chassés pour leur viande. D'un autre côté, le développement agricole réduit la nécessité de la chasse comme source de protéines animales. Il envisageait comme possible que la variole du singe, maladie émergente, devienne une maladie « en voie de disparition »[84].

Fenner considérait aussi que le concept théorique de niche écologique ne s'appliquait pas aux microorganismes en général (du moins à l'échelle macroenvironnementale), et aux poxvirus en particulier. Il s'opposait à l'hypothèse selon laquelle l'éradication de la variole et l'arrêt de sa vaccination pourraient créer une « niche vacante » susceptible d'être réoccupée par des virus voisins, comme celui de la variole du singe. Cette hypothèse paraissait d'autant plus improbable que des études montraient une faible transmission interhumaine de la variole du singe avec une reproduction de base inférieur à 1 (< 1)[38],[85].

Le pronostic optimiste de maladie émergente appelée à disparaître a été invalidé après les émergences de variole du singe de 1996-1997 en République démocratique du Congo, l'extension aux États-Unis en 2003, et surtout après celle de 2017-2018 au Nigéria où il n'y avait plus de cas depuis 39 ans. Il s'avère désormais que la variole du singe n'est plus géographiquement limitée, mais qu'elle constitue une menace de santé globale[30].

Facteurs en discussion

Dès lors les facteurs d'émergence ou de réémergence de la variole du singe sont ceux qui favorisent une plus grande interface entre les humains et le monde animal domestique et sauvage (apparition ou développement de zoonoses) associés à une baisse de l'immunité collective envers les orthopoxvirus. Les principaux facteurs en discussion sont[6],[38] :

Carte 2000-2012 de la déforestation en République démocratique du Congo.
  • Changement climatique et déforestation. Les pluies excessives et les inondations (comme les grandes sècheresses) occasionnent des rassemblements humains et animaux. L'exploitation de la forêt tropicale favorise les contacts fréquents et prolongés entre êtres humains et animaux avec perturbation des écosystèmes (déplacement d'espèces animales, réduction de la biodiversité avec espèces envahissantes), ce qui favorise la circulation enzootique du virus de la variole du singe avec franchissement de la barrière des espèces[21],[86].
  • Conflits armés civils et militaires. Ils provoquent pauvreté et réfugiés qui peuvent s'abriter dans la forêt en étant contraints à consommer du gibier sauvage, ou à se déplacer en disséminant la maladie[86].
  • Commerce international d'animaux sauvages, légal ou illégal (animaux de laboratoires, de compagnie…) qui favorise la promiscuité entre espèces différentes et l'extension de zoonoses. En Afrique, l'urbanisation croissante n'a pas fait disparaitre la consommation de gibier sauvage (bush meat ou « viande de brousse ») qui peut se maintenir pour des raisons culturelles[76].
  • Baisse de l'immunité collective contre les orthopoxvirus. Depuis l'éradication de la variole et l'arrêt de la vaccination antivariolique, cette immunité grégaire décroît, puisque les personnes nées après 1980 ne bénéficient plus d'une immunité croisée (les orthopoxvirus étant très proches, l'immunité contre l'un protège aussi des autres). Il y aurait dès lors une « niche immunologique vacante » pour le virus de la variole du singe[21],[60].
  • Démographie et mobilité mondiales. La croissance démographique, l'urbanisation de zones rurales, la facilité et la rapidité des voyages intercontinentaux favorisent la dissémination d'infections virales jusqu'alors rares et localisées[21].

Notes et références

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Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes